Les sept mercenaires (2016) de Antoine Fuqua

Comme toujours remaker un chef d'oeuvre culte du cinéma est aussi audacieux que stupide et cette fois le western choisi est doublement casse-gueule. Remake de Les sept mercenaires" (1960) de John Sturges qui était déjà lui-même une variation du chef d'oeuvre "Les sept samouraïs" (1957) de Akira Kurosawa... Malgré que le réalisateur et sa star Denzel Washington est nuancé le fait que ce soit réellement un remake il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, il s'agit bel et bien d'un remake, outre le scénario il y a trop de références et même des clins d'oeil évident sous couvert d'hommage pour le nier. Entre autres notons la tenue noire intégrale de Washington dans le rôle tenue à l'origine par Yul Brynner, la musique finale, le duel au couteau... etc... Et à l'instar du film de Sturges le réalisateur Antoine Fuqua a réunit un casting 4 étoiles. Il retrouve Denzel Washington pour une troisième collaboration après "Training Day" (2001) et "Equalizer" (2014), idem pour Ethan Hawke qui était dans "Training Day" et "L'Elite de Brooklyn" (2009). L'atout charme Haley Bennett était elle aussi dans "Equalizer". Sinon notons les présences de Vincent d'Onofrio (aussi dans "L'Elite de Brooklyn"), Chris Pratt, Peter Sarsgard en méchant et surtout l'excellent Byung-Hun Lee, acteur coréen qui se trouve être, étonnament, le seul à avoir déjà joué dans un western, c'était le très bon et surprenant "Le bon, la brute et le cinglé" (2008) de Kim Jee-Woon.

Les sept mercenaires (2016) de Antoine Fuqua

Niveau spitch pas de rappel on connait tous la trame principal. Néanmoins dans cette version le scénario démarre avec un gros hic, une incohérence que n'avait la version originale avec Brynner et Steve McQueen. Les 7 mercenaires viennent ici en aide à des colons de la conquête de l'Ouest en l'an 1879, et une chose est sûre c'est que les colons de cette époque savaient tenir un fusil et avaient déjà dus traverser mille dangers avant d'arriver à destination. Alors pourquoi leur apprendre comme à des néophytes (pour ne pas dire débiles) à tenir un fusil et à tirer ?! Dans la version 1960 il s'agissait de paysans non armés qui n'avaient pour la plupart jamais combattus. Ici malgré le courage et l'expérience qu'il faut pour traverser l'Ouest sauvage ils sont maintenant dénués de débrouillardise et de courage, et ils auraient oubliés comment se défendre ?! Le gros soucis du film réside en ce point, s'il parait comme un détail il est pourtant primordial. L'autre soucis est cette propension à absolument intégrer un panel représentatif qui donne comme résultat un groupe de 7 mercenaires plus proche du groupe Village People de l'Ouest. Où comment bien caricaturer le rêve américain. Les clins d'oeil au film de 1960 sont plutôt sympas (même si c'est un peu facile), avec ceux cités plus haut on peut aussi noté l'angoisse de tuer d'un des mercenaires, l'alcoolique... etc... Mais le film surnage surtout grâce à deux paramètres. L'arrivée du "déluge de feu" même si on peut se demander pourquoi avoir attendu et surtout la personnalité du personnage interprété par Denzel Washington. En effet si les autres restent plus classiques ou empruntés au film de Sturges la star afro-américaine a voulu en faire (évidemment serait-on envie de dire) un homme qui a besoin de reconnaissance. Il est en effet un noir encore marqué par l'esclavage et qui a maintenant une position d'autorité qu'il aime à rappeler. Ajouter à cela une pincée d'humour et beaucou d'action ce western reste d'une réelle efficacité bien qu'en-deça du superbe film de John Sturges. On peut regretter le manque total de scènes intimistes et/ou émotion ce qui fait de cette version un action movie, ce qui doit plaire à son producteur Roger Birnbaum qui voulait "dépoussiérer" le classique originel (?!, jugement malheureux symptomatique de sa filmo plutôt médiocre). Pour l'anecdote la BO est signé à titre posthume par James Horner. En conclusion Antoine Fuqua signe un western honnête et bien foutu mais sans le supplément d'âme et surtout avec un village de blancs colons pas très judicieux.

Note : sept mercenaires (2016) Antoine Fuquasept mercenaires (2016) Antoine Fuqua

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