Date de sortie 12 octobre 2016
Réalisé par Matt Ross
Avec Viggo Mortensen, Frank Langella, George MacKay,
Samantha Isler, Annalise Basso, Nicholas Hamilton, Shree Crooks,
Charlie Shotwell, Ann Dowd, Erin Moriarty,
Missi Pyle, Kathryn Hahn et Steve Zahnv
Genre Drame
Production Américaine
Synopsis
Dans les forêts du Nord-Ouest des États-Unis, Ben Cash (Viggo Mortensen), un père farouchement indépendant, élève sa famille aussi loin que possible de l’influence de la société de consommation.
Soumettant quotidiennement ses six enfants à des enseignements rigoureux et d’intenses exercices physiques nécessaires pour survivre en pleine nature, Ben élève une tribu de "rois philosophes" dotés d’un physique d’athlète, d’une endurance exceptionnelle et d’une extraordinaire connaissance des auteurs classiques peu commune à cet âge.
Mais quand le destin frappe sa famille, ils doivent abandonner ce paradis qu’il avait créé pour eux.
La découverte du monde extérieur va l’obliger à questionner ses méthodes d’éducation et remettre en cause tout ce qu’il leur a appris.
Notes de production relevées dans le dossier de presse.
Pour Matt Ross, scénariste et réalisateur de Captain Fantastic, il s’agissait d’explorer les choix qu’imposent les parents à leurs enfants. "Je suis fasciné par la problématique de l’éducation. Ben a renoncé au monde extérieur et à ses ambitions personnelles pour vouer son existence à ses enfants et s’efforcer d’être le meilleur des pères possibles. Se pose alors la question : est-il le meilleur ou le pire père qui soit ?"
Certaines expériences vécues par la famille Cash font écho à la propre enfance du réalisateur : "Ma mère s’intéressait aux modes de vie alternatifs. Quand j’étais enfant, je ne dirais pas que l’on vivait coupés du monde, mais nous vivions dans des communautés en Californie du Nord et dans l’Oregon, au milieu de nulle part, sans télévision ou accès à la plupart des innovations technologiques."
Comme pour la famille de Captain Fantastic, Matt Ross eut une enfance qui était à la fois une incroyable aventure mais aussi une expérience déstabilisante pour un enfant. "L’adolescence fut particulièrement difficile, explique-t-il. Je n’avais pas de copains de mon âge quand j’ai commencé à être attiré par les filles. Tous mes amis étaient loin alors que je voulais avoir une vie sociale. Bo, l’ainé de la famille Cash, en est à ce stade de sa vie tandis que les plus jeunes trouvent encore cette vie géniale."
Matt Ross reconnaît qu’en écrivant le scénario, il s’interrogeait aussi sur les méthodes d’éducation dans l’Amérique contemporaine : "Est-ce pertinent de permettre à ses enfants d’être connectés à chaque instant à des objets électroniques ? Mais on pourrait aussi se demander s’il n’est pas irresponsable de laisser son gamin jouer aux sports de contact intense, comme le football américain que je pratiquais enfant. On sait aujourd’hui combien ce sport est dangereux. Nul besoin de vivre dans une forêt et d’escalader des rochers en famille comme le fait Ben : le risque est partout."
Pour le réalisateur, le personnage de Ben est aussi source d’inspiration : "J’aimerais avoir assez de courage et d’altruisme pour sacrifier mes ambitions créatives ou ma carrière pour mes enfants. Pour Ben, l’éducation de ses enfants est prioritaire. Ce choix a un prix, et c’est vraiment là le coeur du film."
La majorité des parents ne songerait même pas à des choix aussi radicaux. Pendant 10 ans, Ben et sa famille ont vécu dans un isolement total, au coeur d’une forêt où ils chassent et cultivent la terre pour se nourrir.
Lui et sa femme Leslie ont choisi d’élever leurs enfants d’une façon si peu orthodoxe que l’on peut se demander si la fin justifie les moyens.
"Par ses actes, on peut légitimement se demander s’il ne met pas la vie des siens en dangers. Le film soulève de vraies questions concernant les meilleures méthodes d’éducation." Commente Ross.
Mais Captain Fantastic est aussi un film d’aventures, excitant, poignant et souvent drôle. L’action se déroule en partie dans cet Eden champêtre créé par Ben, et chaque progrès est célébré comme un exploit, qu’il s’agisse pour les enfants de maîtriser les arts martiaux ou démontrer leur prodigieuse connaissance de la pensée politique américaine.
"Divertir tout en restant ancrés dans la réalité des Cash a toujours été notre priorité", commente Lynette Howell Taylor, productrice de Captain Fantastic et du premier film de Matt Ross, 28 Hotel Rooms. Admirant son approche de réalisateur, Lynette Howell Taylor ajoute : "Sa longue carrière d’acteur lui a permis de devenir un grand réalisateur. Lorsqu’on est dans la même pièce que Matt, on sent une chaleur, une énergie particulière. Chaque acteur se sent en confiance avec lui. Il sait que ce sera une vraie collaboration et qu’il ne s’agira pas simplement de savoir son texte en arrivant sur le plateau. C’est en partie grâce à cela que nous avons pu réunir de tels acteurs."
Aux côtés de Lynette Howell Taylor, on retrouve son partenaire et producteur Jamie Patricof (Electric City Entertainment) ainsi que Shivani Rawat et Monica Levinson (ShivHans Pictures).
Pour Jamie Patricof, il s’agissait d’un scénario qui le touchait de près : "J’ai adoré ce scénario dès la première lecture, car je suis père de famille. Et je sais que bien élever ses enfants, de nos jours surtout, est une chose extrêmement difficile. Le scénario de Matt a bousculé toutes mes notions sur l’éducation et le rôle des parents et m’a bouleversé."
"Nous avons reçu ce projet début 2014, et nous n’avons pas hésité une seconde. La détermination de Matt Ross et toute la passion qu’il avait mise au service du film ne pouvaient que nous inspirer. Impossible de passer à côté d’un tel scénario." ajoute Shivani Rawat.
Lynette Howell Taylor précise : "Ce qui fait la force de cette histoire, c’est justement ce désir si personnel que Matt exprime : être le meilleur père possible. Chacun de nous a ses propres valeurs, son éthique personnelle. Captain Fantastic vous oblige à réfléchir – surtout lorsque l’on est parent soi-même – à ce qui est acceptable ou ne l’est pas. Ben est à l’extrémité du spectre avec ses idées radicales sur l’éducation, mais il se pose les mêmes questions que nous. Ce film soulèvera beaucoup de questions. Et le public ne sera pas forcément d’accord avec Ben. Au fond, c’est un voyage initiatique extrêmement émouvant, celui d’une famille très soudée qui a fait le choix de vivre différemment. J’espère simplement qu’au-delà d’un moment de pur divertissement – ce qui est essentiel – notre film provoquera un débat. Et si c’est le cas, nous aurons fait notre travail.".
Dans la peau de Ben, Viggo Mortensen est un roc indestructible pour sa famille. Le centre de toutes choses pour elle… et pour le film.
"Quel que soit le rôle joué par Viggo, le public s’identifie au personnage, commente Shivani Rawat. Je n’aurais pas pu imaginer un autre acteur dans ce rôle. Il est charismatique et c’est un gros bosseur ! Grâce à lui, le public croira en Ben."
Acteur mais aussi musicien, écrivain, photographe et peintre reconnu, Viggo Mortensen s’est personnellement investi dès le développement du film. "Viggo a été un collaborateur précieux pour nourrir le scénario, précise Matt Ross.
Avec sensibilité, il a apporté des idées fortes et a même proposé de composer des musiques pour le film. Il représente à mes yeux l’excellence artistique et l’intégrité dans ce qu’elle a de plus rare.
C’est une des raisons pour lesquelles Viggo fut mon premier choix : physiquement et moralement, il était Ben."
Après avoir lu le scénario, Viggo Mortensen y répondit par des notes très précises. "Ses idées ne portaient pas seulement sur la vérité émotionnelle du personnage mais aussi sur l’arc narratif. J’ai beaucoup retravaillé le scénario en m’inspirant de nos échanges." ajoute Matt Ross.
Viggo Mortensen était attiré par l’originalité de ce scénario sur une famille hors du commun : "Ce n’est pas seulement intelligent, c’est aussi bien construit et émouvant, explique l’acteur. J’ai ri autant que j’ai pleuré, et je pense que le public fera de même. Nous sommes restés fidèles au scénario sur le tournage, essayant simplement d’amplifier les aspects positifs. J’espère que cela incitera les gens à questionner leurs certitudes."
L’acteur se présenta sur le plateau, plus préparé à son rôle que ne l’avait même espéré Matt Ross. Le réalisateur avait envoyé à Viggo Mortensen une énorme caisse de livres qu’il jugeait utiles : des textes de Tom Brown, naturaliste réputé et auteur du Tom Brown’s Field Guide to Wilderness Survival, du linguiste et philosophe Noam Chomsky ou encore de Jared Diamond, scientifique et lauréat du Prix Pulitzer en 1998 pour De l’inégalité parmi les sociétés. Autant de textes dont Ben aurait forcément eu une connaissance intime. Matt Ross explique : "Je trouvais que c’était une manière intéressante de mieux comprendre la culture dans laquelle baignait cette famille. Par chance, Viggo connaissait déjà toutes ces oeuvres."
L’acteur avoue s’être senti proche du vécu de Ben et de sa vision du monde : "Je n’ai pas eu à lire des tonnes de manuels sur la vie en forêt ou en milieu naturel pour me sentir à l’aise sur le tournage. J’ai vécu au nord de l’Idaho, dans un lieu qui ressemble assez à celui où vit la famille Cash au début du film. Pour me préparer à ce rôle, je suis retourné là-bas et j’y ai passé quelque temps. Et j’ai fini par quitter l’Idaho direction Washington au volant d’un pick-up. À mon arrivée, j’avais l’impression d’être dans un épisode des Beverly Hillbillies !"
Viggo Mortensen arriva sur le plateau avec quelques semaines d’avance pour participer à la création des décors, en particulier celui du jardin et de ses plantes : "J’ai même vécu dans les décors un certain temps, dit-il, et la plupart des livres que vous voyez dans le bus et la maison des Cash sont à moi. Il y a aussi mon canoë, quelques vélos, des trucs de cuisine, des couteaux, des vêtements. J’ai apporté beaucoup de plantes pour le jardin à côté du tipi. J’aime proposer des objets personnels qui semblent coller à l’univers du film."
Lynett Howell Taylor est restée stupéfaite devant une telle implication :
"Nous lui avions loué une chambre dans un hôtel, mais Viggo n’y allait jamais. Tout juste savions-nous qu’il était quelque part, dans la forêt. Son travail reflète vraiment cette passion qui est en lui."
La vie que mènent Ben et ses enfants au début du film est presque idyllique, admet l’acteur : "C’est une existence assez dingue, un mode de survie sans téléphone et une communication minimale avec le monde extérieur. Ils vivent des produits de la terre et se passent de portables, d’iPads, d’ordinateurs ou de tout autre objet sophistiqué. Je ne suis pas sûr d’avoir assez de cran pour cela, mais l’idée d’élever ses enfants dans un univers aussi organique me fascine."
Ben ne cherche pas à protéger ses enfants, répondant aussi honnêtement que possible à leurs questions comme s’ils étaient des adultes. "J’ignore si son approche est la bonne, mais elle a quelque chose qui force l’admiration. Certains la trouveront choquante. Comment peut-on parler de philosophie, de science, de sexualité ou de mort avec un gamin de 7 ans ? Il y a, dans cette famille, une ouverture d’esprit que je trouve belle." explique Viggo Mortensen.
Cette existence idyllique prend fin lorsque Leslie, la femme de Ben et la mère de ses enfants meurt loin des siens, obligeant les Cash à quitter leur petit coin de paradis pour assister à ses funérailles. "C’est alors que Captain Fantastic se transforme en road-movie, suivant la famille jusqu’au Nouveau-Mexique où vivent les parents de Leslie, poursuit Viggo Mortensen. Notre mode de vie leur déplait et devient source de conflit."
Comme Bo, l’aîné, le fait remarquer à son père, malgré leur éducation poussée, leur capacité d’analyser l’oeuvre de Noam Chomsky ou leur compréhension de la Constitution américaine, leur connaissance de l’être humain se limite aux membres de la famille.
Pour trouver les six acteurs exceptionnels qui allaient incarner la famille Cash, un casting international entre l’Angleterre, l’Australie, les États-Unis, le Canada et la Nouvelle-Zélande s’imposait. Il fallait aussi trouver des acteurs de 7 à 18 ans acceptant d’apprendre l’escalade, la chasse, les arts martiaux, les langues étrangères, le tir à l’arc et plus encore. Ils devraient posséder des notions de langage supérieures à leur niveau scolaire et être à l’aise aussi bien dans le registre comique que dans le registre dramatique. Enfin, ils devraient être crédibles non seulement comme frères et soeurs, mais aussi comme les enfants de Viggo Mortensen.
"Nous avons pris beaucoup de temps à choisir chaque acteur. Matt a été formidable, il leur a beaucoup parlé pour vraiment saisir ce que chacun pouvait apporter à son personnage." explique Shivani Rawat.
Lynett Howell Taylor ajoute : "Ce casting était un vrai défi, mais nous nous sommes beaucoup amusés car chacun des six enfants avait été encouragé à être aussi individualiste et original que son prénom, inventé par ses parents. L’un des aspects du scénario que je préfère, c’est que chacun d’eux a un ressenti différent. Il fallait donc laisser à chacun assez de temps pour qu’il se raconte : ils ont tous une scène qui nous permet de comprendre à quel stade de leur vie ils se trouvent. Tous ces acteurs ont non seulement un talent immense, mais aussi une véritable passion pour leur métier. Chacun a apporté sa magie particulière au film."
Jamie Patricof acquiesce : "Je n’avais jamais vécu un casting aussi complexe que celui qui nous a permis de créer cette famille ex nihilo. Mais c’est là tout le talent de Matt, et c’était essentiel à la réussite du film."
Bo, le fils ainé interprété par l’acteur britannique George MacKay, est à un stade de sa vie où il n’aspire qu’à une chose : quitter sa famille. Mais malgré ses prouesses physiques et intellectuelles, il souffre d’être aussi inadapté à la vie en société.
"En quittant l’adolescence, il traverse une crise identitaire. Il ne sait pas comment se comporter en société, surtout lorsqu’il s’agit des filles. En un sens, son cheminement intérieur est aussi important que celui de Ben. Il est temps pour lui de quitter le nid pour trouver sa place dans le monde." explique Matt Ross, i
George MacKay a été séduit par le scénario dès la scène d’ouverture où l’on découvre Bo chassant un cerf pour sa famille, symbole de son passage à l’âge adulte :
"Je me souviens qu’en lisant ce passage, j’essayais de tout absorber, le paysage, le cerf et cette famille.
On aperçoit tout d’abord cet enfant sauvage couvert de boue, suivi par une bande de gamins.
Qui sont-ils ? Que font-ils ? Et soudain, venu de nulle part, surgit la figure du père.
C’était surréaliste à mes yeux, j’étais totalement captivé."
Il poursuit : "Bo est en train de chercher sa propre voie. Sa vie de famille lui semblait presque idéale jusqu’ici mais il est conscient des nombreuses failles dans son éducation. Et malgré son amour et son respect pour son père, il sait qu’il ne pourra combler ses manques qu’en affrontant le monde extérieur. "
Les soeurs jumelles de Bo – Vespyr et Kielyr – ont 15 ans et sont interprétées par Annalise Basso et Samantha Isler. Adolescentes fougueuses, elles se débrouillent aussi bien que Bo dans la forêt mais doivent combler le vide laissé par leur mère. Matt Ross commente : "Je voulais des personnages féminins qui n’aient pas froid aux yeux. Elles sont aussi fortes et compétentes que leurs frères mais doivent assumer d’autres responsabilités car ce sont aussi les deux filles les plus âgées."
Ayant grandi à la campagne dans le Missouri, Annalise Basso se sent très proche de son personnage : "J’ai étudié à la maison pendant un certain temps, et on allait jouer dehors avec mon frère et ma soeur dès qu’on avait un moment de libre. Nous ne regardions pas beaucoup la télévision, j’ai donc facilement pu m’identifier à Vespyr. Aujourd’hui, j’habite en ville, mais une part de moi aimerait vivre comme Vespyr. Je pense qu’il y a un équilibre idéal à trouver entre la vie que je mène aujourd’hui et une vie isolée de tout."
Samantha Isler, quant à elle, fut si émue à la lecture du scénario qu’elle remercia Matt Ross d’avoir écrit des personnages aussi réalistes et intelligents pour de jeunes acteurs : "C’est très rare, surtout lorsqu’il s’agit de rôles féminins. Les adolescentes sont trop souvent de jeunes écervelées, des stéréotypes. Mon personnage est une dure à cuire, mais elle est aussi intelligente qu’excessivement féminine. Elle veut s’intégrer au monde qu’elle découvre sans pour autant abandonner celui qu’elle a connu. Au fil de l’histoire, on la voit s’intéresser aux autres et se transformer subtilement à leurs contacts." commente-t-elle.
Interprété par l’acteur australien Nicholas Hamilton, Rellian, 12 ans, est le rebelle de la famille, celui qui remet en question les choix de vie imposés par leurs parents. De toute la fratrie, c’est celui qui rêve d’une vie plus conventionnelle. La productrice Lynette Howell Taylor commente : "Rellian regarde autour de lui et se demande pourquoi sa famille vit ainsi. Il sait que d’autres gens vivent différemment. Il sait que le monde entier célèbre Noël alors que les Cash, pour une raison qui lui échappe, fêtent la St Chomsky. Et il ne veut plus de cette vie."
Nicholas Hamilton s’est réjoui de la liberté de jeu, si rare, que leur a laissée le réalisateur : "Matt est un incroyable réalisateur et scénariste. Je n’avais pas souvent eu l’occasion d’improviser, et il nous a laissé très libres. S’il détestait un truc, il le disait et on lui proposait autre chose. J’ai adoré."
Zaja et Nai, les plus jeunes, ont passé toute leur vie dans la forêt. Élevés avec la même rigueur que les autres malgré leur jeune âge, ils ont en eux une fougue, une fureur de vivre. "À ce stade de leur vie, Zaja et Nai aiment encore cet environnement naturel, commente Lynette Howell Taylor. Je trouve intéressant de montrer comment chaque décision parentale affecte chaque enfant différemment, selon son âge. "
Shree Crooks, qui incarne Zaja, a adoré l’idée d’une grande famille vivant en pleine nature : "C’est un des moments du tournage que j’ai préféré. Je vis à L.A. mais j’aime beaucoup la nature et l’idée de pouvoir y survivre, seule. Bien sûr, il y a moins de boutiques, mais on y trouve des bois magnifiques, des rivières et des lacs. Et comme je suis fille unique, j’ai aimé me retrouver entourée de frères et soeurs. Dans le film, on traverse beaucoup d’épreuves mais chacun est là pour l’autre. C’est vraiment une très belle histoire."
Zaja a 9 ans, un âge où elle a commencé à comprendre que les choses meurent et que tout être est mortel. "C’est pour cela qu’elle s’intéresse à la taxidermie et développe une fascination morbide pour la mort, explique Matt Ross. Ses sujets de prédilection – l’Holocauste ou Pol Pot et les Khmers rouges – semblent peu appropriés pour une petite fille, mais ces six enfants ont des centres d’intérêt inhabituels en l’absence de jeux vidéo, de postes de télévision ou d’ordinateurs.
C’est par les livres qu’ils découvrent le monde."
Interprété par Charlie Shotwell, Nai, le plus jeune de la fratrie, n’a que 7 ans : "C’est une sorte de nudiste, le corps humain le fascine. Il vit dans un tipi très confortable, ce que j’ai adoré. L’intérieur ressemble un peu à la cabane en bois où Leslie habitait avec son père, enfant. Il y a des livres sympas, comme les Alice de la Bibliothèque rose, La Petite Maison dans la prairie ou Les Frères Hardy que maman avait dû lire. Ils vivaient assez isolés, et ma vie ressemble à la sienne."
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Mon opinion
La grande réussite de film, vu comme une jolie fable, est de ne jamais vouloir donner une leçon de morale. Quelle qu'elle soit. C'est avant tout un beau regard sur un côté de l'Amérique.
Après une première partie quelque peu laborieuse, le rythme de la mise en scène ne s'essouffle à aucun moment. Le scénario écorche gentiment une civilisation tombée dans le consumérisme, tout autant que la volonté d'un repli total, pour certains, vers la terre nourricière. Les somptueuses images magnifient la nature de cette région.
Au milieu de celle-ci, loin de toute modernité et des êtres humains, l'éducation des enfants est assurée par un père attentif et autoritaire, bourru et aimant. Un homme sûr de lui, adepte des théories prônées par Noam Chomsky.
Pour les enfants c'est tout un savoir avalé au travers de quantités de lectures savantes.
Les idées des parents, doivent-elles obligatoirement trouver un écho positif chez des enfants, ici coupés de tout, élevés dans des conditions physiques éprouvantes et à un rythme forcené ?
L'ensemble peut convaincre, déranger par certaines scènes invraisemblables, celle du cimetière en particulier, mais aussi toucher chacun, dans cet amour infaillible qui unit père et fratrie.
Les enfants qui composent l'essentiel du casting sont tous éblouissants de naturel. Le jeune George MacKay est étonnant et particulièrement convaincant. Frank Langella, dans le rôle du grand-père est excellent et offre quelques bons moments, lors de face à face avec le père des enfants, interprété avec vigueur et talent par Viggo Mortensen. Un acteur inclassable et remarquable auquel le film doit beaucoup.