Sempiternelle formule de la sitcom with a twist. La formule ? Jimmy, le père bon vivant ( John Ross Bowie que vous reconnaîtrez facilement si vous êtes fan de The Big Bang Theory), Maya ( Minnie Driver), la mère légèrement névrosée élèvent leurs trois enfants : Ray ( Mason Cook), JJ ( Micah Fowler) et Dylan ( Kyla Kennedy) dans une petite ville de Californie. Le twist ? JJ souffre d'une paralysie cérébrale et ne peut s'exprimer que par ordinateur interposé, d'où le titre de la série, Speechless, qui veut dire " sans voix ". Cette histoire de famille excentrique construite autour du principe du " tous pour un, un pour tous " sort tout droit de l'imagination de Scott Silveri, ancien scénariste de Friends, et si elle est méga-prévisible question rebondissements, elle a le mérite de déborder de bon sentiments.
Vous aimerez :Minnie Driver qui est en passe de devenir la reine des mères extravagantes. Elle crevait déjà l'écran en hippie surprotectrice dans About a Boy et le rôle de Maya semble écrit pour elle. Elle apporte au personnage une énergie et une sincérité bien à elle, et la scène où elle explique la différence entre les humains et les détritus à une principale de lycée en larmes vaut son pesant d'or.
Le ton. C'est enlevé, bien rythmé et la série aborde des sujets plutôt difficiles (les handicaps, la communication, la " différence " dans toute son ineffable incapacité à être définie) avec une grande délicatesse.
Les bons sentiments . Alors oui, c'est un tout petit peu moralisateur tout ça, mais peut-on vraiment en vouloir à une série de prêcher la compassion, la générosité et la tolérance ? Non. La réponse est non. Surtout vu le contexte politique des États-Unis en ce moment.
Vous n'aimerez peut-être pas :
Les blagues. Pas qu'elles soient mauvaises à proprement parler, mais on pourrait vous citez une demi-douzaine de séries où elles sont plus inventives et plus spirituelles. La force de Speechless repose sur les relations des personnages plus que les dialogues et ces derniers laissent parfois à désirer.
Le manque d'équilibre. La série à beau tourner autour d'une famille, le fait est que le pilote se concentre surtout sur trois des membres : JJ, Ray et Maya. On passe très peu de temps avec le père et encore moins avec Dylan. On est en droit d'espérer qu'ils prendront une dimension plus humaine au fil des épisodes, mais dans le pilote, force est de constater qu'ils sont surtout là pour remplir les trous.
La prévisibilité. Comme on l'a noté plus haut, ceci n'est pas une série des plus originales. Les ficelles sont un peu grosses, on voit les péripéties venir des kilomètres à l'avance et les relations familiales ont tellement été exploitées à la télé que l'effet de surprise est complètement absent. Si vous voulez de l'inattendu, vous ne le trouverez pas ici.
Avec moins d'une demi-douzaine d'épisodes au compteur, il est un peu tôt pour prédire le futur de Speechless mais la série a beaucoup d'éléments qui jouent en sa faveur. Les directeurs/trices de casting ont extrêmement bien fait leur boulot, et si rien n'est franchement nouveau côté réalisation, les acteurs eux, ont l'air de bien s'amuser. Une jolie petite série pleine de promesses à suivre de près.
Crédits: ABC