- Réalisateur : Renny Harlin
- Scénaristes : Jay Longino et BenDavid Grabinski
- Durée : 1h50
Le buddy-movie sauce Jackie Chan est loin d'être un denrée rare dans la filmographie de la star. Et étrangement, ce n'est pas avec ce genre de film qu'il brille le plus. Cependant, Rush hour et Shanghaï Kid sont ce qu'ils sont, si ces films fonctionnent c'est principalement grâce à ces duos qui dépeint une complicité palpable. Soit tout l'inverse de sa dernière collaboration avec Johnny Knoxville, le leader des Jackass, qui n'inspire qu'ennui et fadeur.
Propulsé dans une histoire où l'intérêt principal est de découvrir qui est Le Matador, le gros vilain du bordel, le tandem fait tout ce qu'il peut pour faire rire et essayer d'en mettre plein les mirettes. Mais absolument rien ne fonctionne. L'alchimie entre les deux acteurs ne prend pas une seconde, l'action est d'une pauvreté consternante, et les 62 piges de Jackie Chan n'ont jamais été aussi lourde de conséquences.
Baladé entre des combats mollassons et des effets numériques immondes, on assiste avec peine à un spectacle où l'acteur asiatique n'a jamais autant paru fatigué, laissant le rythme si particulier de ses séquences de fight sous la couette. Qu'il s'agisse de la sympathique scène de rencontre du duo (peut-être la moins pire), de la première baston dans les maisons sur pilotis ou du final sur un cargo, le dynamisme est aux abonnés absents.
L'humour facile, débile, réchauffé et surtout pas drôle - mais genre pas drôle du tout - n'aide pas non plus à s'intéresser au film, entre schéma ultra-cliché des personnages qui ne s'entendent pas au début mais deviennent potes à la fin (spoiler !), un passage en Mongolie où tout le monde - en mode cumbaya au coin du feu - chante du Adèle (!), ou pire encore, un bêtisier proprement navrant, qui n'esquisse ni sourire, ni pitié pour les ratés des cascadeurs. Et on vous épargne la soundtrack, une horreur absolue.
Bref, la mayonnaise ne prend donc quasiment jamais. De plus, Renny Harlin - qu'on appréciait dans les années 90 pour des films comme 58 minutes pour vivre, Cliffhanger ou Au revoir à jamais - emballe ces presque deux heures sans aucune saveur, essayant vainement de proposer un road-trip aux paysages magnifiques, et propose un montage à l'arrache, passant d'une scène à une autre très aléatoirement.
A peine sommes-nous capté par les aptitudes de Eve Gracie (plus connue sous le nom de Eve Torres, une ex-catcheuse), des caméos sympathiques pour tout fan du Flic de Hong-Kong ( Eric Tsang, Richard Ng), ainsi que la véritable identité du fameux Matador, qui nous a bien surpris (mais qui est utilisé de façon tellement grotesque...).
A bien des égards, Skiptrace nous a parfois fait penser à Espion amateur, un autre Jackie Chan faiblard, qui avait par contre le mérite d'avoir de l'inventivité dans les combats.
Bande-annonce de Skiptrace :