Synopsis : " Jack Reacher est de retour, prêt à tout pour obtenir justice. Susan Turner, qui dirige son ancienne unité, est arrêtée pour trahison : Jack Reacher ne reculera devant rien pour prouver l'innocence de la jeune femme. Ensemble, ils sont décidés à faire éclater la vérité sur ce complot d'État. "
Les lumières de la salle de cinéma s'allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position " je m'installe comme à la maison "ce n'est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te demande : " Alors ? "
Alors, une fois n'est pas coutume, le protagoniste de cette histoire aurait dû appliquer à la lettre ce que le titre de la nouvelle ici adaptée lui dit de faire, à savoir : Never Go Back. Fort d'un succès critique et box-office reçu lors de la sortie en 2012 d'un premier opus de haute volée, il n'en aura pas fallût plus au studio Paramount Pictures pour lancer la pré-production d'un nouveau film. Trop occupé par une saga peu connue nommée Mission Impossible dont il signa le cinquième opus et prépare le sixième, Christopher McQuarrie, ami de Tom Cruise, mais également réalisateur et scénariste de grand talent, n'a pu être disponible afin de signer cette nouvelle aventure. Nouvelle aventure, dont le script finit par atterrir entre les mains d'un certain Edward Zwick (entre autres Le Dernier Samouraï déjà avec Tom Cruise). Et c'est à ce moment que tout a dérapé, au moment où Edward Zwick passa derrière la caméra, sur le tard, afin de mettre en image un scénario signé Marshall Herskovitz et Richard Wen (scénariste des films 16 Blocs, Expendables 2 ou dernièrement Les 7 Mercenaires). Lee Child doit se mordre les doigts de voir à quel point ce dernier - qui signe l'adaptation de l'une de ses nouvelles - semble n'avoir absolument rien compris au personnage de Jack Reacher.
D'un fort et percutant : " No Rules, No Limits & No Mercy ", Jack Reacher, l'ex-soldat fantomatique et insaisissable, passe avec cette suite au statut du simple être humain à la conscience fragile. Ce qui n'est en rien ce qu'attend un spectateur venant d'un film tel que celui-ci. Il est de bon augure de surprendre, mais pour ce faire, il faut faire preuve de subtilité dans la mise en scène et/ou disposer d'un scénario aux scènes d'actions bien construites, ainsi qu'aux personnages caractériels et non simplement prévisibles, caricaturaux et fragiles. Incroyable de voir à quel point et à quelle vitesse le duo Zwick/Wen réussissent avec Jack Reacher : Never Go Back à renier totalement ce que Christopher McQuarrie avait pu mettre en place dans le premier film. Film servant à dévoiler au public un nouveau personnage, véritable antihéros attachant et non mielleux, pouvant perdurer au travers d'une saga, si succès il y avait. Succès il y eu, mais pas convaincu que le succès perdurera.
Loin de la série b badass et décomplexée que pouvait être le premier film, Jack Reacher : Never Go Back est un ratage à tous les étages ayant de quoi mettre de sale humeur l'amateur de série b ayant envie de se divertir et non de s'ennuyer fermement. Histoire confuse et convenue, mais avant tout un scénario qui semble, ne pas bien être écrit. Chose qui se repère notamment par le biais d'un montage, et plus précisément d'un découpage, des plus ratés, accentuant les problèmes de rythme (hors et durant les scènes d'action), ainsi que les incohérences et autres " faux-raccords ". Sans oublier la bande originale signée Henry Jackman. Bande Originale des plus sommaires, simplement présente afin d'accentuer les moments de tension et les quelques scènes d'actions. Aucun thème, aucune composition pouvant faire surgir une émotion ou accaparer le spectateur, mis à part lors d'une des scènes finales, digne des plus mauvais mélodrames que la télévision française ait pu nous offrir.