Après les Gardiens de la Galaxie ou encore Ant-Man, les studios Marvel nous présentent un nouveau personnage de leur catalogue inconnu du grand public qui a maintenant le droit à sa propre aventure sur grand écran. Le Doctor Strange va ainsi nous dévoiler un nouvel aspect mystique et magique de l’univers Marvel dans un film complètement anecdotique.
Créé par Stan Lee et Steve Ditko, le Doctor Strange s’est rapidement imposé dans les comicsMarvel comme le principal référent en terme de magie et d’arts mystiques. Malgré un nombre limité de séries à son sujet, il reste un personnage secondaire incontournable auprès de qui tous les héros viennent demander conseil dès qu’il y a un mystère mystique à régler. Connu pour certains passages particulièrement psychédéliques et un ton différent, on pouvait donc être en droit d’attendre enfin un peu d’originalité dans un film Marvel.
Hélas, très vite, le cahier des charges de la firme s’impose et anéanti tout espoir de retrouver un film un tant soit peu ambitieux. Ainsi, nous avons un personnage principal traité comme celui de Tony Stark (un docteur en médecine imbu de lui-même qui va trouver la sagesse après un accident et en accédant des pouvoirs qui le dépassent), des doses d’humour qui n’ont rien à faire là, une longue exposition, une amourette inutile, un mentor et d’autres personnages secondaires qui passent complètement à la trappe (quelle idée d’avoir des acteurs aussi talentueux que Tilda Swinton et Mads Mikkelsen pour ne rien en faire) et un final complètement expédié.
En habile artisan de commande, Scott Derrickson emballe ce pur produit Marvel comme il peut avec assez peu d’inventivité, des scènes d’action mal foutues, un manque total de tension mais des effets visuels plutôt réussis même si il n’inventent pas grand chose hormis pour une courte séquence psychédélique au milieu du film. Le pire reste tout de même le scénario beaucoup trop léger pour imposer des personnages intéressants et des situations prenantes. Avec un gros manque de rythme sur les 2 premiers tiers qui ne montrent pas forcément la difficulté de l’apprentissage de la magie et même une magie qui n’est pas très variée (en dehors de créer des portes entre les dimensions et des boucliers lumineux, on ne voit pas beaucoup à quoi servent les arts mystiques).
Finalement, si le film se suit tout de même, c’est grâce au charisme naturel de Benedict Cumberbatch qui s’impose sans problème comme la relève de Robert Downey Jr pour guider prochainement les Avengers. L’acteur est complètement à l’aise dans le rôle et arrive à porter le film sur ses épaules pendant 2 heures malgré l’inutilité de l’ensemble.
Mais cela ne nous empêche pas d’avoir vraiment l’impression que ce Doctor Strange prend son temps avant d’expédier un final en moins de dix minutes sans tension. Bref, c’est ici une aventure complètement interchangeable, sans personnalité et qui reste complètement anecdotique. Mais on peut espérer que maintenant que le personnage a été présenté, il pourra se lâcher dans un second volet ou chez les Avengers.