CIGOGNES ET COMPAGNIE : Livraison inattendue ★★★☆☆

Par Le Cinéphile Anonyme @CinephilAnonyme

Histoire d’une livraison de bébé qui tourne mal, par les créateurs de La Grande aventure Lego

Livrer des bébés, c’est fini depuis longtemps pour les cigognes. Les paquets, c’est beaucoup plus tendance et rentable. Ainsi, les oiseaux de Cornerstore.com livrent-ils des millions de cartons, sous les yeux du dernier bébé non livré, Tulipe, qui a grandi dans l’entrepôt, au milieu des oiseaux. Tulipe a maintenant 18 ans et doit « voler de ses propres ailes ». La cigogne Junior est donc désignée pour annoncer à cette jeune adulte, véritable gaffeuse ambulante, qu’elle est… virée. Mais tout ne se passera pas comme prévu et le duo devra s’acquitter d’une dernière livraison inattendue : celle d’un vrai bébé !

Le studio WAG (Warner Animation Group), à qui l’on doit La Grande aventure Lego, revient avec un film d’animation qui part littéralement en vrille. En se basant sur une croyance ancienne et vieillotte, Cigognes et Compagnie dévie sur un scénario riche en rebondissements. Le film modernise alors le mythe de la cigogne pour explorer la responsabilité de la parentalité, et les clichés associés. Bon nombre de situations rappelleront forcément des souvenirs aux adultes et susciteront le rire. On ne pourra s’empêcher de craquer, comme beaucoup de personnages dans le film, pour les nombreux bébés présents à l’écran, dont les expressions sont particulièrement bien réussies et réalistes.

Si Cigognes et Compagnie n’est pas le film d’animation de l’année, on passe un très bon moment, à coups de séquences aux gags plutôt bien sentis. Une meute de loups apporte ainsi une loufoquerie bienvenue, se transformant tel un inspecteur Gadget collectif. Malgré un scénario un peu convenu et attendu pour les adultes, ce long métrage propose son lot de péripéties et permettra aux plus jeunes spectateurs une approche linéaire tout à fait convenable.

Le maître mot ? Du rythme. Du rythme à tous les étages. Dans les dialogues d’abord, qui fusent, au langage moderne et, avouons-le, parfois très éloigné de la compréhension des plus jeunes. Ces derniers n’entendront en effet qu’un enchaînement difficile de mots mis bout à bout qui mitraillent leurs oreilles. En cela, le studio retombe dans le travers de  La Grande aventure Légo, qui frisait souvent l’hystérie. Mais pour les plus grands spectateurs, les répliques envoyées du tac-o-tac feront sourire, voire rire franchement.

Le montage ultra – trop ? – dynamique projette Cigognes et Compagnie dans la catégorie des films d’aventure, introduisant ainsi le genre chez les plus jeunes : cascades, rebondissements, batailles aériennes et courses poursuites au programme font que l’on ne s’ennuie pas une seconde. On rit, et les moments d’apaisement sont ponctués, comme on le disait plus tôt, par de savoureuses situations et répliques. Cigognes et Compagnie constitue donc une bonne pause familiale, entre les très créatifs Kubo et l’armure magique et Ivan Tsarevitch et la princesse changeante (de Michel Ocelot, sorti le 28 septembre dernier).

La Cinéphile Eclectique (Carnets Critiques)

Réalisé par Nicholas Stoller et Doug Sweetland, avec les voix de Florent Peyre, Bérangère Krief, Issa Doumbia…

Sortie le 12 octobre 2016.