Quels sont les films d’horreur à voir pour Halloween ?

Par Le Cinéphile Anonyme @CinephilAnonyme

Les bonbons, les costumes, les décorations, les histoires au coin du feu : Halloween est un ensemble de codes et de traditions dans lequel le cinéma s’est forgé une place de choix. En effet, difficile d’échapper à l’envie de se faire peur devant un bon film d’horreur, peut-être encore aujourd’hui le moyen de transmission le plus populaire de visions cauchemardesques et traumatiques, un brillant outil d’illustration de l’une des émotions primaires de l’homme. Du coup, pour bien réussir votre soirée d’Halloween, les rédacteurs du Cinéphile Anonyme ont pioché pour vous cinq films qui leur tiennent à coeur, aussi bien pour leur dimension culte, l’impact qu’ils ont pu avoir sur eux, ou même pour leur fun, à apprécier seul(e) ou entre amis.

Le Cinéphile Alchimiste

Halloween, La Nuit des masques, de John Carpenter (1978)

Si ce choix est toutefois attendu, comment ne pas citer le monument absolu que représente Halloween ? Près de 40 ans plus tard, le père du slasher n’a rien perdu de son intensité ni de la puissance métaphysique de son terrifiant croque-mitaine. De par sa mise en scène brillante à la limite du fantastique, il reste encore aujourd’hui l’un des plus grands chefs-d’œuvre du cinéma d’horreur et nous rappelle à quel point Big John nous manque.

Jusqu’en enfer, de Sam Raimi (2009)

Véritable roller-coaster émotionnel, Jusqu’en enfer du grand Sam Raimi est une anomalie dans le cinéma de studio américain. À la fois jouissif, burlesque, terrifiant et même émouvant, cet objet insensé condense le meilleur de l’auteur et témoigne d’une façon de penser l’horreur au cinéma complètement hors des sentiers battus. Dans une époque dominée par un cinéma d’épouvante gangréné par son propre cynisme, le papa d’Evil Dead nous rappelle qui est le boss.

Re-Animator, de Stuart Gordon (1985)

Adapté d’une des plus célèbres nouvelles de H.P Lovecraft, Re-Animator incarne le prototype de la série B parfaite. Bien que trahissant la noirceur de l’univers de Lovecraft au profit d’un ton bien plus léger, le film de Stuart Gordon trouve l’équilibre idéal entre épouvante et comédie macabre. Un must-see avec au casting le génial Jeffrey Combs, dont Peter Jackson réanimera la carrière une dizaine d’années plus tard dans Fantômes contre Fantômes.

Le Blob, de Chuck Russell (1988)

Remake d’une série B obscure avec Steve McQueen, Le Blob compte lui aussi parmi les meilleurs films de genre des années 80. Le concept est simple : une météorite s’écrase sur terre, laissant s’échapper une masse informe qui avale tout sur son passage. S’il y a quelque chose de réellement jouissif à voir ce chewing-gum géant ingérer de pauvres innocents, le film ne se limite pas à son concept et surprend par l’intelligence de sa mise en scène et la fluidité remarquable de son scénario (notamment co-écrit par Frank Darabont).

Jeepers Creepers, Le Chant du Diable, de Victor Salva (2001)

Curieusement peu cité dans les classements, Jeepers Creepers se pose pourtant comme l’un des derniers grands slashers. Produit par Francis Ford Coppola et réalisé par Victor Salva (dont on ne reviendra pas sur le parcours chaotique), le film tire le maximum de son budget par une succession d’idées ingénieuses tout en mettant en scène un boogeyman puissamment iconique. Un modèle d’efficacité.

Jusqu’en enfer, de Sam Raimi.

Le Cinéphile Cinévore

Le Projet Blair Witch, de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez (1999)

Pionnier du found-footage qui conduira le genre au succès qu’on lui connaît, Le Projet Blair Witch n’est pas seulement un petit film malin qui a su jouer d’une brillante promotion floutant le réel de la fiction. C’est avant tout une œuvre illustrant de façon viscérale le pouvoir de la suggestion et du hors-champ, construite sur un build-up gratifiant mené de main de maître jusqu’à un un plan final encore aujourd’hui traumatisant. Pour l’avoir découvert un soir d’Halloween, je peux vous dire que votre cœur appréciera moyennement qu’une porte claque derrière vous à cause d’un courant d’air (histoire vraie).

The Thing, de John Carpenter (1982)

Au-delà de créer avec The Thing son chef-d’œuvre ultime, John Carpenter a livré l’un des plus grands films d’horreur de tous les temps, synthèse de toutes ses obsessions enfermées dans un huis-clos au suspense insoutenable, pour le plus grand malheur de cette bande de chercheurs bloquée en Antarctique avec cette créature capable de prendre l’apparence de chacun d’entre eux. Outre les effets spéciaux absolument révolutionnaires de Rob Bottin, The Thing sait se retenir, jouer avec le pouvoir de son monstre avec un sens du timing et du hors-champ parfaits. Une œuvre au nihilisme ravageur, confrontant l’homme à ses peurs les plus universelles et à son autodestruction.

Alien, le huitième passager, de Ridley Scott (1979)

Si de nombreux spectateurs lui préfèrent le rythme effréné de sa suite, maîtrisé par un James Cameron en pleine maturation de son art, le premier Alien demeure un objet de traumatisme indétrônable, un one-shot de génie dû à un ensemble plus ou moins hasardeux de talents réunis pour (re)définir le film de monstre et ce que deviendra le slasher movie. Entre les designs connotés de Giger, la musique de Goldsmith, les décors anxiogènes et la mise en scène au cordeau de Ridley Scott, Le Huitième passager conserve une efficacité redoutable que lui jalousent nombre de ses successeurs, prenant le temps de nous mettre face à notre propre obsolescence, à la finalité d’une humanité perdue dans les confins de l’espace.

Scream, de Wes Craven (1996)

Il est vrai que Scream a peut-être engendré, malgré lui, une mode de l’horreur référentielle et cynique, jusqu’à une complaisance faignante. Cependant, il serait injuste de le limiter à ses ersatz, tant Wes Craven a su réinventer le slasher movie par de pures fulgurances cauchemardesques, à commencer par le masque de Ghostface. Oscillant entre le rire et la terreur, Scream demeure un choix idéal pour une soirée Halloween réussie, autant pour le simple plaisir du roller coaster émotionnel offert au spectateur lambda, que pour le plaisir analytique du cinéphile, qui ne pourra que rester admiratif devant la minutie de la réalisation de Craven. A ce titre, la première séquence s’inscrit comme l’un des plus grands moments du cinéma d’horreur moderne.

Jusqu’en enfer, de Sam Raimi (2009)

Réalisé après sa longue période derrière les Spider-Man, Sam Raimi revient à ses premiers amours et prouve qu’il n’a pas perdu la main avec cette pure série B rageuse. Transcendant certains codes en vigueur depuis un paquet d’années, notamment le jump-scare, le cinéaste nous amuse au sein d’une critique sociétale hargneuse, y déversant tout son goût pour le dégueulasse. Doté d’un humour cinglant qui n’enlève en rien à l’intensité de l’expérience, Jusqu’en enfer nous confirme que l’auteur d’Evil Dead reste et restera un nom inoubliable du cinéma d’horreur.

The Thing, de John Carpenter.

La Cinéphile Eclectique

Shining, de Stanley Kubrick (1980)

Un chef-d’oeuvre cinématographique en plus d’être un film culte dans le genre. Une des plus remarquables directions de la photographie de l’histoire du cinéma, au service d’une horreur psychologique croissante. Jack Nicholson flippant au possible dans un rôle fou à assumer. A voir après ou avant la lecture du livre éponyme de Stephen King, qui reste indispensable et complémentaire.

Christine, de John Carpenter (1983)

Une bagnole tueuse accumule les victimes… Avec peu d’effets spéciaux, on parvient tout de même à vous accrocher au siège. Une entrée en douceur dans le genre de l’horreur, par ce film culte qui fonctionne encore parfaitement.

Psychose, de Alfred Hitchcock (1960)

L’une des rares incursions du maître Alfred Hitchcock dans le genre, Psychose reste une référence dans tout parcours cinéphile. Le noir et blanc sculpté au couteau instaure une forte tension. A chaque plan, à chaque instant, n’importe quoi peut surgir. La bande son de Bernard Hermann est inoubliable et finira de donner de glaçants frissons. Coupez les portables, éteignez les lumières, c’est parti pour un grand moment de cinéma !

Scream, de Wes Craven (1996)

Premier film d’horreur que j’ai vu, avec une bande de copains adolescents. Un grand moment ! La scène de la voiture avec le coffre restera gravée dans ma mémoire : au moment où le haillon s’ouvre, la mère d’une de mes amies a sonné à la porte, déclenchant un hurlement général ! Film efficace, qui a subi beaucoup de parodies mais qui fait encore frissonner !

Halloween, La Nuit des masques, de John Carpenter (1978)

Un classique dans l’horreur. Premier d’une trop longue série de films, Halloween vous divertira tout en vous effrayant. Jamie Lee Curtis est parfaite tandis que la tension est tout à fait maîtrisée.

Shining, de Stanley Kubrick.

La Cinéphile Expansive

Penny Dreadful, de John Logan (2014-2016)

Un voyage horrifique en plein milieu d’un Londres victorien oppressant, mystique et envoûtant et une réécriture moderne des personnages mythiques du fantastique. Avec un scénario riche en thématiques et des personnages aux diverses psychologies approfondies, la série a su se réinventer sur les trois saisons qui la composent. La conclusion laisse cependant une amertume et me semble trop inachevée pour répondre à nos questionnements. Mention spéciale à Eva Green qui tient peut-être là son meilleur rôle. Elle n’incarne pas Vanessa Ives mais s’en imprègne. On ressort éreinté devant chacune de ses prestations.

It Follows, de David Robert Mitchell (2015)

Petit film de genre qui a su me séduire l’an dernier (il a d’ailleurs terminé à la première place de mon top 10). Chaque plan met en scène l’invisible menaçant aux pouvoirs anxiogènes. Le perpétuel mouvement du regard nous entraîne dans cette ambiance d’angoisse et de perdition. It Follows a plusieurs sous-textes autant hypnotisants que terrorisants.

Life After Beth, de Jeff Baena (2014)

Un petit plaisir coupable assez peu conventionnel avec un fil conducteur décalé à l’humour noir. Chaque situation devient ubuesque l’une après l’autre. Cela apporte un ton rafraîchissant à cette rom-com « zombiesque ».

La Nuit des morts-vivants, de George Romero (1970)

L’un des premiers films d’épouvante que j’ai vu. Un grand moment… de frayeur. Pilier du cinéma fantastique/horreur, il pose de nouveaux codes pour les films de zombie. Le réalisme renforce l’horreur déployée et l’aspect choquant des scènes gores. Mais la force du long-métrage réside en son huis-clos qui engendre une claustration dangereuse et angoissante. Plus qu’un survival, le film s’adonne à une satire politico-sociale. Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir et analyser cette oeuvre qui a indéniablement marqué des générations entières.

Abandonnée, de Nacho Cerdà (2006)

Premier et seul long-métrage du réalisateur à ce jour. Autre huis-clos harassant, une trame très peu originale mais le cinéaste trompe habilement le spectateur dans un cheminement cérébral et fantasmagorique déroutant.

La Nuit des morts-vivants, de George Romero.

Le Cinéphile Intrépide

Halloween, La Nuit des masques, de John Carpenter (1978)

Souvent copié, jamais égalé. Pierre angulaire du « slasher », ce film, sans doute mon préféré de John Carpenter, m’a hanté pendant plusieurs années et provoque toujours en moi ce sentiment d’effroi. Michael Myers reste la figure la plus terrifiante qui ait pu peupler mes cauchemars. Bien sûr, son masque blanc, aux traits impassibles, y est pour beaucoup mais c’est aussi sa marche lente et inexorable, puis cette façon de rester dans l’ombre, à couvert. John Carpenter le déshumanise à un point tel qu’il le rend fantomatique et c’est justement ce passage de l’intangible au tangible qui me fascine et m’effraie.

The Descent, de Neil Marshall (2006)

Claustrophobes s’abstenir. Je ne le suis pas et pourtant, je me suis senti piégé par ce film, à travers ce dédale de galeries souterraines qui deviennent très vite oppressantes. La terreur naît en revanche véritablement avec l’arrivée des monstres, quand bien même toute la première partie fait monter la pression intelligemment. Je garde là encore des images cauchemardesques de ce film, comme des instantanés, notamment celle où l’on voit un monstre, debout, immobile, derrière l’un des personnages. L’utilisation du son et son implication dans le récit m’a aussi donné quelques sueurs froides et je ne suis pas prêt de l’oublier.

Les Griffes de la nuit, de Wes Craven (1984)

Si je n’ai jamais eu peur de Freddy Krueger, je dois bien lui reconnaître une aura et un humour très inquiétants. Croquemitaine par excellence, il hante le film avec un sadisme glaçant, marque de fabrique de Wes Craven qui s’amuse souvent de situations extrêmement noires. C’est ce décalage qui contamine l’environnement onirique, nourri d’idées visuelles à la fois absurdes et très dérangeantes. La vision d’un Freddy tentaculaire ou celle de griffes qui émergent de l’eau d’une baignoire m’ont laissé une marque indélébile.

Jeepers Creepers, Le Chant du Diable, de Victor Salva (2001)

Coup de coeur horrifique du début des années 2000, il représente pour moi un idéal moderne du film d’épouvante. L’intrigue a l’intelligence de déployer peu à peu une mythologie absolument sinistre, avec une créature acharnée, déviante, qui plonge le film dans un climat de tension permanent. Le duo frère et soeur, crédible de bout en bout et auquel je me suis immédiatement attaché, rend l’ensemble encore plus poignant et la fin en devient presque traumatisante. Je trouve d’ailleurs dommage que le film n’ait pas rencontré le succès qu’il mérite.

Massacre à la tronçonneuse, de Tobe Hooper (1974)

Radical, éprouvant, un sommet dans la sauvagerie. Néanmoins, le gore est presque totalement absent et c’est là toute la réussite d’un film qui inspire l’horreur par la folie pure. Il suffit de voir ce dernier plan de Leatherface, le fameux tueur à la tronçonneuse, tournoyer avec son arme rugissante dans le soleil levant pour s’en convaincre. L’ambiance moite, craspec, apporte une esthétique bien particulière et ajoute à la véracité du fait divers. C’est ce sentiment de réel, très prégnant, qui ne cesse de me sidérer et de me terrifier.

Halloween, La Nuit des masques, de John Carpenter.

La Cinéphile Intuitive

Saga Scream, de Wes Craven (1996-2011)

Un indémodable pour Halloween ! Ayant visionné cette saga dans sa globalité l’an dernier à l’occasion de la sortie de la série TV Scream, je me suis laissée totalement charmée par l’univers de Wes Craven. Il parvient à la fois habilement à parodier le genre du slasher et à critiquer ses propres œuvres ainsi que les dérives d’Hollywood, notamment avec le troisième et quatrième opus de sa saga. Pour tout ceux qui aiment se marrer devant l’horreur, cette saga est faite pour vous.

Fright Night, de Craig Gillespie (2011)

Fright Night est un grand classique des années 80 qui reste intemporel de mon point de vue de cinéphile. Sachant qu’il existait un remake, j’ai décidé de le découvrir sur Netflix et j’ai été agréablement surprise. Il parvient à dépoussiérer totalement l’original et lui donne un côté encore plus effrayant. Colin Farrell est magistral et assez cool dans le rôle du vampire séducteur et la séquence de la mort de Ed Thompson (joué par Christopher Mintz-Plasse, connu surtout pour Kick-Ass) est toujours aussi fun et drôle à regarder. Ce film pourra ravir les fans du style vampirique (et de David Tennant), surtout pour ceux qui en ont marre de voir inlassablement la saga Twilight.

Higurashi no Naku Koro ni, de Ryūkishi07 (2006)

En termes d’horreur, les japonais savent exceller, surtout en animation. Il existe actuellement une série très connue et qui a marqué une partie de la communauté Otaku : Higurashi… Prenant le parti pris d’un monde très coloré avec des personnages kawaii, l’aventure du héros, Keiichi Maebara, tourne très vite à l’horreur et choque très rapidement le spectateur (dont moi). En plus de faire l’équilibriste entre ces deux styles, Higurashi propose toute une énigme qu’il vous faudra résoudre. Je ne vous en dis pas plus : libre à vous de vous laisser horrifier pour le 31 octobre par le village maudit de Hinamizawa…

Jusqu’en enfer, de Sam Raimi (2009)

Il y a très peu de films de Sam Raimi que j’apprécie et Jusqu’en enfer en fait partie. Tout comme Scream, le parti pris est assez parodique. Il est très fun à regarder et est très abordable pour les personnes qui ne supportent pas les films d’horreur. Ayant du mal moi-même à regarder des métrages comme Dark Water sans regarder derrière mon épaule, je vous le recommande.

Scream Queens, de Ryan Murphy (2015- )

Encore une parodie ! Série créé par Ryan Murphy, le papa d’American Horror Story, Scream Queens nous rappelle à quel point les personnages dans les films d’horreur peuvent être par moments très stupides ou au contraire carrément immortels, comme Michael Myers. Même si Murphy s’égare dans les références ou dans le surjeu des acteurs complétement assumé, Scream Queens permet de passer une bonne soirée et de bien rigoler, notamment avec le personnage de Mama Denise (jouée par Niecy Cash).

Scream, de Wes Craven.