The program

Par Dukefleed
Inutile... Dépassé... Peu inspiré... D'un autre temps
Un biopic sur le sulfureux Lance Armstrong pétri d’arrogance, d’ambition et terriblement manipulateur réalisé par Stephen Frears, çà paraissait alléchant. Mais Stephen Frears n’est plus très convaincant depuis plusieurs années, sa méconnaissance du cyclisme se voie à l’écran tout comme le manque de moyens dans la reconstitution de la course ; mais aussi dans l’absence de ligne directrice dans le récit qui aurait donné de la profondeur à ce tsunami sportif… tout cela ressemble à un film de commande peu inspiré et peu ambitieux. Au fond, on n’y apprend pas grand-chose que l’on ne savait déjà, voir dont on se doutait fortement déjà lors de ses victoires pour qui a un regard aiguisé. L’affaire Festina éclate avant la première victoire d’Armstrong plus les soupçons de dopage sur la Banesto et Indurain précédemment ; ces derniers étaient tout simplement plus amateurs que la programmation pour la victoire organisée au sein de l’US Postal par le Dr Ferrari. En passant, la composition de ce dernier par Canet est risible, car cette référence du dopage dans le cyclisme et le foot a l’air d’un bouffon tout droit sorti d’une série B sur la mafia. Revenons à Armstrong qui comme tout sportif de haut niveau est un malade en puissance : Armstrong son cancer, Froome sa maladie du sang. Et les comparaisons ne s’arrêtent pas là, les deux ont eu du mal à trouver une équipe pro à la petite vingtaine ; le premier monte une équipe de bric et de broc autour de lui (US Postal), le second signe chez Minolta comme coureur de 2nde zone. Leur potentiel de futur vainqueur du Tour de France n’était pas perceptible à 22/23 ans… et pourtant. Ensuite pour Armstrong, Walsch (le journaliste au cœur de l’investigation) s’étonne, à juste titre, des performances d’un ex cancéreux devenu hyper polyvalent après une si grave maladie. Mais n’a-t-on pas eu un exemple franco français avec Jalabert qui avant sa grave chute était seulement rouleur et revient bon sur tous types de terrain ; ajoutons les Festina qui roulaient à plusieurs jusqu’au haut des cols ;… On peut regretter que seul le vélo soit attaquer car nous pourrions parler du foot et de notre héros national : Zidane courant comme un lapin et ayant aussi gagné en masse musculaire après son arrivée à la Juve… tout cela dû au professionnalisme de la préparation à l’italienne et un certain Dr Ferrari probablement. Mais ici comme sur les Tour gagnés par Lance, c’est l’omerta qui prime, trop d’argent en jeu. Et le film a bon goût de se terminer par « Everybody knows », tout le monde le savait (UCI, coureurs, journalistes,…), mais une révélation pouvait conduire à l’effondrement du système. Donc du pain et des jeux et avant la musique, on ne crache pas dans la soupe qui nous fait vivre. Le film a donc une petite vertu, de pousser le public à s’interroger sur sa propension à gober les récits factices qu’on lui fait avaler. Et autre chose encore ; dans le sport, les ambitions et l’ego de certains sportifs dépasse leurs capacités, et ils passeront devant des athlètes bien meilleurs qu’eux-mêmes, car ils se fixent moins de limite… merci le dopage
Sorti en 2015
Ma note: 5/20