Sorti avant l’été en Irlande, présenté au Festival de Deauville et sortant enfin en France fin octobre, Sing Street est un véritable coup de coeur avec une BO qui restera en tête jusqu’à la fin de l’année !
Après le drame musical Once, le réalisateur irlandais John Carney avait retrouvé un peu de lumière en partant pour les Etats-Unis tourner New York Melody, petit feel good movie toujours musical qui nous a fait passer un très bon moment. Aujourd’hui le réalisateur revient sur sa terre natale et remonte même le temps jusqu’aux années 80 avec Sing Street. Et comme son titre l’indique il s’agit là encore d’un film où la musique a toute son importance avec des morceaux toujours écrits et composés par le réalisateur himself.
Comme de nombreux films d’ados, Sing Street raconte une petite histoire d’amour presque impossible entre un jeune garçon un peu rêveur et la jeune fille au passé compliqué qui habite en face de l’école. Tout semble donc bien balisé dans le code de la bluette, mais voilà, John Carney a ce quelque chose en plus, cette sincérité folle, cette inventivité et cette volonté de toujours porter son récit un peu plus loin que son postulat de départ, si bien que Sing Street devient rapidement un véritable portrait de l’adolescence difficile dans l’Irlande des années 80.
Car il faut bien le rappeler, à l’époque, l’Irlande était bien en crise avec un chômage élevé, une pauvreté bien installée et un seul rêve pour tout le monde, partir en Angleterre. Un contexte difficile pour le jeune héros, Connor, d’autant plus que sa famille et en pleine crise avec une mère qui trompe son mari et un grand frère sympathique mais qui reste bloqué dans sa chambre. Toutefois c’est ce dernier qui bousculera Connor en lui faisant découvrir la musique. Une seule option pour lui, monter son petit groupe pour séduire la jeune fille.
Et qui dit années 80 dit musique des 80′s avec ce qu’il faut de synthé et de voix grave. Se bousculent ainsi les influences de the Cure et Duran Duran avec une BO kitsch mélangée à des compositions originales fraîches, touchantes qui ne dénotent pas et sont loin d’être ridicules pour ce retour risqué dans cette période colorée. Impossible de ne pas tomber sous le charme de cette BO et de ce petit groupe qui se cherche musicalement pour aboutir à de vrais tubes à la mise en scène rêvée comme Drive it like you stole it ou Up.
Mais si tout cela passe bien, c’est parce qu’en plus de la mise en scène inspirée de Carney, la troupe d’acteurs est particulièrement touchante et le jeune Ferdia Walsh-Peelo est impeccable dans le rôle du jeune rebelle Connor et la découverte de Lucy Boynton est excellente. Ils donnent tous les deux une belle intensité à leur histoire d’amour et à côté, les autres garçons complètent avec entrain le groupe, sans oublier cette relation fraternelle importante jusqu’au bout.
Bref, Sing Street brasse de nombreux thèmes sans jamais se perdre, gardant un fil conducteur simple mais universel pour nous faire adhérer. Et à la sortie, on est forcément ému et pris d’une énorme envie de taper du pied. Puisqu’on vous dit que c’est un coup de cœur !