Un archétype peut être considéré comme la persona, c’est-à-dire ce que l’on permet aux autres de saisir de notre personnalité. Plus exactement, notre personnalité serait composée de plusieurs archétypes (en quelque sorte, des modèles de comportement).
Chaque archétype possède un jeu spécifique de comportements et des modèles de pensée préétablis. Ainsi, un personnage qui répond à un certain modèle est facilement identifiable par le lecteur.
La théorie explique donc que tout un chacun possède en soi plusieurs archétypes qui se tissent entre eux pour donner une personnalité.
Parmi les nombreux modèles que nous avons intégré, il en existe au moins un parmi eux qui est dominant.
Le sidekick
Pour une définition plus poussée des archétypes et du sidekick en particulier, nous vous renvoyons à
DRAMATICA : LA THEORIE EXPLIQUEE
Sinon, un sidekick est essentiellement un allié qui accompagne le plus souvent le héros. Sachez, cependant, que l’antagoniste peut lui aussi bénéficier d’un sidekick.
On peut aussi considérer que ce type d’allié est plutôt un confident. Lorsqu’on souhaite inventer un tel personnage, il est alors prudent de montrer des signes archétypaux qui désigneront un allié de confiance.
Des signes, donc, reconnaissables par le lecteur.
Le sidekick est utilisé, nous l’avons vu, comme confident mais aussi pour fournir une sorte de relâchement comique après un lourd moment de tension dramatique.
Il peut aider le héros à résoudre certaines situations et on le retrouve dans toutes circonstances où le héros a besoin d’un allié.
Une personnalité profonde
Comme n’importe quel personnage, le sidekick peut incarner plusieurs archétypes.
Voici quelques exemples d’archétypes qui peuvent vous servir de base pour écrire votre propre sidekick. Gardez à l’esprit qu’il doit être crédible.
L’innocent
Caractérisé par sa naïveté, l’innocent est un bon sidekick. Son objectif principal est d’être heureux. Il désire ardemment la sérénité, la paix de l’âme.
L’une de ses plus grandes craintes est de mal agir sans le vouloir. C’est en cherchant à éviter de commettre des erreurs qu’il en fait justement. C’est en cela qu’il trouve grâce auprès du lecteur.
On a tendance à lui pardonner ses fautes.
Il essaie donc toujours de faire les choses comme il faut. Souvent, cela ne fait que les empirer.
Mais ce qu’il faut surtout retenir chez l’innocent, c’est qu’il possède une loyauté indéfectible envers celui ou ceux qu’il aime.
Cela peut embrasser aussi des activités plus spirituelles. L’innocent a besoin de croire en quelque chose. Mais cela ne le rend pas pour autant manipulable. Ces convictions sont fortes.
L’optimisme est aussi un trait de personnalité très fort chez l’innocent.
Considérez-le comme un enfant (même s’il n’en est plus un). Servez-vous de l’enfance pour désigner des traits de personnalité et des comportements lors de la construction d’un tel sidekick.
Le rebelle
Le rebelle considère que les règles sont faites pour être brisées. Son objectif principal est de réduire à néant les systèmes qui ne fonctionnent pas.
Ce qui l’exclut dudit système mais c’est un exil volontaire.
Sa motivation est habituellement la vengeance. Notez que ce type de motif qui peut constituer une intrigue fonctionne très bien aussi chez le héros.
Dramatica l’assimile à l’archétype du Sceptique.
C’est une vengeance destructrice. Une vengeance qui bouleverse l’ordre des choses.
Sa plus grande crainte est d’échouer dans cette tentative. Se retrouver impuissant est la pire des choses qui puisse lui arriver.
Son action consiste essentiellement à désorganiser, à ébranler les choses établies.
Il ne se pose pas trop de questions et n’hésite pas à commettre des actions immorales pour parvenir à son but.
Il possède ses propres certitudes même si celles-ci vont à l’encontre du sens commun.
C’est un fauteur de trouble qui ne manque pas d’espièglerie.
L’amoureux
L’amoureux hait la solitude. Son objectif est de toujours être entouré par ceux ou celles ou les choses qu’il ou elle aime. Son objectif ne le conduit cependant pas à harceler ce qu’il aime.
Il n’est pas compulsif à ce point.
Il privilégie l’intimité. C’est un être qui a besoin d’éprouver en son corps et en son âme les relations qu’il entretient avec son environnement.
Dans cet environnement figure évidemment en bonne place un être aimé mais cet amour peut porter aussi sur un lieu, par exemple.
Lorsque l’amoureux aime un endroit, il noue avec celui-ci une relation très intime, presque charnelle.
Sa plus grande crainte est donc de se sentir abandonné, rejeté, mal aimé. C’est pour cela que les implications émotionnelles de ces relations sont très puissantes. Il ou elle joue souvent de ses atours physiques pour être plus attractif mais sans être manipulateur.
L’amour qu’il porte est sincère et attend en retour un sentiment similaire. C’est un être passionné. Et lorsqu’il s’engage envers quelqu’un, son dévouement est total et désintéressé.
L’amoureux se range dans la catégorie des louangeurs. Et lorsqu’il décrit quelqu’un ou quelque chose, ses paroles sont la marque d’une véritable reconnaissance et non un discours prétentieux.
C’est aussi un personnage prêt à se sacrifier pour sa cause ou un être aimé.
L’orphelin
Le but de l’orphelin est de s’intégrer. Ce désir se confond avec son besoin d’appartenir à une communauté, d’être reconnu par ses semblables.
Il est très protecteur envers ceux qui le recueillent. Il aspire profondément à établir des liens sincères et pourrait souffrir d’une trahison.
L’orphelin est un être sensible.
La solitude l’effraie. L’exclusion le terrifie. Contrairement à l’amoureux qui a peur d’être rejeté d’une communauté à laquelle il appartient déjà, l’orphelin vit au quotidien le refus de son intégration.
Ce n’est pas faute d’essayer de s’adapter pourtant. Il essaie d’être normal et tente de gagner des amitiés qui sont souvent trahies.
Cependant, le héros reconnaît en lui un ami sincère et cependant distant.
Ses origines font de lui un être doué d’une forte empathie. Mais s’il se laisse submerger par ses émotions, il n’en garde pas moins un point de vue très réaliste sur le monde.
Il a une conscience très aiguë de sa situation et connaît sa place. Il n’a pas d’autre ambition que d’être reconnu pour ce qu’il est.
La loyauté puissante qu’il entretient envers le héros est une sorte de respect profond pour celui qui a osé porter un regard bienveillant sur sa personne.
Cependant, pour échapper à sa détresse, l’orphelin se réfugie souvent dans des mondes imaginaires. Il peut ainsi faire défaut au héros dans certaines situations difficiles.
Mais jamais l’orphelin ne cherchera à nuire intentionnellement au héros.
La solitude, la mélancolie sont de bonnes inspirations pour définir un orphelin. De même, son passé tragique peut aider à définir ce qu’il est dans le présent. Notez que ce n’est pas ce qu’il est devenu. Il n’est pas devenu orphelin. Il est orphelin dans son essence même.
Le bouffon
Vivant le moment présent intensément, le bouffon cache peut-être sa désespérance dans l’illumination du monde.
Digne de confiance et loyal, il se départit rarement de sa bonne humeur et de son envie de vivre pleinement le temps qui lui est accordé.
D’ailleurs, il n’aspire qu’à vivre l’instant de peur que ce dernier ne lui échappe. Il est de ceux qui souffrent de cette blessure de la perte dont il dissimule sous des atours enjoués la cicatrice profonde.
L’ennui ou paraître ennuyeux est ce qu’il craint le plus. C’est sa façon d’être au monde. En toutes circonstances, il essaie d’en tirer ce qu’il y a de plus léger, faisant fi de la gravité de la situation.
Ce n’est pas qu’il soit indifférent ou qu’il manque de compassion, c’est sa manière à lui de masquer ses propres angoisses.
Et de faire le bien autour de lui. C’est un être vivifiant.
On peut dire aussi du bouffon qu’il est désordonné et quelque peu maladroit.
Il est toujours efficace de lui faire dire des dialogues amusants en plein milieu de conflits pour convoquer tout le potentiel de cet archétype. A noter aussi que le bouffon ne manque pas de courage face aux ennemis du héros qu’il accompagne.