C’est reparti pour une plongée dans l’horreur avec la 6e saison d’American Horror Story qui vient de s’achever. Intitulée Roanoke, cette histoire en plusieurs partie est … surprenante et s’intéresse autant à l’horreur qu’aux médias !
Dans sa première partie, nous découvrons donc un documentaire qui retrace, avec témoignage de ses protagonistes et reconstitution de l’histoire, la mésaventure du couple Miller. Après avoir emménagé dans leur nouvelle maison de campagne, ils sont témoins d’étranges phénomènes et mettent en lumière une sombre malédiction qui hante le domaine depuis le massacre des colons trois siècles plus tôt. Une simple histoire de couple et de maison hantée qui nous ramène donc aux sources d’une horreur primitive et qui remet en lumière les racines violentes de l’Amérique.
Cette première partie plutôt convenue est néanmoins réalisée avec une redoutable efficacité tout en nous posant tout de même quelques questions sur le procédé de narration à suivre. Car on sait qu’on ne va pas tenir les 10 épisodes à ce rythme, de révélation en révélation, et que l’aspect témoignage doit forcément cacher quelque chose. Et la lumière sera faite dès le 6e épisode qui nous entraîne dans une toute nouvelle direction qui sera accentuée jusqu’au final. Et sans trop en dire sur ce retournement de situation, on peut simplement raconter que l’on change complètement de point de vue mais aussi de thématique.
Ainsi, après l’horreur primitive, on plonge ensuite dans l’horreur médiatique de notre temps. L’intrigue se fait moins intimiste et devient une critique acerbe de la télévision et de ses documentaires chocs sur les faits divers et paranormaux. La série manipule ainsi tous les procédés assez clichés de la télévision qui tournent autour du paranormal de manière cinglante, du docu vérité façon blair witch au talk show scabreux. Comme d’habitude avec la série, ce n’est pas toujours très fin mais le discours est clair et efficace.
D’un autre côté il y a tout de même une dimension intimiste qui n’est pas oubliée avec le personnage de Lee Harris qui prend petit à petit de l’importance. Cette mère est prête à tout pour sauver sa fille et cela se révèle jusque dans les derniers instant de la série. Mais malgré cet aspect il manque toutefois à l’ensemble une figure emblématique qui nous permette d’accrocher même lorsque la série change de direction. Et il manque ici clairement quelqu’un de la trempe de Jessica Lange qui imprégnait les saisons précédentes (et pour laquelle Lady Gaga avait bien pris la relève dans Hotel). Si la bouchère ou justement Lee Harris auraient pu aisément tenir ce rôle, on passe malheureusement à côté et c’est dommage car ce manque de magnétisme nous fait décrocher dans les derniers épisodes qui ne sont alors qu’une boucherie pour évacuer au fur et à mesure tous les personnages.
Sans être complètement folle et sans nous emporter jusqu’au bout, American Horror Story Roanoke se sera donc révélée bien intéressante et surprenante, se renouvelant autant qu’elle reste fidèle à elle-même. On espère donc que les auteurs seront donc toujours aussi inspirés pour la prochaine.