Culte du dimanche : Little Big Man d’Arthur Penn

Par Fredp @FredMyscreens

Après une ressortie en salles, Little Big Man d’Arthur Penn, l’un des grands rôles de Dustin Hoffman sort en bluray chez Carlotta. L’occasion de découvrir l’ouest américain d’une autre manière.

Connu pour le succès et la petit polémique qui a entouré Bonnie and Clyde, Arthur Penn est également un grand amateur de western. Désirant depuis longtemps raconter un film du point de vue des indiens, c’est en tombant sur le livre de Thomas Berger qu’il trouve le bon angle, qui ne prêtera pas à la polémique qui aurait pu avoir lieu si un cinéaste blanc montrait la vie des indiens. En effet, dans Little Big Man, nous prenons le point de vue d’un gamin wasp elevé par les Cheyennes après une attaque de ses parents par des Pawnee.

Il va donc grandir en connaissant les us et coutumes des indiens mais va aussi changer régulièrement de camp, apprenant à vivre comme un blanc mais retournant régulièrement à sa culture Cheyenne lorsqu’il trouve sa femme après une horrible bataille ou retrouve sa soeur, épouse d’indien. Tout cela va l’amener jusqu’à la désastreuse et légendaire bataille de Little Big Horn et la défaite du général Custer.

Ainsi, Arthur Penn nous entraîne dans un film fleuve, racontant l’histoire d’un homme sur plusieurs années de sa vie, de son innocence au répercussions spirituelles de la guerre en passant par la découverte du monde et des méthodes d’arnaqueurs des blancs, les répercussions psychologique de terribles batailles ou de moments de bonheur amoureux. C’est le parcours d’un homme complet qui nous est présenté, de sa lâcheté à son courage, de sa folie des grandeurs à sa discretion, jusqu’à ce qu’il trouve finalement, après avoir été longtemps détaché de sa vie, qui il est véritablement au fond de lui, ce petit grand homme, comme les autres.

Le parcours de cet homme est aussi l’occasion pour le réalisateur de dresser le cadre historique de cette période folle de la conquête de l’ouest, de parler les méthodes horrible des conquérants américains qui n’hésitent pas à décimer des population. Derrière son ton parfois léger, le film cache très souvent des propos graves et dramatiques sur l’histoire américaine qui rendent le film encore plus passionnant. Et d’autant plus de que Penn alterne à loisir les séquences intimiste ou à plus grand spectacle qui mettent bien en valeur les paysages naturels où se déroule l’action.

Evidemment, impossible de parler de Little Big Man sans parler de son interprète principal. Un véritable coup de génie autant qu’un choix évident pour incarner ce petit grand homme. Repéré avec le Lauréat, confirmé avec Macadam Cowboy, Dustin Hoffman incarne ce Jack Crabb dans toute sa complexité et le fait vivre devant nos yeux, portant sur ses épaules plus de 2h de film pour le voir évoluer. Pas de doute, il est Little Big Man, à la fois dans son côté d’américain tout à fait ordinaire mais aussi avec sa capacité à accomplir une foule de choses extraordinaires.

Hélas le film ne sera pas forcément un triomphe au box office et sera même ignoré dans les grandes cérémonies avec seulement une nomination aux Golden Globes pour le très bon second rôle de sage indien par Dan George. Toutefois, grâce à son interprète principal qui débutait là une décennie folle (suivront les Chiens de Paille, Papillon, les Hommes du Président ou encore Marathon Man et Kramer contre Kramer), le film a depuis une aura de film culte et unique sur le sujet de la conquête de l’Ouest.