Michele, la cinquantaine, est une self made woman : divorcée épanouie, un amant, une entreprise de jeux vidéo qu’elle mène de main de maitre avec sa meilleure amie, une belle maison bourgeoise, une vie amicale bien remplie, un voisinage sympa… La belle vie quoi ! Et puis badaboum toutes les certitudes sont remises en cause, un viol sauvage chez elle. Mais elle décide de ne pas porter plainte car on apprend que son passé lui dicte de se tenir éloignée des média et de la police. Ah çà devient croustillant ! Elle en parle donc au resto autour d’une coupe de champagne avec des amis et se met en tête de démasquer seule son violeur. Oulala un suspense d’enfer, quand est-ce que le violeur va ressurgir dans la maison pour la violer ? Et qui est-il ? Que nenni, on a très vite compris que c’était le voisin. Bon après, y’a tout le passage sado-maso entre Michèle et son violeur ; cette ambiguïté perverse aurait pu tout aussi être le thème du film. Mais on n’y croit pas ; çà rappelle « La pianiste » de Haneke mais en moins abouti ; normal, c’était déjà Huppert dedans… Le film tout court pourrait rappeler Haneke entre ambiguïté et suspense ; mais flop aussi. La faute à qui ? La faute à quoi ? A des invraisemblances grandes comme le bras et une absence de vision de la part du réalisateur… à moins que tout cela se trouve aussi dans le roman de Philippe Djian. Listons quelques situations comiques mal à propos avec le sujet du film : la mère de Michèle a un amant de 40 ans plus jeune et futur héritier de la vieille, amant que l’on retrouve le zgueg à l’air devant la mère et la fille ; le fils de Michèle est un neuneu assez incroyable dompté par une copine hystérique à peine imaginable qui accouche d’un enfant noir alors qu’ils sont tous deux blancs. Et au cas où on n’aurait pas compris, à la maternité, le meilleur copain black du fils est là tout sourire… Et cette relation entre le fils et cette dingue est durable, le fils ne s’aperçoit pas que son fils est noir ! Et des clichés, comme l’ex mari de Michèle qui se maque avec une jeune prof de fitness qui va bien entendu le plaquer. Oscillant, volontairement ou non, entre comédie et film noir ; c’est un fiasco… Le beau casting appelé à la rescousse de ce Titanic ne l’empêche pas de couler. Cannes 2016 : de grands réalisateurs mais pour l’instant pas de grand film.
Sorti en 2016
Ma note : 4/20