La nuit fantastique de l’Absurde Séance-ASNIFF octobre 2016

Par Yutuy

Critiques de:

Daylight’end de William Kaufman , 2016 (USA)
31 de Rob Zombie, 2016 (USA)
Scare Campaign de Colin et Cameron Cairnes, 2016 (Australie)

Une fois n’est pas coutume, je suis allée à la Nuit Fantastique de l’Absurde Séance, qui a lieu au cinéma le Katorza, à Nantes. Comme tous les ans, une nuit spéciale est organisée dans le cadre du festival de l’Absurde Séance, nommée dorénavant l‘Absurde Séance Nantes International Film Festival (ASNIFF).Début de la nuit à 22H30, 4 films, pubs à la con, boissons, bonbons, et petit dej, voilà le programme annoncé.
L’ordre des films est classé du plus mauvais au meilleur (et aussi dans l’ordre de passage mais ça on s’en fout un peu).

1-Daylight’s end de William Kaufman , 2016 (USA)

Le topo: On se situe dans un contexte post apocalyptique du style zombie agressifs à moitié vampire (ils brûlent au soleil). On a notre héros américain cliché au possible, loup solitaire, qui en l’échange de munitions va aider un groupe de survivants.

Le verdict: On commence la Nuit Fantastique par le pire. Au casting: Johnny Strong (qui tient plusieurs casquettes: acteur, compositeur, réalisateur de certaines scènes….Il aurait mieux fallu qu’il essaye de se consacrer à une seule de ces casquettes mais enfin passons). Une tête connue: Lance Henricksen, le bishop d’Aliens de James Cameron, et Alien 3 de David Fincher.
Mauvaise lumière, mauvais acteur.rice.s, mauvais dialogues, mauvais scénario, mauvais personnages, pas grand chose à sauver dans cette tambouille. Comme c’est lent, l’ennui est total.
Pour nuancer, je dirais que le cadrage est plutôt réussi, avec certaines bonnes idées de mises en scène, notamment dans leur abri qu’est la prison, et l’idée de l’Alpha à éliminer pour maîtriser les zombies est intéressante.
Malheureusement, le film se prend au sérieux, essaye vraiment de fournir une oeuvre correcte et en devient pathétique.

2-31 de Rob Zombie, 2016 (USA)

Le topo: Un groupe d’artistes de cirque se retrouvent pris au piège par des psychopathes profitant de la nuit d’Halloween pour plonger leurs victimes dans un jeu dont le but est de survivre.

Le verdict: C’est peu dire que le dernier film de Rob Zombie était attendu par les amateurs du genre. A coup de petit buzz dévoilant des clowns, ça présageait quelque chose de bon.
Et puis….,et puis, les premiers retours sur le film sont arrivés et n’ont pas été très bons. Du coup, mes attentes ont été moindres, et à juste raison: c’est le moins bon film de Zombie.
Comme souvent dans les films de Zombie, l’univers est plutôt soigné. C’est sombre mais coloré, c’est gory comme on aime. Le film démarre vite, le rythme est soutenu, on ne peut pas dire qu’on s’ennuie.
Pour autant, les personnages sont tellement peu travaillés qu’on attache peu d’importance au fait qu’ils survivent ou pas, le spectateur est complètement extérieur à leur calvaire. Même les psychopathes déguisés en aristocrate pour l’occasion (métaphore simple mais qui fait toujours plaisir), font fake, malgré le fait que ça fasse toujours plaisir de voir Malcolm McDowell à l’écran.
En parlant de fake, on a toujours Seri Moon Zombie dans l’un des rôles titres. Par conséquent, non seulement on sait déjà qu’elle survivra dès le début du film, mais en plus, son interprétation est fade.
31 n’est pas bien intéressant mais fait le job: passer un moment sympathique.

3-Scare Campaign de Colin et Cameron Cairnes, 2016 (Australie)

Le topo: Une émission de tv réalité piège des personnes pour les effrayer. Mais la productrice de l’émission prend part à la course à la surenchère des frayeurs et du choc et en demande toujours plus. L’équipe de l’émission part donc repousser les limites…

Le verdict: La bonne surprise de la soirée. C’est très bien écrit (scénario, dialogues), violent, drôle, avec des rebondissements qui, pour une fois, ont vraiment lieu d’être, et surprenants.
On peut y voir même une double lecture entre la critique des émissions tv qui poussent la bêtise humaine toujours plus loin, avec une totale indifférence de l’être humain, et l’arrogance de certains leader (ici le réalisateur de l’émission) qui finissent parfois à être pris à leur propre piège.
Les acteur.rice.s sont parfaits, mélangeant subtilement l’insouciance, l’humour et la peur.
Rien de particulier au niveau de l’image, ni du cadrage, qui restent conventionnels. Ici c’est vraiment l’intelligence du scénario qui sert les situations, et créé un stress qui nous tient en haleine. C’est très bon, et par les temps qui courent question qualité film de genre, Scare Campaign est à ne pas louper!