FIFAM 2016 | Un Regard Sur : Le Parc réalisé par Damien Manivel

Par Kevin Halgand @CineCinephile

Synopsis : " C'est l'été, deux adolescents ont leur premier rendez-vous dans un parc. D'abord hésitants et timides, ils se rapprochent au gré de la promenade et tombent amoureux. Vient le soir, l'heure de se séparer... C'est le début d'une nuit sombre. "

Du 11 au 19 novembre 2016 se déroule la 36e édition du Festival International du Film d'Amiens. Un Festival qui met à l'honneur le cinéma du monde au travers de rétrospectives, d'hommages et de notamment une compétition dans le format long. Nous couvrons le festival dans son intégralité, l'occasion pour nous de vous parler dans un format court de films indépendants dont vous n'entendrez pas forcément parler partout. Tout est possible, les bonnes comme les mauvaises surprises !

Alors, deuxième film présenté en compétition au Festival International du Film d'Amiens 2016 et très certainement celui qui en sera le plus mauvais. N'y allons pas par quatre chemins, avec cette seconde réalisation Damien Manivel réussi l'exploit d'ennuyer le spectateur tout en se faisant passer pour une œuvre faussement onirique et psychologiquement élaborée. Et ce, en l'espace de moins d'une heure et douze minutes. Deux ans après l'ennuyant, mais visuellement intéressant, Un Jeune Poète, l'auteur français Damien Manivel change de cadre, mais pas de registre. À l'instar de son ainé, cette œuvre expose les déambulations d'une ou de plusieurs jeunes personnages. Au travers d'un environnement unique, mais qui va se transformer au fur et à mesure de l'avancée de leur promenade.

Avec Le Parc, il n'est plus question d'une recherche d'inspiration (l'amour et la recherche de l'amour sont cependant toujours centraux au récit), mais d'une introspection. Entre rêve et réalité, une déception amoureuse va conduire la protagoniste à s'imaginer des choses, à devenir plus que l'ombre d'elle-même, à devenir un être dénué d'expressivité. Il y a quelque chose d'intéressant à développer autour du plan majeur de ce film (gros plan sur le visage de l'actrice Naomie Vogt-Roby qui ne va exprimer aucune émotion pendant de longues minutes). En plus de tenter en vain d'exploiter ce qu'on nomme l' effet Koulechov (effet qu'il réitère de manière plus conventionnelle à de multiples reprises au cours du film), Damien Manivel se sert de ce plan comme d'un basculement.

Le basculement du conscient vers l'inconscient, d'un naturalisme ridiculement drôle à cause de dialogues insipides, caricaturaux et risibles, ainsi que d'acteurs non professionnels, à un surréalisme abject et affligeant. Le réalisateur français prend littéralement les spectateurs pour des idiots finis avec une caractérisation inexistante des personnages et une utilisation risible de la théorie de Freud et de la symbolique du rêve de l'escalier. Aucune subtilité dans la mise en scène, aucune recherche dans la création des cadres (le parc étant l'endroit propice pour jouer sur différents plans, sur la profondeur de champ...), aucun thème musical pour développer cet aspect onirique... rien. Cette plongée dans un monde dit " fantastique " passe également par l'exploitation du parc en lui-même. Cependant, à cause d'un travail des plus sommaires sur la lumière, le potentiel horrifique et onirique de ce parc n'est exploité qu'à son minimalisme. Pour ne pas dire pas du tout.

Comme a pu nous le dire le réalisateur Damien Manivel suite à la présentation de son film : " Le Parc sort en salles le 4 janvier 2017, si vous avez aimé n'hésitez pas à en parler autour de vous ! ". Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire le 4 janvier 2017 : allez voir un autre film.

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