Le Jardin du Diable (1954) de Henry Hathaway
Par Seleniecinema
@SelenieCinema
Le réalisateur Henry Hathaway est déjà un vieux bricard pour ce western qui tente d'ouvrir les codes du genre tout en se gardant bien d'aller trop loin. Franck Fenton en est le scénariste, il venait alors de signer les westerns "Vaquero" (1953) de John Farrow, "Fort Bravo" (1953) de John Sturges et surtout "Rivière sans retour" (1954) de Otto Preminger. Cette fois on suit plusieurs hommes qui acceptent pour de l'argent de suivre une femme jusqu'à une mine où elle désire sauver un homme. On devinera que l'appât du gain est une chose, l'appât féminin une autre et qu'il n'y a pas grand place au chevaleresque.
Hathaway fait appel à un trio d'acteurs bien connus. Le monstre sacré Gary Cooper qui tourne là le dernier des 7 films qu'il tournera pour le cinéaste (dont le sublime "Peter Ibbetson" en 1935) tandis que cette même année il formera un autre duo d'anthologie celui-là avec Burt Lancaster dans le western "Vera Cruz" (1954) de Robert Aldrich. Il est le chevalier servant avec Richard Widmark qui tourne lui son 4ème des 5 films avec Hathaway dont le "Le Carrefour de la mort" (1947) qui propulsera l'acteur au rang de star. Et enfin l'atout charme avec la magnifique rousse Susan Hayward qui venait de tourner avec le réalisateur "La Sorcière blanche" (1953). Le tout mis en musique par le compositeur Bernard Hermann si il a déjà créer pour le western il est surtout spécialiste du film à suspense et notamment en étant un fidèle de Hitchcock. Une musique inquiétante qui mêle habilement western et suspense. Outre la magnifique photographie et son technicolor le film est un mixte intéressant qui se fait western dans la forme mais qui est plus proche du Film Noir dans le fond. En effet ce périple qui mène d'une rencontre sur un port au fin fond d'une forêt et de la montagne donne son lot d'attaques indiennes et de luttes viriles pour le gain (ou non !) de l'or et/ou d'une femme. Si la psychologie des personnages semblent travaillée elle n'est pourtant qu'illusion car un peu trop stéréotypé tout en allant pas assez loin. En effet la conclusion ne semble pas complètement assumé, la femme est une manipulatrice et les hommes trop stupidement aveuglé. Le film aurait sans doute gagné à aller plus loin dans le Film Noir plutôt que cet entre-deux qui laisse un goût d'inachevé. Néanmoins les acteurs sont superbes et le récit assez prenant pour passer un bon moment. Un vrai bon western qui a le mérite de sortir (un peu) du sentier très balisé du genre.
Note :
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