Après Monsieur Cinéma voici que le cinéma mondial et polonais perd un autre de ses grands représentants. En effet rappelons que le réalisateur poloanis Andrzej Zulawski est mort début 2016, et voici que c'est au tour de son homologue contemporain Andrzej Wajda de nous quitter. Il est mort hier 09 octobre à l'âge de 90 ans.
Né en 1926 en Pologne d'un père militaire et d'une mère institutrice. Il n'a que 13 ans quand son père est tué, d'après différentes sources soit au combat en septembre 1939 soit lors du massacre de Katyne 1940. Pour subvenir aux besoins de sa famille il se met au travail en étant tonnelier, serrurier... etc... À 16 ans il s'engage dans la résistance avec l'armée intérieure polonaise.
A la fin de la guerre il reprend l'école avant de s'inscrire à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie où il fonde avec le peintre Andrzej Wroblewski le "Groupe des Autodidactes" un mouvement influencé par le néoréalisme. Il poursuit ses études à l'université de Lödz d'où il sort diplômé en 1952. Il y réalise ses premiers courts-métrages entre (1949-1951).
Il réalise son premier long métrage "Generation" (1955 - ci-dessus) aussi existant sous le titre "Une fille a parlé". Le fille parle de la jeunesse polonaise sous l'occupation nazie. Il enchaine avec le film "Ils aimaient la vie" (1957 - ci-dessous) sur l'insurrection de Varsovie en 1945. Le film est un succès notamment à Cannes où il obtient le Prix spécial deu Jury et la Palme d'Argent.
Il signe ensuite "Cendres et diamant" (1958 - ci-dessous) qui finit sa consécration internationale avec une présentation au festival de Venise où il gagne le prix Fipresci. Ce film conte la lutte fratricide entre partisan des nazis et partisans du communisme. Avec cette trilogie thématique Andrzej Wajda illustre la fin de la guerre qui a saignée son pays et s'émancipe vraiment en bousculant d'abord les polonais (libération difficile de 1945, antisémitisme...).
Il tourne beaucoup, après trois films polonais il traverse l'Europe et se voit proposer un film collectif, "L'amour a 20 ans" (1962), où il réalise un segment aux côtés de grands réalisateurs de son temps que sont François Truffaut, Shintaro Ishihara, Marcel Öphuls et Renzo Rosselini.
Après la mort en 1967 dans un accident de voiture de l'acteur polonais Zbigniew Cybulski, star majeure de son époque avec qui il avait tourné 3 films et qu'il comparait au Jean Gabin à ses débuts, le réalisateur Andrzej Wajda signe en son honneur le film "Tout est à vendre" (1969).
Il continue de tournée tous les ans. Notons les films comme "Noces" (1973 - ci-dessus) où Wajda remet en cause les mythes érigés par le socialisme et s'attache au destin des polonais dans son ensemble. Avec "La Terre de la grande promesse" (1975) il parle de la solitude propre à l'individu. Un film nommé à l'Oscar du meilleur film étranger.
Déjà multi-primé le réalisateur polonais gagne la Palme d'Or avec le film "L'Homme de fer" (1981) où il défend les thèses du célèbre syndicat Solidarnosc dirigé par Lech Walesa.
Après le film "La forêt de Katyn" (1982) il décide de quitter un temps sonpays natal où la situation politique se dégrade et n'est donc pas propice à la liberté artistique. Il arrive donc en France où il réalise "Danton" (1982 - ci-dessus) avec Gérard Depardieu dans le rôle-titre. Il gagne ainsi le César du meilleur réalisateur et le prix Louis-Delluc.
Il tourne ensuite "Un amour en Allemagne" (1983) avec la star allemande Hanna Schygulla célèbre égérie de Fassbinder.
Il réalise une ambitieuse fresque d'après Dostoievski, "Les Possédés" (1988 - ci-dessus) avec Isabelle Huppert qui est malheureusement un échec. Il commence à tourner un peu moins par la suite avec des succès plus ou moins réservés.
Il renoue avec le succès avec le film "Pan Tadeusz - quand Napoléon traversait le Niémen" (1999 - ci-dessus) qui sera suivi d'un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 2000.
Après la comédie ironique "La Vengeance" (2002) il retourne à un projet plus personnel avec "Katyn" (2007 - ci-dessus) dédicacé à ses parents. Tournant de moins en moins il signe pourtant encore le film "Sweet Rush" (2009) en hommage au chef opérateur Edward Klosinski mort en 2008 pour lequel il obtient les prix Alfred Bauer et Fispresci au festival de Berlin 2009.
Après "L'Homme de fer" il y a 37 ans, le réalisateur signe "L'Homme du peuple" (2013 - ci-dessus) un biopic sur Lech Walesa, un film qui manque un peu trop manichéen. Il enchaine avec ce qui sera son denrier film, "Powidoki" (2016) biopic sur le peintre Wladyslaw Strzeminski qui représente la Pologne pour la course à L'Oscar 2017.
Andrzej Wajda est un des plus grands grands réalisateurs polonais dont Roman Polanski, qui joua un petit rôle dans "Generation" (1955), disait : "tout le cinéma polonais est parti de là." ...
Andrzej Wajda est mort ce dimanche 09 octobre 2016 à Varsovie à l'âge de 90 ans.