Faut il aller voir Doctor Strange en 3D ?
Le Marvel nouveau est arrivé ! Comme toujours bourré d’action, d’effets spéciaux et d’humour, Doctor Strange nous promet aussi une expérience visuelle inédite, et en 3D. Si les débuts du relief chez Marvel étaient assez calamiteux, ils se sont petit à petit améliorés pour atteindre un rendu assez correct sans être transcendant pour autant.
La phrase d’accroche du film étant « Ouvrez votre esprit, changez de dimension », voyons voir si c’est la troisième du film qui fera changer d’avis les détracteurs de cette technologie.
Niveau Rubik’s Cube, level : HARDCORE !
Une profondeur mi figue-mi raisin.
Le film commence par une séquence sombre, et malheureusement la 3D peine avec ce genre de luminosité, les lunettes assombrissant naturellement l’image. Si une bonne pelleté de films ont prouvé que basse lumière et relief étaient compatibles si cela était bien réfléchi en amont (Le Hobbit, Hugo Cabret, Gravity… ou même Kubo, plus récemment), les lacunes de Marvel en la matière sont clairement visibles dans ce genre de situation. Il faut rappeler que les productions de la Maison des Idées sont tournées en 2D pour être converties en post-production. En plus de la gêne occasionnée, ce genre de séquence casse tout effet de profondeur.
Heureusement, les trois quarts du film se déroulent de jour et sont suffisamment clairs pour que ça ne gêne pas le visionnage de trop. Ouf, sauvés.
Autre gros problème, les fameux flous d’arrière plan (ça devient un running gag depuis la création de cette rubrique). Chaque séquence de dialogue, et il y en a pas mal, souffre de ce fléau. Il ne reste alors plus que les visages de nos personnages qui possèdent un poil de relief, rien de trop fou.
Heureusement, les séquences d’action n’ont pas ce problème et présentent de vrais moments de bonheur en relief. Les personnages se battent dans une dimension où tout peut être distordu, où les perspectives sont extensibles à l’infini, et rien de tel que la 3D pour nous le faire ressentir. Le premier voyage astral de Stephen Strange est une merveille, il est même assez inconcevable de la voir en 2D tant ces effets sont taillés pour le relief. Dans cette séquence, notre héros est littéralement écrasé par l’immensité de l’univers, et le spectateur qui aura choisi la séance en 3D aura la même sensation.
Des sensations de vertige sont aussi au rendez vous lors des combats, notamment un plan où les héros se jettent dans le vide. Les spectateurs ayant le vertige retiendront leur souffle le temps de quelques secondes. Ce n’est pas au niveau de The Walk, mais presque !
« BWAAAAH ! JE SUIS UN SUPER ACTEUR MAL EXPLOITÉÉÉÉÉÉÉ ! »
Des jaillissements présents, mais timides.
Les jaillissement n’ont jamais vraiment été le fort de Marvel, mis à part quelques fulgurances ça et là. Ce n’est qu’une hypothèse, mais on dirait que le cahier des charges de Disney (à qui Marvel appartient) est sensiblement le même d’un film à l’autre, les jaillissements ne sont puissants qu’en de très rares cas.
Vous vous en doutez, c’est pendant les séquences d’action que les jaillissements seront là. On remarquera principalement des débris, des particules et quelques armes qui sortent de l’écran, mais malheureusement rien de dingue, et surtout rien d’inédit. Si vous n’allez voir un film en 3D que pour son aspect « attraction Disneyland », vous serez certainement déçus.
« Allez, la saison 4 de Sherlock ne sortira que quand tu auras résolu ce casse tête ! »
Au final, 3D mon cul ?
Si le ton global de l’article peut paraître plutôt négatif, rassurez-vous : la 3D est très bonne. Il y a des jaillissements, certes peu marquants, mais c’est surtout la profondeur immense lors des séquences d’action qui remportera l’adhésion du public. Vous ressentirez l’immensité et la folie de la fameuse Dimension Miroir, au point d’assister à quelques séquences qui vous laisseront bouche bée tant le relief se marie parfaitement avec le parti pris artistique du film. L’IMAX 3D est d’ailleurs plus que recommandé !
Si seulement les flous d’arrière plan et les séquences un peu trop sombres n’étaient pas là pour gâcher la fête…
Réalisé par Scott Derrickson, avec Benedict Cumberbatch, Chiwetel Ejiofor, Tilda Swinton…
Sortie le 26 octobre 2016.