La puissance d’une emotion

Par William Potillion @scenarmag

Tous les personnages d’une histoire n’ont pas besoin d’avoir connu une destinée cruelle.
Cependant, chaque histoire devrait appuyer sur la corde émotionnelle de son lecteur.
Au commencement est l’écriture.
Les mots posés sur la page doivent former des images dans notre esprit afin de nous aider à nous connecter avec ce qu’ils décrivent.

L’émotion est d’abord en mots

Les mots évoquent des émotions avec lesquels nous pouvons facilement nous identifier.

Une histoire sans émotion manque de vie. L’émotion ajoute de la profondeur, de la couleur, de la puissance.

Un auteur peut utiliser des traits de caractère, des archétypes ou des situations pour créer de la sympathie ou autres sentiments forts.
Ces éléments dramatiques fournissent des réactions automatiques facilement reconnaissables :
Une veuve, un orphelin, des militaires…
Le sacrifice, la bravoure…
La mort d’un proche…

Cependant, vous ne pouvez utiliser ces automatismes sans les motiver. Le lecteur doit comprendre pourquoi ils réagissent comme ils le font.

Stephen King excelle, par exemple, à utiliser les peurs infantiles pour rendre sympathiques ses personnages et engager émotionnellement le lecteur.
Et lorsqu’il décrit ses scènes, les mots qu’il emploie crée de puissantes images.

Accrocher le lecteur

Le personnage est le fondement des émotions que ressentira le lecteur.
La manière dans laquelle vous menez le lecteur à travers une scène évoque aussi des sentiments.

En jouant avec ces deux facteurs, vous déclencherez de fortes réactions chez votre lecteur.
Plongez dans la tête de votre personnage et faites remonter les émotions et les pensées qui sont difficiles à expérimenter.

Vous ne pourrez pas accrocher votre lecteur si vous restez à la surface. Vous devez ressentir ce que ressent votre personnage. Si vous trouvez que ce qui se passe est amusant, il en sera de même pour le personnage.

Si ce que vous décrivez est poignant, la situation sera aussi poignante pour votre personnage. Creusez vos réactions primaires et trouvez les mots exacts pour transcrire visuellement les pensées de votre personnage.

La spontanéité n’est pas la solution. Du moins pas la seule.
Penser vos scènes de façon à faire remonter des réactions plus profondes, des émotions plus fortes.
Les mots et les phrases que vous plaquez sur la page doivent aller dans ce sens.

Posez-vous souvent la question de savoir si une situation n’est pas plus efficace que des dialogues.
Vous pourriez aussi découvrir que des dialogues créent une scène plus forte et provoque une réaction plus forte chez le lecteur.

En conclusion

Choisissez vos mots et vos phrases de sorte qu’ils ne décrivent pas des sentiments. Au contraire, faites en sorte qu’ils évoquent des émotions à travers les dialogues ou à travers ce que fait un personnage.