Juste la fin d'un mythe... ou peut être une pause?
Le jeune prodige canadien courrait après la Palme d’Or avec ce film ; le Prix du Jury avait couronné son précédent film, « Mommy ». Chou blanc, il repartira avec la même récompense pour un film pourtant moins puissant et manquant d’une ligne directrice claire. 27 ans et déjà 7 films à son actif, le « Petit Prince » du cinéma d’auteur mondial a du mal à rester sans tourner ; au point de recycler ses vieilles lunes et de faire avec ce film de l’ « à peu près ». C’est vrai que le cinéma de Dolan fait parler, on n’aime, on déteste ; mais il fait réagir. Et ça provient en partie de son opulence à montrer des êtres s’aimant incapable de communiquer. Mais l’hystérie qui saillait si bien à « Mommy » car raccord avec le thème même du film semble ici mal à propos voire complètement déconcertante. Le film semble boursoufflé et pourtant si loin de la vacuité dont certains l’affublent. Entre retenu et éclats durant 1h30, la profondeur se trouve uniquement dans les silences et les dialogues apaisés. Pourquoi cette surcharge pondérale fatigante ? Le film regorge de tant de thèmes forts relatifs à la difficulté de vivre des relations familiales apaisées biaisées par la jalousie, l’incompréhension, des trajets de vie si différents dans une même fratrie, la difficulté à s’aimer et à se parler,… On comprend très vite pourquoi le fils prodigue venu annoncer sa mort prochaine aux siens a fui sa famille. A quoi bon alors hystériser les rapports entre eux !Et pour appuyer son propos, Dolan fait appel à un casting de luxe. Pas compliqué, tout le monde veut épingler Dolan à sa filmographie. Gaspard Ulliel joue le fils prodigue taiseux : des silences plein d’émotion. Léa Seydoux joue la sœur droguée : ça va encore. Et puis ça se gâte avec Nathalie Baye jouant la mère : vieille folle que l’on veut fuir à tout prix et qui paradoxalement dans un échange en tête à tête avec son fils se révèle d’une incroyable justesse comme si elle reconnectait momentanément. Vincent Cassel joue le frère : une partition de nerveux sans retenu qu’il a joué maintes fois, rien de neuf ; si ce n’est qu’il nous avait éclaboussé dans « Mon roi », là, ça fait ripolinage. Et puis Marion Cotillard joue la belle-sœur : un énième rôle de pleurnicharde à la voix chevrotante… pénible… mais surtout dommage, car ce personnage a tellement l’étoffe d’être la seule à comprendre Gaspard Ulliel et légitime même que la solution pour ce dernier est en dehors de sa famille… Quel gâchis !Et puis le sujet est daté. Les 90’s, c’est l’époque où l’on mourrait en masse du SIDA et où l’homophobie était plus prégnante.Richesse du sujet affadi par le traitement. 1 film par an, Dolan souffle, ressource toi et prend le temps de te renouveler.
Sorti en 2016
Ma note: 8/20
Le jeune prodige canadien courrait après la Palme d’Or avec ce film ; le Prix du Jury avait couronné son précédent film, « Mommy ». Chou blanc, il repartira avec la même récompense pour un film pourtant moins puissant et manquant d’une ligne directrice claire. 27 ans et déjà 7 films à son actif, le « Petit Prince » du cinéma d’auteur mondial a du mal à rester sans tourner ; au point de recycler ses vieilles lunes et de faire avec ce film de l’ « à peu près ». C’est vrai que le cinéma de Dolan fait parler, on n’aime, on déteste ; mais il fait réagir. Et ça provient en partie de son opulence à montrer des êtres s’aimant incapable de communiquer. Mais l’hystérie qui saillait si bien à « Mommy » car raccord avec le thème même du film semble ici mal à propos voire complètement déconcertante. Le film semble boursoufflé et pourtant si loin de la vacuité dont certains l’affublent. Entre retenu et éclats durant 1h30, la profondeur se trouve uniquement dans les silences et les dialogues apaisés. Pourquoi cette surcharge pondérale fatigante ? Le film regorge de tant de thèmes forts relatifs à la difficulté de vivre des relations familiales apaisées biaisées par la jalousie, l’incompréhension, des trajets de vie si différents dans une même fratrie, la difficulté à s’aimer et à se parler,… On comprend très vite pourquoi le fils prodigue venu annoncer sa mort prochaine aux siens a fui sa famille. A quoi bon alors hystériser les rapports entre eux !Et pour appuyer son propos, Dolan fait appel à un casting de luxe. Pas compliqué, tout le monde veut épingler Dolan à sa filmographie. Gaspard Ulliel joue le fils prodigue taiseux : des silences plein d’émotion. Léa Seydoux joue la sœur droguée : ça va encore. Et puis ça se gâte avec Nathalie Baye jouant la mère : vieille folle que l’on veut fuir à tout prix et qui paradoxalement dans un échange en tête à tête avec son fils se révèle d’une incroyable justesse comme si elle reconnectait momentanément. Vincent Cassel joue le frère : une partition de nerveux sans retenu qu’il a joué maintes fois, rien de neuf ; si ce n’est qu’il nous avait éclaboussé dans « Mon roi », là, ça fait ripolinage. Et puis Marion Cotillard joue la belle-sœur : un énième rôle de pleurnicharde à la voix chevrotante… pénible… mais surtout dommage, car ce personnage a tellement l’étoffe d’être la seule à comprendre Gaspard Ulliel et légitime même que la solution pour ce dernier est en dehors de sa famille… Quel gâchis !Et puis le sujet est daté. Les 90’s, c’est l’époque où l’on mourrait en masse du SIDA et où l’homophobie était plus prégnante.Richesse du sujet affadi par le traitement. 1 film par an, Dolan souffle, ressource toi et prend le temps de te renouveler.
Sorti en 2016
Ma note: 8/20