Date de sortie 5 octobre 2016
Réalisé par Derek Cianfrance
Avec Michael Fassbender, Alicia Vikander, Rachel Weisz,
Bryan Brown, Emily Barclay, Jack Thompson
Genres Drame
Production Américaine, Britannique, Néo-zélandaise
Synopsis
Quelques années après la Première Guerre mondiale en Australie.
Tom Sherbourne (Michael Fassbender), ancien combattant encore traumatisé par le conflit, vit en reclus avec sa femme Isabel (Alicia Vikander), sur la petite île inhabitée de Janus Rock dont il est le gardien du phare.
Mais leur bonheur se ternit peu à peu : Isabel ne peut avoir d’enfant…
Un jour, un canot s’échoue sur le rivage avec à son bord le cadavre d’un homme et un bébé bien vivant. Est-ce la promesse pour Tom et Isabel de fonder enfin une famille ?
Michael Fassbender
Une vie entre deux Océans est une adaptation cinématographique du premier roman de l'Australienne M. L. Stedman qui a connu un succès international impressionnant. Il a été publié aux États-Unis en juillet 2012 et a immédiatement séduit le public et la critique : le livre s'est inscrit sur les listes de best-sellers du New York Times et de USA Today et a été consacré meilleur livre du mois d'août 2012. Depuis, il a été traduit en 35 langues.
Derek Cianfrance a voulu rester très fidèle au roman d'origine mais a écrit le scénario seul, sans consulter l'auteure du livre, M.L. Stedman : "Même si on ne s'est jamais parlé, j'ai noué une relation très forte avec elle mentalement. J'ai considéré son livre comme un texte sacré. Je l'ai lu si souvent que j'ai fini par le mémoriser. J'ai constamment cherché à restituer les sentiments que j'ai éprouvés en le lisant la première fois. C'était mon étoile polaire", confie le metteur en scène.
On a dîné ensemble et j'ai découvert l'une des femmes les plus charmantes, attentionnées et affectueuses que j'aie jamais rencontrée.
C'est quelqu'un de très pudique mais elle m'a beaucoup soutenu tout au long du tournage. J'étais très sensible au fait que je m'appropriais sa création pour en faire autre chose, et sa confiance m'a vraiment donné le courage dont j'avais besoin pour réaliser ce film", relate le réalisateur.
M.L. Stedman, a été très satisfaite du traitement de son oeuvre par Derek Cianfrance : "Il a su transposer l'univers du livre dans une autre forme d'expression avec maîtrise et amour. Sans parler des comédiens, de la photo et de la musique qui sont magnifiques. Au final, le résultat est une oeuvre d'une beauté raffinée et d'une grande authenticité émotionnelle qui reste fidèle à l'esprit de mon roman, tout en étant une interprétation toute personnelle du réalisateur et de ses acteurs. C'était un formidable privilège de voir ce film prendre forme peu à peu."
Fasciné par le roman de M.L. Stedman, Derek Cianfrance a dû convaincre Dreamworks et le producteur David Heyman de lui en confier l'adaptation, la société possédant en effet les droits sur le livre : "Il n'y a rien d'artificiel dans le cinéma de Derek. C'était essentiel pour ce film car c'est une histoire extrêmement forte sur le plan émotionnel. On a eu la chance que Derek s'identifie autant aux personnages. On retrouve l'esprit du livre à chaque page de son scénario et à chaque plan du film", indique le producteur.
Dans ses deux précédents et premiers longs métrages de fiction, Blue Valentine et The Place Beyond the Pines, le thème d'adultes "confrontés" au fait d'avoir un enfant était déjà central. Ainsi, dans le premier, Ryan Gosling et Michelle Williams étaient de jeunes parents ayant pris la décision (pour le pire) de garder leur enfant tandis que dans le second Gosling devenait braqueur pour subvenir aux besoins de son fils et sa mère.
Contrairement à ses deux précédents films, Derek Cianfrance n'a pas fait appel à son comédien fétiche Ryan Gosling.
C'est Michael Fassbender qui tient le rôle masculin principal, un autre acteur qui, comme Gosling, a vu sa carrière exploser en 2011 avec plusieurs films à succès.
Michael Fassbender a été très touché par le scénario d'Une vie entre deux océans : "Il m'a ému aux larmes, tout comme le roman. L'histoire d'amour de Tom et Isabel est magnifiquement racontée. Quand on arrive autant à se projeter dans un film en tant qu'êtres humains – et je pense que les gens se retrouveront en Tom et Isabel –, c'est alors que le cinéma affirme toute sa force", confie le comédien.
Michael Fassbender a été particulièrement frappé par les plans-séquences caractéristiques chers à Derek Cianfrance : "Cette méthode de travail exige beaucoup de concentration de la part du comédien, mais on se rend compte que cela permet à Derek de trouver ces moments où on lâche vraiment prise et où on est le plus vivant."
"Quand on s'est rencontrés, j'ai demandé à Michael s'il n’avait jamais été amoureux, et lorsqu'il a éclaté de rire et qu'il m'a répondu 'oui', j'ai aussitôt éprouvé un sentiment fraternel à son égard. À ce moment-là, je n'envisageais personne d'autre. J'avais le sentiment qu'il était destiné à camper le rôle de Tom. Tom me fait penser à une casserole d'eau bouillante sur laquelle on a posé un couvercle. À première vue, il est dans la maîtrise de soi, mais en réalité la tempête couve sous son crâne. Je suis totalement hypnotisé et bluffé par le charisme de Michael à l'écran depuis des années. Ce qui m'a toujours frappé, c'est son intelligence et la manière dont son esprit fonctionne à l'écran : il est hors du commun", confie Derek Cianfrance.
Concernant Alicia Vikander le réalisateur explique "J'ai rencontré de nombreuses formidables actrices mais à ce moment-là je n'avais jamais entendu parler d'Alicia jusqu'à ce que notre directeur de casting me dise de regarder A Royal Affair. Quand j'ai fini par rencontrer Alicia, j'ai immédiatement compris que j'avais trouvé mon Isabel. Elle a fait quelques lectures – ce qui est contraire à mes habitudes – et elle m'a totalement convaincu car elle se livrait sans la moindre retenue. J'ai aussi senti qu'elle et Michael s'entendraient à merveille. Et j'avais raison : ils ont formé un couple magnifique".
"J'ai été impressionnée par l'élan vital qu'insuffle Isabel au début de l'histoire. Comme Tom, elle a été traumatisée par la perte terrible de ses deux frères pendant la guerre. Malgré tout, elle conserve cette étincelle de vie et cette fougue, et c'est pour cela qu'elle ensorcelle Tom", ajoute Alicia Vikander.
Alicia Vikander
Pour la scène où Isabel découvre Janus Rock, Derek Cianfrance souhaitait que l'actrice ait une réaction totalement spontanée. Il a donc emmené Alicia Vikander sur place les yeux bandés dans le noir le plus complet : "Ils m'ont amenée dans une cabane sans fenêtre, plongée dans le noir, où on m'a fait enfiler mon costume pour la première fois. Je ne voyais pas Derek, je ne voyais personne. Et puis, le premier assistant est arrivé et m'a dit qu'on allait ouvrir la porte et qu'il fallait que je me dirige vers Derek et l'équipe et que j'ai l'air de découvrir l'île.
De toute façon, c'est ce qui s'est produit !", s'exclame la comédienne.
Le fait que les secrets puissent à la fois détruire et souder un couple est l'un des thèmes majeurs de l'intrigue d'Une vie entre deux océans : "La manière dont les secrets sont révélés sur un plan cinématographique était d'une importance capitale pour que l'adaptation fonctionne. Par exemple, dans le livre, Tom et Isabel apprennent la vérité sur le bébé au même moment alors que dans le film Tom la découvre en premier, si bien qu'on le sent porter ce poids tout seul sur ses épaules", explique Derek Cianfrance.
Rachel Weisz
Une vie entre deux Océans a été tourné dans un endroit peu connu : Stanley, une ville balnéaire très calme dans le nord-ouest de la Tasmanie. Les habitants du coin espèrent qu'avec le film, cet endroit attirera des touristes. Des prises ont également eu lieu en Nouvelle-Zélande, comme par exemple dans la ville de Dunedin où des étudiants de l'université d'Otago ont servi de figurants. Le tournage s'est déroulé sur 45 jours à l'automne 2014.
Tom et Isabel Sherbourne vivent sur l'île de Janus Rock, un nom hautement symbolique puisqu'il tire son nom du dieu romain aux deux visages, divinité des commencements et des fins et de la croisée des chemins.
Pour le cinéaste Derek Cianfrance, le vrai défi consistait à aborder ces différents éléments narratifs dans une grande histoire d'amour marquée par une quête de rédemption.
Le phare est un personnage à part entière du film ; il a fallu du temps à l'équipe du film pour trouver le site parfait. C'est le phare de Cape Campbell, sur le Détroit de Cook, au nord-est de l'Île du Sud de la Nouvelle-Zélande qui a convaincu l'équipe. D'une hauteur de 22m, le bâtiment est pourvu d'une petite maison pour le gardien et d’un jardin, idéalement situés en contrebas. Ce phare guide les bateaux pris au piège des mers agitées et des vents violents depuis 1870 : "Après avoir sillonné deux pays du nord au sud, nous avons déniché Cape Campbell", confie le régisseur d'extérieurs Jared Connon. "Dès l'instant où Derek Cianfrance s'est installé dans le phare et s'est mis à observer la mer où il a aperçu un récif, on savait qu'on tenait notre Janus Rock. Derek a été particulièrement emballé par le point de vue car on avait vraiment le sentiment d'être à la jonction de deux océans", se souvient Jared Connon.
"Cape Campbell m'a inspiré parce que les gardiens de phare y vivent depuis très longtemps, je sentais la présence de leur esprit. Au cours de l'une de mes premières visites sur place, je suis tombé sur une vieille pierre tombale où l'on pouvait lire 'À notre fille bien-aimée, disparue bien trop tôt, août-décembre 1896'. Il s'agissait donc d'un bébé.
J'ai alors senti la présence de tous ces êtres qui avaient vécu là, leurs joies et leur détresse, leur vie et leur disparition. Nous avons cherché à y puiser notre inspiration et à faire corps avec la mémoire des lieux", ajoute le réalisateur.
Sources : allocine.fr
Mon opinion
Comme dans le Macbeth de J. Kurzel, la superbe photographie d'Adam Arkapaw, s'impose des premières minutes du film, jusqu'à la toute fin. Aussi belle soit-elle, la musique d'Alexandre Desplat est trop présente. Entre ces belles images et les cordes des violons, il faut beaucoup de talent aux acteurs pour arriver à s'imposer dans la première partie de ce film.
Derek Cianfrance s'appuie, pour l'écriture de son scénario, sur un best-seller, première œuvre éponyme, de l'australienne Margot L. Stedman. Le scénario qui s'en suit ne donne que peu d'indications sur la vie des personnages principaux. Il laisse, exclusivement, place aux sentiments.
Grâce à une réalisation qui ne manque pas d'élégance, tout en restant très formelle et quelque peu attendue, l'intérêt ne faiblit pas. L'habileté de la mise en scène met en avant toutes les qualités d'un casting magnifique.
La douce et attachante Alicia Vikander et Michael Fassbender, torturé par un passé douloureux, forment un beau couple dont l'amour sera rongé par le remord. Tous deux sont brillants et crédibles. Ils imposent de beaux moments d'émotion pure. L'apparition de l'excellente Rachel Weisz, dans la deuxième partie du film, donne l'élan nécessaire pour faire rebondir une situation que l'on devine perdue d'avance.
Un bon moment de cinéma que je ne renie pas.