(Critique - avec spoilers - de la saison 1)
Étrangement boycotté sur le grand écran par Hollywood la putain durant les années 2000, époque folle ou Marvel bradait à tours de bras (portefeuilles) les droits de ses super héros, Luke Cage fracasse (enfin) les limites de nos petites lucarnes par le biais de la vénéré plate forme Netflix.
Second couteau de luxe dans la plaisante Jessica Jones, le bonhomme aussi charisme que méchamment baraqué, se paye son propre show au potentiel au moins autant imposant que la très noire Daredevil, devenue une référence dans le genre.Série sur un personnage populaire à l'image franchement engagée, s'inscrivant pleinement dans son époque et qui a, tout comme Jessica Jones et Daredevil, sa propre musicalité, au sens propre du terme (chaque épisode à pour titre ceux des célèbres tubes du groupe Gang Starr, le travail sonore, tout comme sa bande originale au poil, rend sa facture encore plus singulière); Luke Cage n'en est pas pour autant un puissant véhicule - malgré un portrait de Harlem furieusement réaliste -, là ou J.J. prônait plus ouvertement son féminisme.
Toujours autant investi dans le rôle, Mike Colter (au jeu limité mais définitivement bâti pour être Cage), incarne avec justesse un héros aussi taiseux qu'il est pleinement conscient de son implacable brutalité, même s'il emprunte une route complètement différente de celle qu'il arpente pour sa " présentation " aux spectateurs dans Jessica Jones; donnant à cette première salve d'épisodes les atours d'un mini-reboot du même personnage.
À ses côtés, les seconds couteaux bien croqués sont légion, de Cottonmouth (Mahershala Ali, génial), vilain dans la glorieuse lignée de Killgrave et Wilson Fisk, à Shades (excellent Theo Rossi) et Misty Knight (drôle et pétillante Simone Missick, qui apporte un petit souffle de légèreté salvateur) sans oublier Claire Temple (sublime Rosario Dawson), réellement au coeur de l'action cette fois, tout en servant de lien évident avec D.D.Drame musclé sur la rédemption là ou Jessica Jones incarnait un solide film noir, Luke Cage frappe fort et parvient sans mal à être aussi séduisante et réussite que ses aînées.
Vivement The Defenders donc, et le mot est faible.