AVERTISSEMENT: NE PAS LIRE SI VOUS N’AVEZ PAS LU LE PREMIER TOME
Résumé: Un an et demi après avoir exaucé le ? de Will, qui souhaitait bénéficier du ? Lou quitte sa ville natale où elle est la cible de critiques. Elle commence une nouvelle vie à Londres, mais elle a du mal à se conformer aux ? de Will qui lui recommandait de profiter de la vie.
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Autant vous annoncer la couleur de suite, Avant toi m’avait remué les tripes et fera définitivement partie de mes coups de cœur 2016. Aussi, lorsque j’ai appris qu’il y aurait une suite je me demandais si je tiendrai jusque là tant l’attente se promettait d’être longue.
J’avais hâte habité par le désir secret que Will ne serait pas parti finalement. Que par un quelconque miracle, il serait toujours en vie. Par exemple, un autre homme qui aurait reçu ses organes et dans un même temps, aurait eu certains de ses traits de caractères. Ou encore le fantôme de Will qui prend possession d’un autre corps comme Jim Gordon dans Ghost Whisperer. Bon, ça s’est la partie fantasque de mon cerveau qui voulait l’impossible. Parce que je savais bien au fond qu’il n’en serait rien. Que Lou allait devoir s’en sortir coûte que coûte; vaille que vaille.
Nous portons toujours en nous ceux que nous avons perdus. Ce que nous cherchons à atteindre au sein de notre petit groupe, c’est que leur poids ne pèse pas trop lourd sur nos épaules; qu’il ne nous empêche pas d’avancer. Nous voulons que leur présence soit ressentie comme un cadeau.
En bonne fan que je suis, j’ai quand même regardé les critiques de celles et de ceux qui avaient eu la chance de lire la suite en avant première en anglais. Je fus surprise de constater que l’engouement pour ce nouvel opus était moins grand; plus mitigé aussi. Une avait particulièrement retenue mon attention. Son auteure disait que la fin du premier était parfaite dans le sens où le final était ouvert. Qu’il laissait place à l’imagination du lecteur pour le reste. Sur le coup, j’avais pas vraiment compris où elle voulait en venir. Déjà rien que la fin du premier tome me laissait perplexe moi.
Maintenant que j’ai assez de recul, je me dis que cette lectrice avait totalement raison. J’irai même plus loin qu’elle. On peut se demander et même peut-être, remettre en question la pertinence de cette suite tant elle est décevante. Je n’ai pas eu l’impression de lire Jojo Moyes mais les sirènes d’éditeurs en quête une fois de plus d’un énième succès et donc, d’empocher gros.
Plusieurs fois, j’ai eu envie d’abandonner ma lecture mais en même temps je me sentais redevable je-ne-sais-pas-pourquoi-ni-de-qui de continuer. Et puis, pardi je l’avais payé cet ebook! Par ailleurs, je me suis dit que Will ( qui n’existe dans la vraie vraie dois-je préciser) devait se retourner dans la tombe devant un tel gâchis.
J’étais bien placée pour savoir que le personnage qu’on choisit de présenter au monde pouvait être très différent de ce que nous étions réellement. Je savais que le chagrin pouvait nous faire agir d’une manière que nous-mêmes étions incapables de comprendre.
On se retrouve dans un style moyen chick-litt où les situations sont plus rocambolesques et grotesques les unes que les autres. Et où il règne une redondance pas un rappel une redondance d’événements ne servant finalement qu’à démolir » brillamment » ce qui avait été mis en place dans le premier. Lou n’est plus Lou; celle que Will avait réussi à faire sortir de son cagibi. Non, c’est une Lou qui enchaine les bêtises et les faux-pas à une vitesse impressionnante. Pour couronner le tout, elle se transforme tantôt en mère et baby-sitter voir logeuse à temps partiel et bonne poire perpétuelle d’une ado particulièrement antipathique, capricieuse et indigne.
Quant aux critiques qui disent en quatrième de couverture française ceci: » Nous retrouvons avec plaisir la joyeuse famille de Lou »; indiquez moi où je vous prie. A-t-on lu le même livre? J’ai des doutes vu la minuscule parcelle qu’elle occupe dans ce roman. Et même ça, ils ont réussi à le gâcher.
Franchement, je ne sais pas si j’aurai fait mieux et je suis la première à dire que la critique est souvent plus aisée que l’art lui-même. Ceci dit, je m’attendais vraiment à quelque chose de mieux. A l’image de ce qu’avait été le précédent. Des voyages, des rencontres, des » Connais-toi-toi-même », de l’empathie, des découvertes et des pardons. J’imaginais Lou marcher sur les traces de ce Will qu’elle n’avait pas connu; d’aller là où il avait été, de suivre ses traces. Vous voyez tous ces voyages qui par la suite s’étaient retrouvés dans des cadres photo brisés. L’aventure de Lou aurait été synonyme de rencontre, d’affranchissement et de paix. Elle aurait parlé et connu les amis de l’ancien et intrépide Will. Et puis, en dernier elle se serait réservée et autorisée à aller là où il n’avait pas eu le temps de partir.
Cette impression que personne au monde ne m’avait jamais comprise comme il me comprenait ? Comment
lui révéler que le perdre m’avait fait l’effet d’un gros trou au milieu de la poitrine, comme un souvenir
douloureux et permanent, une absence que je ne pourrais jamais combler ?
Ça aurait eu du sens ce pèlerinage façon Saint Jacques de Compostelle. Prendre le temps pour soi, se préparer à dire adieu à Will. Pour se trouver soi-même aussi, sa voie et sa place. Au lieu de ça, Lou papillonne ou stationne selon. Pire, elle retrouve son cagibi et ses mauvaises habitudes. Elle hésite, se sacrifie et n’honore pas vraiment sa promesse.
Je ne dis pas que sa posture est facile mais cette suite aurait tellement pû être fantastique. Et même peut-être, meilleure que la précédente si tous les ingrédients du premier avaient été réunis. Si Will d’où qu’il soit lui donnait un bon coup de pieds aux fesses en lui réservant quelques surprises. Mais, le bateau prend l’eau faute d’avoir eu un équipage à la hauteur ainsi que des péripéties solides et touchantes.