Bête de festivals, le Captain Fantastic de Matt Ross débarque enfin dans les salles françaises pour nous apporter un peu de bonne humeur et une belle réflexion sur l’éducation. Sans doute l’un des films les plus touchants de l’année et donc un énorme coup de cœur.
Avant-première mondiale à Sundance, Prix de la mise en scène dans la sélection Un Certain Regard à Cannes, Prix du jury et du public à Deauville, partout où il passe, Captain Fantastic fait se lever les foules. Et pour cause, son sujet familial touche tout le monde est présenté avec une véritable intelligence et une émotion particulièrement sincère. Mais attention, ce n’est pas parce qu’il y a « Captain» dans le titre qu’il s’agit d’un super héros, loin de là puis que nous sommes bien devant un film américain indépendant qui nous parle d’éducation et de l’avenir de nos enfants.
Ici, nous faisons la connaissance d’une famille pas connaissance. Ben et ses enfants vivent dans la nature et apprennent à travers les livres tout ce qu’il faut savoir. Un mode de vie qui semble intéressant puisque les gamins peuvent se débrouiller seuls dans la nature en la respectant tout en étant aussi doués en physique qu’en économie ou en physique. Mais un événement va les faire revenir dans notre monde où les enfants s’aperçoivent qu’ils ne connaissent finalement pas grand chose et l’éducation de Ben sera mise à mal.
L’acteur et réalisateur nous interroge donc sur l’éducation qu’on nos enfants et les valeurs qu’ils développent, prônant dans un premier temps un retour à la nature salutaire où surmonter les dangers est une épreuve formatrice, libérant l’esprit. Mais cela éloigne forcément les enfants de la réalité et le basculement petit à petit vers notre monde nous fera comprendre les faille de cette éducation « sauvage» tout en nous rappelant à quel point notre monde est artificiel. La difficile tâche est donc de trouver le bon dosage entre le respect des valeurs et la vie en société.
Mais ce n’est pas qu’une simple question d’éducation ici, le réalisateur également auteur du film parle évidemment plus largement de notre mode de vie consumériste, de la perte de la connaissance, du respect des croyances de chacun. Captain Fantastic est alors un film à la réflexion bien plus large et nuancée qu’il n’y parait et devient derrière l’apparence du feel good movie une véritable lettre ouverte au spectateur.
En plus de cette réflexion, le réalisateur a également compris qu’il ne fallait pas laisser de côté l’émotion. Et Captain Fantastic en a à revendre. Car il s’agit ici d’un feel good movie, nous avons donc un concentré de bonne humeur qui se dégage du film, même dans ses moments les plus tristes qui sont vécus avec philosophie par la famille. Entre l’enthousiasme du road trip, les déchirures des disputes, les rires devant l’attitude des enfants les plus jeunes et l’émotion des choeurs à l’unisson dans une commémoration en pleine nature, il y a vraiment de quoi être bouleversé, jusqu’au rappel de ce qui est essentiel dans la vie d’un père à son fils.
Ajoutez à cela un casting parfait, à la fois du côté des gamins mais aussi et surtout un Viggo Mortensen habité par un rôle véritablement taillé pour lui et vous obtenez une sincérité immanquablement attachante au film. C’est clair, votre coeur ne pourra que fondre pour Captain Fantastic.