Miss Peregrine et les Enfants Particuliers, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Tim Burton revient avec l’adaptation du best seller pour enfant Miss Peregrine et les Enfants Particuliers, un divertissement acceptable et totalement impersonnel qui nous montre encore que l’ancien réalisateur torturé est bien perdu.

Après avoir fait amende honorable avec Big Eyes dans lequel il s’excusait d’une certaine manière pour ses derniers films et la dimension commerciale prise, lettre ouverte aux studios qui ont profité de son art, on se disait que le réalisateur de Sleepy Hollow allait renouer avec des personnages torturés, un univers foisonnant et d’autres excentricités. Mais finalement il s’embarque dans l’adaptation d’un best seller de la littérature enfantine de ces dernières années, Miss Peregrine et les Enfants Particuliers.

Et sur le papier, l’association peut fonctionner puisque l’on se retrouve rapidement dans une boucle temporelle avec des enfants aux étranges pouvoirs du type freakshow enfermés dans une demeure gothique, protégés par une mystérieuse directrice au passé torturé et menacés par d’horribles créatures en quête d’immortalité et résultant d’une expérience qui a mal tourné. Et si l’univers semble ainsi intéressant, le film s’avère être rapidement décéptif. D’une part car Tim Burton y est finalement totalement transparent et d’autre part car le récit n’est pas forcément très original et souffre d’un personnage principal dont on se contrefiche.

En effet, si l’on tente de voir le film comme celui du réalisateur qui a bercé notre enfance de films gothiques et torturés, ici, en dehors de quelques arbustes taillés, de chaussures de plomb de marionnettes et du look des jumeaux, on ne retrouve vraiment pas l’univers de Burton. Tout au plus peut-on voir cela comme l’oeuvre d’un réalisateur lambda avec quelques références à Burton, mais c’est bien tout ce qu’on l’on y trouve. Et même dans l’efficacité des séquences d’action ou de frissons, le réalisateur est d’une paresse à tomber et n’arrive à rendre que peut de choses vraiment merveilleuses.

D’un autre côté, en voyant cela comme une simple adaptation, un début de franchise, cela démarre mal puisque le héros interprété par Asa Butterfield est assez agaçant. Tombant amoureux de l’amour de jeunesse de son grand-père, ses choix ne sont pas très compliqués à faire mais se prend pourtant la tête dessus sans raison. Personnage inconsistant, tout est pourtant centré sur lui alors que son entourage semble bien plus intéressant et charismatique. Mais non, tout le récit est centré sur lui et peine sérieusement à avancer avec quelques rebondissements devinés dès le début du film et des séquences d’action parfois assez minables (cette attaque de squelette finale, surement l’hommage de Burton à Jason et les Argonautes, est particulièrement ratée).

Heureusement, il y a face à lui Eva Green qui apporte tout de même de la consistance au film à travers son regard et l’émotion qu’elle arrive à faire naître avec finalement peu de scènes. Sans elle, l’ensemble serait vraiment anecdotique. Car Miss Peregrine et les Enfants Particuliers, avec son aspect prévisible, sa réalisation impersonnelle, ses séquences d’action bâclées ne restera bien qu’un sous-Harry Potter, à placer aux côtés de Percy Jackson et consorts. Non, on ne demandera pas vraiment une suite.