Ma vie de courgette – 14/20

Par Taibbo

De Claude Barras
Avec Gaspard Schlatter, Sixtine Murat, Paulin Jaccoud

Chronique : Ma vie de Courgette est une très jolie et triste fable, à la fois profondément touchante et ancrée dans une terrible réalité. L’univers simple et enfantin créé par Claude Barras, avec ces gamins à grosses tête et aux yeux ronds, adoucit le contexte cruel et rude de ces enfants abîmés par la vie et placés en maison d’accueil. L’animation image par image, subtile et allant à l’essentiel s’appuie sur des séquences emplies d’humilité et de vérité pour se concentrer essentiellement sur les personnages qui habitent ce monde en carton-pâte.
Ma vie de Courgette brille surtout par la délicatesse avec laquelle il raconte l’amitié qui se construit entre ses enfants, les liens qui se nouent entre eux malgré la violence de leurs vies. On reconnait la touche de Céline Sciamma (Naissance des Pieuvres, Tomboy) au scénario, dont l’acuité pour disséquer les émois de l’enfance n’est plus à prouver.
On aurait pu s’attendre à plus d’émotions, mais vu la dureté du sujet l’angle de la sobriété s’avère plus judicieux, délivrant sans grands effets ni climax émotionnel particulier une histoire lumineuse, tendre et parfois drôle.
Au final, difficile de ne pas être attendri par Courgette et ses amis particuliers. Ceux-là vraiment valent la peine d’être rencontrés.

Synopsis : Courgette n’a rien d’un légume, c’est un vaillant petit garçon. Il croit qu’il est seul au monde quand il perd sa mère. Mais c’est sans compter sur les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle vie au foyer pour enfants. Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice : ils ont tous leurs histoires et elles sont aussi dures qu’ils sont tendres. Et puis il y a cette fille, Camille. Quand on a 10 ans, avoir une bande de copains, tomber amoureux, il y en a des choses à découvrir et à apprendre. Et pourquoi pas même, être heureux.