Lady Susan Vernon; veuve, désargentée et mère de deux jeunes filles à marier ; doit surfer dans la haute bourgeoisie anglaise afin d’assurer ses arrières et ceux de ses filles. De manoir en manoir, elle se fait inviter, sème le trouble chez les hommes du secteur car toujours séduisante et positionne ses pions et ceux de ses filles en véritable stratège qu’elle est.Adaptation d’un échange épistolaire écrit par la toute jeune Jane Austen, qui n’a pas souhaité sa publication à l’époque, le portrait de veuve charmeuse intrigante fait beaucoup penser à un roman de la même époque, « Les liaisons dangereuses »… en mode mineur et plus léger. Mineur car même si Whit Stillman exploite au mieux toutes les intrigues, les trahisons et les rebondissements de cette histoire ; elle n’a pas la même profondeur. En mode léger, car les dialogues revêtent sans cesse un humour fin et délicieux. L’hypocrisie est de partout et on rit souvent… au détriment des victimes du manège de Lady Susan. Cette femme sans scrupules pour arriver à ses fins manie aussi avec délectation l’ironie, ce qui donne des répliques incisives et des situations alambiquées. Très classique et figé, la mise en scène fait ressortir tout le côté théâtrale du scénario et prend ainsi une certaine distance avec le réalisme pour prendre des airs de vaudeville voire de théâtre de boulevard.Ce film n’a pas l’ampleur d’autres adaptations de Jane Austen (« Orgueil et préjugés » par exemple) ; mais la comédie de mœurs en costume d’époque fonctionne très bien. On ne boude pas son plaisir.
Sorti en 2016
Ma note: 13/20