« Deepwater » : There will be blood at BP.

« Deepwater » : There will be blood at BP.

Jamais, au grand jamais, l'auteur de cette critique n'aurait pensé être aussi impressionné par un film de Peter Berg. Mais si, vous savez, le type qui a réalisé des blockbusters plus que moyens ou peu attirants comme " Hancock " ou " Battleship" . Et contre toute-attente, son nouveau film appelé " Deepwater Horizon " est une charge aussi violente que nécessaire contre la firme BP et sa marée noire.

Le film commence sous des airs de " Zero Dark Thirty" , autre anti-blockbuster par excellence signé Kathryn Bigelow. La voix du véritable Mike Williams (joué ici par Mark Wahlberg) répond aux questions posés par un juge en voix-off sur un écran noir, le contexte est immédiatement posé par des cartons et nous embarquons donc dans le quotidien des mains d'oeuvres ouvrières sur la station de pétrole via une mise-en-scène documentariste .

Le temps d'exposition présent dans le film pourrait rebuter les fans de grand spectacle, le calvaire de nos héros commençant au bout d'une heure, mais s'avéra nécessaire afin de mieux plonger dans l'immersion de ces " monsieur tout le monde ", entre réparateurs et maître de sécurité devant brutalement affronter le monde injuste et tragiquement conséquent du capitalisme, interprété ici par un John Malkovich parfait en directeur opportuniste.

Puis, soudainement, tout se met à dérailler au sein de cette plateforme. Suite à une sécurité plus que négligée par souci d'économie, une véritable catastrophe s'abat non seulement dans l'environnement mais aussi dans les vies de ces " average joes " (équivalent anglais de " Monsieur tout le monde ") en proies des flammes et des explosions. On suit avec crainte et suffocation ces ouvriers (dont des poignants Mark Wahlberg, Kurt Russel et Gina Rodriguez) déambulant dans la désolation la plus totale. Du bruit, beaucoup de bruits ainsi qu'énormément de sang s'emparent du cadre pour nous faire ressentir avec succès le traumatisme vécu par ces personnages.

Avec toutes ces qualités, Peter Berg surprend dans touts les sens du terme avec une série B pamphlétaire et terriblement efficace, appelant à la vigilance des normes sécuritaires pour éviter une nouvelle catastrophe environnemental.

Victor Van De Kadsye