Le sujet aurait pu être casse-gueule, le choix des acteurs bancal, le scénario mainte fois ressassé… et pourtant, Rachid Djaïdani surprend, séduit et convainc par l’intelligence de son propos.
Depardieu déploie un jeu tout en générosité face au jeune Sadek, à l’interprétation saisissante. Le « monstre sacré » du cinéma se fait agneau, bienveillant, discret. Le voici ouvrier esseulé, passionné d’art et raciste. Face à lui, un autre passionné – sa passion à lui est celle des mots -, un autre déçu, un autre écorché. Une rencontre « musclée », des conversations animées, des regards qui se croisent, le dialogue qui se noue, et une complicité naissante teintée de peinture, de poésie et d’écoute.
La réussite de ce Tour de France repose beaucoup sur ce duo épatant, délicat jusque dans leurs coups d’éclat, sincère dans la moindre émotion exprimée, qui manie le verbe avec virtuosité.
Un film pertinent et optimiste sur le vivre-ensemble dont on ressort le coeur sourire.
Sortie le 16 novembre 2016.