De: Ari Sandel
Avec: Mae Witman ( Le monde de Charlie, Parenthood), Robbie Amell( X-Files, The tomorrow people), Bella Thorne ( Shake it up, Perfect hight), Bianca A. Santos ( Ouija, Happyland), Skyler Samuels ( The nines lives of Chloé King, Les sorcières de Waverly Place).
Résumé: En dernière année au lycée, une jeune fille Bianca apprend qu’elle a été désignée « grosse fille moche » de son groupe d’amies. Passé le choc, elle décide de renverser les filles responsables de cette infamie.
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Film qui me tapait dans l’œil depuis pas mal de temps . D’autant qu’il est adapté d’un livre . Ceci dit, il semblerait que son adaptation est prise quelques libertés par rapport à l’œuvre. N’étant pas encore (voir fin de l’article) traduit en français, je n’ai pour le moment aucun point de comparaison.
J’avais dans l’idée un teen movie agréable à regarder sans prise de tête aucune. Mais, en même temps un film qui ne se foutait pas du spectateur non plus. Dis comme ça, ça a l’air simple à trouver mais en fait non.
The Duff m’a rappelé mes années ( ingrates) collège/lycée. L’époque où tu te sens moche, pas bien dans des baskets; la confiance en toi avoisinant les zéros. Et en plus, la Terre entière semble vouloir te le rappeler. On était un groupe de filles » hétéroclites »; aussi différentes les unes que les autres aussi bien physiquement que mentalement. Si bien que chacun d’entre nous et à son niveau avait son lot de complexes débiles et de mini-drames. Ce qui est dur c’est le regard des autres et surtout, de rester prisonnier de ça.
Moi, au collège, je passais pour une fayote; et certains me parlaient juste parce qu’ils savaient que j’emmenais toujours les livres pour les cours. Popularité, sex appeal étaient mes antagonistes. Avec le recul, on se dit que c’était stupide mais sur le moment tout ce qu’on voulait c’est être dans le coup et qu’on vous trouve jolie.
Du coup, vous vous imaginez bien que je me suis sentie très proche de l’héroïne. Alors, c’est vrai que c’est poussif par moment. En dirait que l’actrice s’est enlaidi volontairement genre Mario Bros ( trop rigolo n’empêche); qu’elle ne s’est plus lavé les cheveux depuis perpette et j’en passe. Mais si vous étiez à son âge une gravure de la mode à la sauce PLL sans aucun problème de peau, ben vous êtes des petits veinards. Il n’empêche et j’avoue que la scène au supermarché est trop caricaturale bien qu’elle ait le mérite d’aborder un sujet pour le moins actuel et problématique.
Encore des étiquettes qui nous collent à la peau. Le sportif aux tablettes de chocolat nickel mais un cerveau en compote, la sérieuse aux bonnes notes mais au look démodé, la bombasse et j’en passe. Pas moyen de s’en défaire ou presque à un âge où les hormones sont en ébullition. Où plus que tout on veut trouver sa place; être aimé, célèbre et accepté. Pas évident tout ça. En ce sens, j’ai bien aimé le message: s’accepter soi. Ce que j’ai pris une décennie au moins pour comprendre.
Les détracteurs du film diront que la fausse moche a dû changer du tout au tout pour plaire à son mec. Faux. La fameuse robe noire qu’elle a toujours adoré; personne ne l’a forcé. Bianca se cherchait; elle se cachait derrière son look de bucheron surement honteuse devant son corps qu’elle ne reconnaissait plus. Elle avait juste besoin d’un déclic; et de changer son regard sur elle-même. Par moment, elle me faisait penser à Joey Potter!
The Duff remplit sa part du marché en nous offrant un duo charismatique et romantique ( quoi vous vous en doutiez?) à souhait ainsi que des répliques croustillantes. Le mot de la fin: Ayez à l’esprit qu’on est tous le Duff de quelqu’un alors arrêter par pitié de vous la ramener comme Madison. Faites plutôt comme Bianca, armez-vous de votre plus beau sourire et jouer la fair- play!
15 SUR 20
J’ai finalement réussi à le trouver en français. Je n’ai pas trop compris que certains lecteurs soient outrés par la question du poids largement gommé dans le film. Je trouve que ce n’est pas le sujet principal du livre. En vérité, j’ai trouvé les œuvres vraiment complémentaires.
Le roman est plus profond parce que la quête identitaire de Bianca est moins superficielle que dans le film. Au contraire, on voit qu’elle tente de construire, s’affirmer dans une sphère familiale bancale; et à travers sa sexualité. Idem pour Wesley.
En fait, le récit est plus abouti plus sérieux que l’œuvre cinématographique. Néanmoins, j’ai plus aimé en un sens ce dernier pour l’aspect visuel, le duo principal et les blagues. En somme, quelque chose d’assez léger et qui donne l’impression d’un vieil ami ( et ennemi!) qu’on retrouve.