Du 24 au 29 Août 2016, pour la troisième année consécutive, les associations Nuées d’Image et Enjeux sur image se sont associées pour proposer 5 soirées de cinéma en plein-air dans le cadre de Tout le Monde Dehors.
Avec la réussite des précédentes éditions dans le 7ème arrondissement (en 2014, sur le thème de « la musique » et en 2015 sur celui de « la danse »), les projections ont encore eu lieu cette année place Jean Jaurès (Ciné-cirque), mais elles ont investi deux nouveaux arrondissements de Lyon, le 3ème (Ciné-Famille) et le 1er (Ciné-populaire).
En tout, ce sont environ 1100 personnes qui ont assisté à ces projections, sans compter les nombreux enfants qui ont participé aux animations autour du cinéma et du cirque.
Enjeux sur Image s’est particulièrement investie dans la soirée du 29 Août, consacrée au Cinéma Populaire, qui s’est déroulée sur l’Esplanade de la Grande Côte à la Croix-Rousse. Le lieu a offert une position stratégique (une grande place dégagée, passante, en surplomb), qui a permis aux spectateurs d’admirer l’une des plus belles vues panoramiques de la ville de Lyon.
Avant la projection, un pique-nique citoyen a réuni une cinquantaine de personnes installée autour de tables, pour partager leur repas et échanger librement sur ces questions : Qu’est-ce qu’un film populaire ? Qu’est-ce qu’une salle de cinéma populaire ? Populaire doit-il rimer avec plaire ?
Jérôme Brodier, délégué général du GNCR (Groupement National des Cinémas de Recherche), a ouvert cette soirée qui se voulait conviviale et militante. Il a présenté une synthèse de l’histoire du cinéma populaire depuis ses origines et a dressé un constat de la situation actuelle.
Autour des tables, les discussions informelles et affranchies de tout dispositif hiérarchisant ont suscité de multiples interrogations et réflexions.
Des questions : S’agit-il des films qui attirent beaucoup de spectateurs ? De ceux dont les acteurs sont plébiscités par le public ? Dont les thèmes abordés concernent le quartier ou la famille, de manière intemporelle (Audiard, Ozu ou Kechiche) ? Qui s’intéressent au peuple (Ken Loach, les frères Dardenne…) ? L’évolution des salles de cinéma (multiplexes/Art et Essai) engendre-t-elle un nouveau public ? Le prix de la place de cinéma influence-t-il la fréquentation ?
Des réflexions : le cinéma populaire permet de rassembler les générations et les classes sociales, notamment à travers les comédies. Il fait partager des émotions avec les autres spectateurs. L’émergence de salles associatives qui proposent différentes activités dans un même lieu et renouvelle la pratique cinéphile. La désaffection des salles par les jeunes qui privilégient le visionnement sur d’autres supports (tablettes numériques, ordinateurs), rend plus complexe l’évaluation du nombre de spectateurs d’un film.
Après le pique-nique, les projections ont débuté avec le court-métrage Omnibus de Sam Karmann (1992), suivi du film surprise de la soirée, Réalité de Quentin Dupieux (2014). Ces propositions recoupaient la thématique de la soirée : Le succès d’Omnibus à l’international et l’acteur Alain Chabat dans le rôle principal de Réalité apparentent-ils ces films au cinéma populaire ? Le débat de cette soirée a peut être aidé les spectateurs à y répondre.
Cette première expérience de débat spontané s’est révélée très positive et Enjeux sur image espère pouvoir la renouveler .