Le F.I.F.I.B est fini depuis une semaine, que je réalise à peine que cela fait la quatrième année que j'y assiste. La première fois je ne savais pas trop comment faire, mais à partir de la seconde fois, ce qui correspond à la troisième édition, je me suis efforcé de suivre toute la compétition principale et mine de rien c'est déjà pas mal. Cette année c'est aussi la première fois que je fais cela en couple et très honnêtement si je peux le refaire, je le referais sans hésiter, car ce fut un grand plaisir de partager mes coups de cœurs et moments de solitude avec Cecile.
Quant à cette cinquième édition, elle fut d'une grande qualité! Bon comme a l'accoutumée le palmarès ne me plaît pas, mais je commence à m'y faire. Il faut croire qu'il ne doit pas y avoir que les vins de chez Clarence Dillon qu'on sert au jury, mais ça cela ne me regarde pas. Et pour rééquilibrer la balance cosmique des récompenses du fifib, c'est parti pour mon palmarès personnel et en suivant celui de cécile.
Sur dix films, je retiens trois films qui ont survolés pour moi la compétition, que cela soit par leurs intensités, leurs radicalités ou le soin apportés à leurs formes. Trois autres films qui se distinguent par leurs histoires et enfin quatre qui se sont plus fait remarquer par l'ennui qui provoque ou l'état second dans lesquels ils peuvent vous mettre. Mon grand prix, ma petite palme d'or à moi c'est « Hair » de Mahmoud Ghaffari, plus qu'un simple film, c'est un cri du cœur porté par trois jeunes actrices fabuleuses qui font valoir leur droit à la différence et surtout le droit d’être une femme dans une société qui les ostracise, c'est intense, drôle et touchant ! Celui qui arrive second, c'est « Lettres de la Guerre » de Ivo M. Ferreira, un instant suspendu dans le temps que Miguel Nunes nous fais vivre avec délicatesse et grâce. L'imposant troisième, qui aurait pu être premier aussi, c'est l'épatant « Grave » de Julia Ducournau ; un modèle de ciné de genre, prenant, tétanisant, effrayant et parfois aussi drôle que presque touchant; un rollercoaster émotionnel d'une grande qualité pour un premier film.
Le flop 3 ou les Razzies Award Indépendant s'ouvre sur le trip hallucinogène qu'est « Animal Politico » de Tiao, l'histoire d'une vache qui n'est pas encartée « Les Républicains » car on sait tous que les champignons et le cannabis c'est chez les verts qui faut aller ; toutefois je ne me refuse pas de le revoir à l'avenir, car c'est clairement quelque chose que l'on saisit ou non. Ensuite le particulier « Satan Said Dance » de Kasia Roslaniec, un puzzle filmique qui alterne drogue, sexe, fête, drogue encore, sexe, a nouveau une fête, du sexe encore … Cela à ni queue, ni tête, mais c'était son intention, une chose que je respecte sauf que là cela ne marche pas. Mais le pire restera le malaise que j'ai ressentie devant « Bonheur Académie » qui sous couvert d'un pseudo faux documentaire fait hélas sans le vouloir (Je l'espère) l'apologie d'une secte !
Mais ce n'est pas seulement des films, c'est aussi pleins de petits instants que je retiens.
S'il ne devait rester qu'un acteur, cela serait Anton Yelchin qui livre une belle performance dans le sympathique Porto.
S'il ne devait rester qu'une actrice, cela serait comme Cécile la douée Garance Marillier qui en fera flipper plus d'un en Mars 2017.
S'il ne devait rester qu'un son cela serait la voix de la narratrice dans Fear Itself
S'il ne devait rester qu'un plan cela serait le personnage de « Hair » à la fin
S'il ne devait rester qu'une image cela serait la scène pivot de « Grave »
S'il ne devait rester qu'une sensation cela serait les fous rires pré-projection avec Cécile.
Cette semaine fut aussi l'occasion de découvrir un magnifique film d'animation inspiré par les frères Grimm « La Jeune fille sans mains », ou encore de découvrir au cinéma le cultissime « Matrix » et mon dieu que ce fut bon. Deux « récréations » dans la semaine qui sont autant de sensations différentes que de nouveaux souvenirs, à peine gâcher par quelques soucis d'organisation, mais franchement je n'en tiendrais pas rigueur car le travail des équipes du Fifib est phénoménal et que c'est une chance d'avoir des gens aussi passionnés pour nous faire vivre cette semaine de la meilleure des façons.
Voilà le fifib c'est terminé. Je trimbale ma dépression post festival et le tot bag qu'ils m'ont offert au début, partout dans bordeaux! C'était mon premier fifib en tant que blogueuse accréditée et j'en ai profité, j'ai vu en tout douze longs métrages favorisant toujours ceux de la compétition et ceux que je n'avais pas vu. Je n'ai pu voir qu'une cession de contrebande et c'est bien dommage.
J'ai donc décidé tout comme fred de vous faire mon palmarès à moi, il est absolument subjectif
Le film qui a ravi mon cœur est « Lettres de la guerre ». Ce film est la perfection, les mots sont ceux d'un écrivain; la photo est d'un noir et blanc brillant . La réalisation est parfaitement maîtrisée.
Mention (oui je copie le vrai festival) à « Grave » le film français où on ne l'attendait pas. Ça aurait pu être mon coup de cœur ex-æquo, s'il ne m'avait pas rendu malade, si j'avais eu envie de le revoir; mais non. Cependant tout est novateur dans ce film de l'écriture aux acteurs, tout est excellent et plein de promesses.
En second viennent « Hedi » et « Porto » deux films, deux histoires d'hommes qui rencontrent une femme qui va changer leurs vies. Et deux témoignages sur nos sociétés.
Il y a aussi eu des rencontres de l’impossible dont je me souviendrai longtemps comme avec la vache « Animal Politico » et d'autres pour lesquels je suis toujours dubitative. « Fear Itself » film pour critiques et personnes qui veulent un court magistral sur les films d'horreur. Clairement ce n'est pas ce que j'attends quand je vais au ciné. « Satan Said Dance » qui est confus, décousus, trop de sexe, de drogue et pas assez de rock n' roll. Et celui que je ne conseillerai jamais, plus pour le fond que pour la forme « Bonheur Académie » trop de temps offert à une secte et jamais de recul pris sur son discours.
De ce festival je garde une multitude de petites choses.
Si je devais retenir qu'un acteur ce serait Miguel Nunes qui a su incarner autant un autre homme que ses mots, que son mal être, que son amour. Bouleversant.
S'il ne devait rester qu'une actrice ce serait l'exceptionnelle Garance Marillier. Elle est exceptionnelle, c'est son talent qui permet à grave d’être ce qu'il est.
S'il ne devait rester qu'un son ce serait la voix grave et rauque d'Anton Yelchin mélancolique et sensuelle comme un fado
Si c'était un plan. Ce serait celui de fin de « lettres de la guerre » encore aujourd'hui je garde l'image et les mots d'antonio.
Une image: celle de Grave, à la fin, dans un lit. Je ne dirai rien de plus, si ce n'est que je pense m'en souvenir toute ma vie
Une sensation, fred en train de me consoler quand comme ça , violemment d'un coup je me suis mise à pleurer à la fin de « la jeune fille sans mains »
Cette semaine a donc était une magnifique semaine cinématographique, une de celle qui vous bouscule et vous amène à des endroits ou vous n'auriez pas forcement été. Par exemple le magnifique « La jeune fille sans mains » pas facile d’accès avec son graphisme inspiré par les estampes chinoises et pourtant après quelques minutes j'étais happée. Ou la découverte de « Existenz » dans une salle pleine de lycéens qui permet de contextualiser différemment ce film.
Puis en tant que femme ,ce fifib fait du bien. Il a été très féminin, j'y ai vu des femmes fortes dans les films (que j'ai aimé ou pas), mais aussi des réalisatrices et des actrices terriblement douées et pleines de promesses pour l'avenir. Mais il y a eu des bémols, le bémol c'était le samedi de la compétition, ou a deux reprises on n'a pas pu rentrer dans les séances.
Merci, merci aux gens du fifib à leurs gentillesses, leurs sourires, et leurs explications, et pour avoir fait confiance au bébé blogueuse que je suis. Puis merci à fred pour m'avoir fait goûter au festival et pour m'avoir accompagnée pendant ces quelques jours.
N'oublions pas le palmares malgré tout hein, car on est là pour ça ... Grand prix du jury “Domaine Clarence Dillon”HEDI de Mohamed Ben AttiaMention à ANIMAL POLITICO de TiaoPrix du jury contrebandesHEIS (CHRONIQUES) de Anaïs Volpé
Prix du meilleur court métrageCHASSE ROYALE de Lise Akoka et Romane GuéretMention à THE HUNCHBACK de Gabrial Abantes et Ben Rivers
Prix du syndicat français de la critique de cinémaFEAR ITSELF de Charlie Lyne
Prix du jury Erasmus+HEDI de Mohamed Ben Attia
Prix aquitaine film workoutSAINT DÉSIR de Paulina Pisarek et Caroline Detournay