MR. MAJESTYK (Critique)

Par Cliffhanger @cliffhangertwit
SYNOPSIS: Vétéran du Vietnam, Vince Majestyk n'aspire aujourd'hui qu'à une seule chose : mener une existence paisible en dirigeant son exploitation de pastèques. Sa rencontre avec Bobby Kopas, crapule locale, va provoquer une redoutable réaction en chaîne et placer en travers de sa route Frank Renda, tueur à gages des plus sadiques... L'heure de l'affrontement a sonné. La lutte sera acharnée...

Aujourd'hui, on a parfois une image erronée de Charles Bronson qu'on a fini par identifier à son personnage emblématique de Paul Kersey, le fameux Justicier dans la ville qui a accompagné les vieux jours du comédien dans des suites de plus en plus atroces. Ce personnage monolithe, peu expressif, guidé uniquement par la vengeance, est certes une facette de l'acteur mais ce dernier ne doit pas uniquement être réduit à ce rôle. Quand sort Mr. Majestyk en 1974, Bronson est déjà extrêmement populaire mais son véritable statut de star, il l'acquiert justement quelques mois plus tard avec le fameux justicier. Mr. Majestyk est l'occasion pour lui d'une collaboration avec le réalisateur Richard Fleischer ( Les flics ne dorment pas la nuit, Soleil vert notamment) qui offre un véhicule doré pour la star afin de décupler sa notoriété. Il était une fois dans l'Ouest, Les douze salopards ou Les sept mercenaires ont évidemment révélé sa capacité à se fondre dans un collectif et à en ressortir sa singularité, mais Mr. Majestyk est un film généré par le statut de Bronson et cela se sent de bout en bout. L'acteur y déploie toute la panoplie de la cool attitude avec une dextérité et un sens de la punchline qui fait mouche systématiquement. Il est aidé en cela par un scénario d' Elmore Leonard ( Jackie Brown, 3h10 pour Yuma) qui met tout son talent au service de la star.

Le look de Bronson, casquette sur le crâne et démarche décontractée lui confère un charisme impressionnant et ses atouts physique lui permettent de transcender les nombreuses scènes d'action où il fait merveille. Mr. Majestyk, film d'action et divertissement haut de gamme se déguste au fur et à mesure de son visionnage. D'une séquence d'évasion intense et enlevée, en passant par des gunfights saisissants ou une poursuite en voiture passionnante, le rythme du film ne souffre pas de longues expositions, offrant même un découpage extrêmement fluide, loin des habitudes contemporaines de séquences d'action saccadées et au final souvent illisibles. La réalisation de Fleischer se fond parfaitement dans la narration, le tout donnant un résultat parfaitement rythmé.

Face à Bronson, Al Lettieri campe un bad guy absolument réjouissant et retors et c'est un vrai plaisir de découvrir son Franck Renda s'engluant dans l'obsession viscérale de tuer Majestyk. Symptomatique de l'écriture d' Elmore Leonard qui était un as pour créer des personnages et pour dépeindre leur psychologie, un méchant particulièrement réussi est l'assurance d'un héros à la hauteur. Linda Cristal qui interprète Nancy Chavez est le seul rôle féminin notable dans cet univers masculin et elle est vraiment impeccable avec un tempérament de feu magnifié par une beauté affolante. Photographie splendide, action échevelée, intensité dramatique, Mr. Majestyk est un régal grâce notamment à sa réalisation bluffante et sa distribution qui transcende un récit d'apparence banal. Au final cela donne un film absolument pas anecdotique et que sa sortie chez Wild Side Video dans une copie sublime, réhabilite magnifiquement.

Titre Original: MR. MAJESTYK

Réalisé par: Richard Fleischer

Genre: Action

Sortie le: 05 octobre 2016

Distribué par: Wild Side Video

EXCELLENT