Réalisé par : Ron Howard
Avec : Tom Hanks, Felicity Jones et Omar Sy
Sortie : 09 novembre 2016
Durée : 2h02
Distributeur : Sony Pictures
3D : Oui – Non
Synopsis : Dans « Inferno », le célèbre expert en symbologie suit la piste d’indices liés au grand Dante lui-même. Robert Langdon se réveille dans un hôpital italien, frappé d’amnésie, et va devoir collaborer avec le docteur Sienna Brooks pour retrouver la mémoire. Tous deux vont sillonner l’Europe dans une course contre la montre pour déjouer un complot à l’échelle mondiale et empêcher le déchaînement de l’Enfer…
3.5/5
Info : nous avons eu la chance de découvrir ce film lors d’une soirée exceptionnelle organisée par Sony. On vous en parle ici.
UNE SUITE ATTENDUE
Il y 10 ans, le cinéma se prenait une claque imposante. Issu d’une œuvre majeure dans la littérature du XXIème siècle, Ron Howard adaptait DaVinci Code. Un film renversant qui pointait du doigt une Église Catholique mafieuse et écroulée. Les années passent et Dan Brown continue d’écrire les aventures de Robert Langdon. Au total, quatre livres… et 3 films. Si on se demande encore dans quel carton s’est perdue l’adaptation du Symbole Perdu, l’équipe Ron Award / Dan Brown / Tom Hanks se retrouve pour Inferno.
Cette fois-ci, c’est la science – ou plutôt ses déboires – que dénonce Ron Howard en posant une simple évidence : nous sommes trop nombreux sur Terre. En 40ans, la population mondiale a doublé et le nombre d’espèces animales a été divisé … par deux ! Si l’on continue, nous manquerons de nourriture, de place, d’air, d’énergie etc. Bref, que faire ? Un milliardaire décide alors de créer un virus afin d’exterminer une partie de la population. Toute ressemblance avec Kingsman s’arrête là, car notre très estimé professeur Langdon rentre en scène. Avant de se suicider, ce milliardaire laisse au monde une énigme afin de retrouver le virus.
UN SUJET BRULANT
Dès le choix de son sujet, donc, Inferno passionne. Le film pose des questions brûlantes d’actualité, à l’heure où la planète s’épuise, où le réchauffement climatique commence enfin à faire réagir. Cependant, le film délaisse rapidement la philosophie et toute question rhétorique pour se concentrer – et cela se comprend – sur l’instantané de l’action. Dès lors, il ne s’agira plus que d’une course contre la montre effrénée à l’issue évidente dès la première minute (on est à Hollywood quand même!).
Ainsi, ce qui aurait pu être une intrigue retorse et passionnante devient un thriller qui, s’il est efficace, déçoit de par son classicisme.
Si l’on enlève le fond, il ne reste donc plus que la forme. Et en ça, Inferno étonne. On surprend des gimmicks empruntés chez Greengrass dans la mise en scène de Howard. Le film s’en retrouve extrêmement découpé (sur le premier ¼ d’heure de film, on dénombre une moyenne d’un plan toute les secondes) et très … mouvementé. Si la caméra sur épaule se répend de plus en plus dans les films d’actions hollywoodiens, son usage ici reste contrôlé et utilisé à bon escient. L’imprécision du cadre vient métaphoriser la sensation de perdition de Langdon, qui se réveille avec un trouble de la mémoire. Par la suite, la mise en scène de Howard se fait très visible et rutilante. Elle impressionne et en fait des tonnes mais, étonnamment, on l’accepte. On l’accepte et on en redemande quand elle s’efface dans les séquences émotionnelles. En simple, elle fait le job sans surprendre.
UN CASTING HORS-NORME
De même que ses acteurs. Mais un Tom Hanks qui « fait le job sans surprendre » reste supérieur à la totalité des acteurs actuels. Encore une fois, on se surprend à pleurer à forts sanglots dès lors que Hanks affiche son air triste, ou on se crispe quand on le sent en danger. Il brille donc toujours par son expressivité et ses émotions qui nous font croire au personnage. De même que Felicity Jones. Celle que l’on avait découvert dans Une merveilleuse histoire du temps et qui sera bientôt à l’affiche de Rogue One brille par une aura mysterieuse splendide. Enfin, notre Omar Sy national – dont le rôle a été tout spécialement converti en français pour le film- se débrouille bien.
En conclusion, Inferno n’est pas exceptionnel. S’il pose des questions importantes et intéressantes, il choisit de nous divertir. En ça il réussit, par une mise en scène efficace et sans répit !
Inferno est une course poursuite efficace et effrénée !