Dans la catégorie " série méchamment barrée tout autant qu'elle est follement addictive " (la catégorie est longue certes, mais passionnante), force est d'avouer que la brillante Crazy Ex-Girlfriend, se posait bien-là lors d'une saison 2015/2016 pas forcément très riche en nouveaux shows bandants.
Véritable concept hybride mêlant sitcom/drama et comédie musicale volontairement décalée, créée par sa propre vedette Rachel Bloom - ainsi que par Aline Brosh McKenna - et diffusée dans la douleur (un temps commandé par la chaine câblée Showtime, elle sera finalement récupérée par la CW qui elle, validera son pilote); la série avait tout du projet aussi miraculé qu'il était foutrement unique au sein d'un paysage télévisuel contemporain ne comptant que trop peu de folie (Man Seeking Woman, Glee, Unbreakable Kimmy Schmidt et puis... c'est tout).
Petit bijou d'inventivité et de folie abordant pléthore de thèmes d'actualités (l’homosexualité/bisexualité, la reconversion professionnelle, le mal-être sentimental), trouvant l'équilibre parfait entre récits (un triangle amoureux plus épais et complexe qu'il n'en a l'air) et chansons grâce à la sensibilité et l'humour décapant de sa sublime héroïne/créatrice vedette - Golden Globe à la clé -; Crazy Ex-Girlfriend était sans forcer l'une des séries plus divertissantes et attachantes du moment.
Clôturant sa première salve d'épisodes sur un cliffhanger joliment délirant (l'héroïne, la pétillante Rebecca Bunch, arrivait enfin à séduire son amour de jeunesse Josh Tran), la saison 2 démarre sous le même ton délirant et touchant et reprend pile poil là ou on avait laissé les personnages, avec un Josh complètement pris de court après sa partie de jambes en l'air d'avec, qui lui annonce qu'elle est venue emménager à West Covina près d'un an auparavant, uniquement pour lui.
Mieux, si l'on s'amuse de voir tous les artifices qu'usent Becca pour ne pas voir Josh s'éloigner d'elle, on jubile encore plus à l'idée de la (re)formation du triangle amoureux Josh/Rebecca/Greg, lui qui affronte enfin son problème avec l'alcool (teasé tout au long de la saison précédente).
Mais à trop privilégier sa vie amoureuse , notre héroïne mettra volontairement au second plan son amitié avec Paula, qui prend une véritable ampleur dans ses premiers épisodes, en se focalisant pleinement sur son destin (au lieu de vivre par procuration celui de Rebecca).Aidée par Daryl, qui s'avère finalement son meilleur ami, elle décide de reprendre ses études en fac de droit avant de découvrir, à la suite d'un nouveau quiproquo impliquant Becca, qu'elle est enceinte...
Toujours aussi habile dans son fond (on traite de l'alcoolisme ou du retour tardif aux études) comme dans sa forme (c'est toujours aussi léger et hilarant), pimenté par des musiques vraiment impressionnantes (mention à la parodie du Lemonade de Beyoncé, ou encore les chansons de Paula et Greg dans le second épisode), solide dans sa gestion des émotions tout en faisant joliment évoluer des personnages déjà bien approfondies durant la première saison, Crazy Ex-Girlfriend semble se bonifier avec le temps et débute sa seconde saison sur les chapeaux de roues.
Dommage que la CW est tronquée son exposition en la balançant dans la case compliquée du vendredi soir, car la chaine câblée tient décemment là, l'une des séries les plus WTF et plaisante à suivre du moment..