Un grand classique du cinéma de l’âge d’or d’Hollywood ; les raisons de voir ou de revoir ce film sont légions. Tout d’abord l’homme aux manettes, Billy Wilder est une référence du cinéma américain des 40’s et 50’s qui a exploré des genres très différents : la comédie, le film noir, le suspense, le film romantique,… Et là, il va utiliser tout son savoir-faire en nous ballotant du film de gangster à la romance au burlesque et à la « screwball comedy » durant les deux heures du film. Jack Lemmon et Tony Curtis jouent une partition irréprochable de « Laurel et Hardy » moderne avec le premier dans le rôle du soumis, peureux, hésitant et le second dans le rôle de l’aventureux, séducteur, menteur et dominateur. Ce duo très burlesque est le centre névralgique du film autour duquel tourne une belle « tête de linotte » qu’ils aimeraient séduire, chose difficile du fait de leur travestissement. Billy Wilder inventera le double travestissement de Tony Curtis pour parvenir à faire naître une idylle entre les deux. Parenthèse, le scénario de Wilder est vif et riche en scènes comiques ; mais chacune d’entre elles doivent servir l’histoire et ne pas être un pansement comique sur une jambe de bois. Donc tout à son importance. Revenons à la belle ingénue : Marilyn Monroe. Rien que pour elle et sa petite poignée de films tournés avant son décès à 36 ans, il mérite le détour. Et pour son célèbre « pooh pooh pi doo » ; véritable référence du patrimoine cinématographique mondial.Outre une histoire bien goupillée, Wilder se complet à contourner au maximum le code Hays en vigueur à l’époque. Son film est subversif et malin : sous-entendus sexuels (la buche dans la cheminée,…) portés par des dialogues brillants ; toutes les configurations de couples apparaissent durant le film ; les scènes aux allusions sexuelles (trombone à coulisse, scène de la couchette aux accents de partouze,…) ; jusqu’au final où le milliardaire amoureux d’un Jack Lemmon travesti lui propose le mariage avant et même après avoir découvert le pot aux roses ou plutôt le poteau rose. Et de clore alors le film sur « nobody’s perfect »… Fallait l’oser dans l’Amérique puritaine des 50’s. Et puis, en filigrane, Wilder condamne l’Amérique de l’argent, défend la lutte des classes et prône un message féministe. Et là, en travestissant des hommes et en les soumettant aux désirs d’autres hommes ; il trouve des scènes croustillantes mais bien balancées aussi. De même lorsque Marilyn décrit la difficulté d’être une jolie fille désirée et jetée par tant d’hommes ne recherchant qu’un bon moment alors qu’elle cherche l’amour.A voir donc ou revoir.
Sorti en 1959
Ma note: 16/20