Que vaut cette technologie encore peu répandue dans nos contrées ?
A l’heure de la 3D et de la réalité virtuelle, où la recherche de l’expérience la plus immersive possible est devenue un véritable marché, D-BOX essaie de se faire une place dans les cinémas. Le principe est simple – et pas si révolutionnaire que ça – il s’agit de regarder son film sur des sièges qui vont se mouvoir en fonction de ce qu’il se passe à l’écran.
Bon nombre d’entre nous ont déjà pu tester l’expérience des sièges dynamiques dans une fête foraine ou au Futuroscope, mais nous allons voir que D-BOX est une expérience toute autre, pour le meilleur et pour le pire.
Les fameux sièges, proposés dans certaines salles en rouge.
C’est quoi, une salle D-BOX ?
Il n’existe pas encore de salle 100% D-BOX, ce ne serait certainement pas rentable ; alors les cinémas qui proposent une séance D-BOX possèdent une ou deux rangées de sièges spéciaux. Les spectateurs prennent alors place sur des fauteuils très confortables, plus grands que la moyenne, avec deux accoudoirs chacun, et remarqueront aussi la présence d’un petit écran lcd au niveau de leur genou droit. Cet écran est une surface tactile sur laquelle il est possible de régler l’intensité des mouvements, on peut même tout simplement désactiver ces derniers. Pratique, mais pas malin.
En effet, si la présence de cet écran est bienvenue, il reste allumé en permanence pendant la séance, et c’est vraiment désagréable. Imaginez un petit smartphone allumé en permanence au niveau de votre genou droit, rien de mieux pour gâcher l’immersion.
Le fameux petit écran pratique et énervant.
Des sensations en demi-teinte.
Le film testé en D-BOX était Star Trek Sans Limites, en 3D, double dose d’immersion en perspective. Disons-le tout de suite, on sort de la salle plus que mitigé.
Les sièges proposent deux types d’effets : les mouvements (gauche/droite, avant/arrière…) et les vibrations, via des émetteurs placés à divers endroits du fauteuil. Si l’effet est plutôt convaincant au début, il n’est jamais vraiment puissant, et ne donne absolument aucune sensation, contrairement à ce que l’on peut voir au Futuroscope. Les vibrations sont un peu plus intéressantes, puisqu’elles vont ponctuer les coups que vont se recevoir les personnages d’une manière assez réaliste. Si le personnage se reçoit un coup de pied à droite, ça vibrera uniquement à droite, ce qui donne une sensation d’effet stéréo plutôt réussi. Les vibrations sont plutôt intenses, parfois trop, même si on a réglé les effets au minimum.
Ces mouvements et vibrations posent aussi la question de ce que le siège est censé reproduire. Les mouvements vont mimer ceux de la caméra, et les vibrations se chargent de ce que vont ressentir les personnages, mais il arrive parfois que cela s’inverse. C’est difficile pour le cerveau de savoir quelle est la source exacte des mouvements : un coup nous sommes le personnage, un autre nous sommes extérieurs à l’action.
Dans tous les cas, l’effet est énervant au bout de trois scènes d’action et nous sort du film plus qu’il nous y immerge.
A qui la faute ?
D-BOX a les défauts de ses qualités, et pour bien comprendre le problème, il faut comprendre comment ça fonctionne.
Comme dit précédemment, D-BOX se démarque de ce qui est proposé en fête foraine et au Futuroscope en proposant une expérience calée sur les films du moment. Les équipes de D-BOX reçoivent le film quelques temps avant sa sortie et calent les effets sur le montage final pour que les mouvements collent au mieux à l’action. La démarche est bonne, mais limitée, puisque le processus créatif n’est jamais effectué en collaboration avec le réalisateur du film. Ainsi, l’exploitation en D-BOX n’est jamais pensée lors de la création d’un film, contrairement aux courts métrages proposés sur les fauteuils dynamiques du Futuroscope.
L’autre problème, c’est le prix de la séance en D-BOX 3D, comptez 8 euros supplémentaires en moyenne sur le prix du billet. Pour moins cher, on aurait été moins exigeants. C’est bien le prix de la séance qui vous procurera de vraies sensations.
La joie peut se lire sur leur visages.
Alors, on se laisse quand même tenter ou on oublie ?
Même si la critique est plutôt négative, il ne faut pas pour autant laisser tomber la D-BOX. Si votre budget vous le permet, laissez-vous tenter et forgez-vous votre propre opinion. Mais si vous me demandiez de choisir entre la D-BOX et une séance 3D, mon choix se portera sans hésiter sur la deuxième option. La 3D seule offre un résultat souvent bien plus immersif et artistiquement plus intéressant que la D-BOX. Mais promis, si un jour James Cameron se penche sur le sujet, on s’y replongera !