La folle histoire de Max et Léon (2016) de Jonathan Barré

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Premier film des comiques connu sous le nom de Palmashow, émission télévisée de Direct 8 et D8 où le duo Grégoire Ludig et David Marsais font justement leur show avec des sketchs. Donc le duo écrit et joue (déjà aperçu dans les comédies "Babysitting" et "Les Gazelles") dans leur premier film signé par Jonathan Barré, déjà de l'aventure Palmashow. Le trio a annoncé vouloir réaliser un film qui évite l'écueil de la simple succession de sketchs ou scénettes gags pour un vrai film d'aventure. Le choix de la Seconde Guerre Mondiale est donc venu à eux d'une certaine évidence, la période étant propice à une logique d'évolution, comme le trio le rappelle c'est aussi une période faste en référence cinéma puisqu'il cite des monuments tels que "La Grande Vadrouille" (1966) de Gérard Oury, "On a retrouvé la 7ème Compagnie" (1975) de Robert Lamoureux, "Le Mur de l'Atlantique" (1970) de Marcel Camus et "Papy fait de la résistance" (1983) de Jean-Marie Poiré...

Et force est de constater que le trio a bien appris sa leçon, leur film est tout bonnement dans la pleine lignée descendante avec un récit dont pratiquement chaque scène nous rappelle une séquence d'un des films sus-cités ! Malheureusement niveau gags on est beaucoup plus dans "Les Bidasses en folie" (1971) de Claude Zidi, voire même et surtout il s'agit ni plus ni moins de l'humour Canal (des années 2000, avant c'était mieux) déjà en verve dans des soupes comme "H". Comment peut-on rire à des gags qui reposent sur du mou, du mou et du mou ?! Les dialogues sont cités comme à une répétition sans enjeu, les gestes sont mollassons dignes d'un petite pièce de théâtre écolière, on pense par exemple à un orteil qui cogne un coin de lit tellement téléphoné et ralenti que ça en est surtout ridicule et pathétique (et dans le sens premier !). On sent aussi une très forte influence de "OSS 117 Le Caire nid d'espions" (2006) de Michel Hazanicius à l'exception près que ni Marsais ni Mudig n'est Jean Dujardin et que les gags reposent avant tout sur la bêtise du héros. Ici la bêtise réside surtout dans des scènes qui ne reflètent jamais un minimum de vraisemblance. On est bel et bien dans une cour de récré, on ne croit jamais à ce qu'on voit. Et quelle déception !

Un scénario réellement intéressant, un vrai film d'aventure et de bonnes idées de fond avec en prime des guests stars à la pelle (et pêle-mêle Dominique Pinon, Bernard Farcy, Kad Merad, Florence Foresti, Pascale Arbillot, Kad Merad, Baptiste Lecaplain, Christophe Lambert...). Le vrai et pratiquement seul soucis (mais d'une importance capitale !) c'est qu'on n'y croit tout bonnement pas. Bagarre dans un ralenti qui tient plus de l'amateurisme (Pierre Richard ou Bourvil nous plongeait dedans direct et avec "violence") que de l'inspiration, dialogues récités plus que cités avec un manque évident d'échanges dignes de joutes verbales (aucune réplique culte marquante). Résultat 01h40 sans un rire, 2-3 sourires max, on regarde l'heure 1 ou 2 fois, on souffle... Et ce malgré l'évidente boite à idées fourmillantes et une réelle empathie pour les personnages (on a envie d'aimer le film !). Note obtenue de justesse. Une vraie déception...