Un conte magnifique mû par la magie de l’origami
Réalisation Travis Knight 2016
L’histoire de Kubo, en voix off, nous est contée dès le début de l’aventure. A l’image, un esquif ballotté par une mer vigoureuse et, tout de suite une mise en garde, « si vous devez cligner des yeux, c’est maintenant »… Le ton est donné et dès à présent il ne faudra pas cligner des yeux sous peine de manquer…
Le conte c’est le jeune héros lui-même qui nous le raconte, il est Kubo, il était dans ce bateau secoué par les éléments en compagnie de sa mère; tous deux fuyaient.
Dès lors le film nous tient, petits et grands (pas trop petit tout de même: 8 ans) et ce pour ne plus nous lâcher; attaché que nous sommes aux basques de Kubo, et ses deux acolytes: une Madame Singe et un scarabée Samouraï !
Le film a des accents shakespeariens sous influence Kurosawesque tant il nous montre que la famille peut être aussi une menace. Le film est traversé -à dessein- d’hommages -influences-références. En vrac: « La planète des singes » « les 7 Samouraî » « Tigre et Dragon » ou « Kill Bill »… Ce avec finesse et subtilité tant cela n’est jamais appuyé.
L’animation est d’une rare maîtrise, précise, fine, habile et jolie.
Kubo est doté de magie à l’aide de son Shamisen (sorte de long banjo) et la grâce s’envole sous les sons et les papiers aussi, devenant tour à tour, samouraï, oiseau, vaisseau… Tel le film lui-même dans ce qu’il dit ou ce qu’il révèle.
Travis Knight réalise un premier film très beau, très prometteur aussi, qu’il a produit également c’est sous l’étique de producteur déjà que nous le connaissions avec « Les Boxtrolls » séduisant mais un chouia faible du scénario.
Avec un tel talent, le rejeton n’est obligé de reprendre le commerce de la chaussure ! Puisqu’il n’est autre que le fils de Phil Knight (créateur de Nike) car il a nul doute trouver chaussure à son pied dans le monde du Cinéma, où il sera peut-être tenté d’adapter -puisqu’on échappe difficilement à sa famille ! – « Cendrillon’ et sa pantoufle de vair ou bien « Le grand blond avec une chaussure noire » « Les chaussons rouges » ou encore « La comtesse aux pieds nus » mais ce dernier ne serait pas du goût de papa.
Mais de cela on se fout, puisque c’est aussi ça la famille, par ailleurs le plus beau thème du Cinéma.
Synopsis Télérama Kubo et l’armure magique :
Près d’un petit village médiéval situé en bord de mer, Kubo, jeune garçon vif et intelligent, s’occupe de sa mère. Il mène une existence modeste de conteur de rue où il narre aux villageois des récits fantastiques illustrés avec ses personnages en origami qui prennent vie au son de son extraordinaire instrument de musique. Mais le jeune garçon voit sa vie bouleversée lorsqu’il invoque, par mégarde, un esprit démoniaque de son passé surgi des cieux pour accomplir une vengeance ancestrale. Désormais en fuite, Kubo s’allie avec un Singe protecteur et un Scarabée samouraï pour tenter de sauver sa famille et de résoudre le mystère de la déchéance et de la disparition de son père, le plus grand samouraï de tous les temps…