[CRITIQUE] – Le Teckel (2016)

teckel affiche

Réalisé par : Todd Solondz

Avec : Greta Gerwig, Zosia Mamet et Julie Delpy

Sortie : 19 octobre 2016

Durée : 1h28min

Distributeur : ARP Sélection

3D : Oui – Non

Synopsis :

« Le portrait d’un teckel et de tous ceux auxquels il apporte un bref instant de bonheur au cours de son voyage. »

4,5/5

Doublement récompensé (Prix de la Révélation et Prix du Jury de Deauville), Le Teckel a fait une entrée fracassante dans les projections presses et les festivals. Un bel avenir lui est promis. Tout du moins, on l’espère !

Todd Solondz n’en est pas à son premier film, mais celui-là risque d’être le premier à faire autant de bruit. Le Teckel a tout du film pour plaire à un large public. Le synopsis est mignonnet : l’histoire d’un petit chien, un teckel – comme vous l’aurez deviné – passant de main en main, traversant les familles. Un nouveau film gentillet aux airs de conte pour enfant ? Très peu pour Solondz ! Il va faire de ce chien un prétexte pour nous plonger au cœur de différents cadres sociaux. La première histoire est très liée à la présence du canin dans une cellule plutôt intime. Tous les yeux convergent vers lui, il est au centre des discussions et des disputes.

[CRITIQUE] – Le Teckel (2016)

UN FIL CONDUCTEUR AU POIL

Un simple « Qui sort le chien ? » pose des questions de responsabilité ou encore de hiérarchie familiale. Le réalisateur appuie ses messages par des mises en scène assez efficaces, par exemple en positionnant les parents d’un enfant toujours côte à côte, jamais face à face (aucun regard), alors que leur fils est constamment placé face au chien, voire même à sa hauteur. Ainsi, il montre une fracture familiale et souligne l’échappatoire représenté par le chien, pour le jeune garçon.

Puis, au fur et à mesure des histoires, le Teckel ne devient qu’un élément, presque du décor. Mais il reste toujours un lien entre les personnages. Les manières de garder cette connexion entre les protagonistes par la figure du chien se fait de multiples façons et aucune d’entre elles n’est « basique ». Toutes les histoires sont très bien écrites et superbement ficelées. Les thèmes sociaux abordés sont nombreux et tous introduits subtilement mais efficacement. Le fameux Teckel n’est absolument pas présent dans toutes les séquences. Il n’est pas un élément lourd et ubiquiste.

[CRITIQUE] – Le Teckel (2016)

ON ABOIE DE RIRE !

Mais en plus des différentes narrations superbement construites, Le Teckel est avant tout une comédie. Eh oui, notre chien saucisse incite énormément au rire grâce à la mise en scène de Todd Solondz. À plusieurs reprises, cet animal est mis sous les projecteurs avec son air innocent, simplet, presque idiot. S’ajoutent à cela tantôt une musique, tantôt des paroles de protagonistes et le tour est joué ! Le public est mi-attendri, mi-moqueur devant ce chien et son air profondément bête. Ce Teckel rappelle finalement à chacun le sentiment d’impuissance face à son animal et ses yeux naïfs mais pleins de bienveillance.

Les personnes qui entourent le chien tout au long de l’histoire possèdent eux aussi des personnalités qui sauront toucher de manières variées le public. Mais l’humour de Todd Solondz ne s’arrête pas là, ah ça non ! Vous vouliez quelque chose de moins niais ? Le réalisateur vous l’offre sur un plateau et mœurs sensibles s’abstenir ! Blagues sur les origines raciales, sur la sexualité, ou encore scatophiles, bref, tout y passe ! De l’humour fin à l’humour extrêmement gras, Solondz ose et assume absolument tout. Aussi, ne soyez pas surpris par quelques images sales saupoudrées de magnifiques musiques classiques. Des décalages poussifs mais complètement efficaces, à s’en tordre de rire.

Sorti de nul part, Le Teckel se révèle être une des meilleures comédies sociales de l’année. 

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