Mademoiselle – 16/20

Par Taibbo

De Park Chan-Wook
Avec Kim Min-Hee, Kim Tae-Ri, Jung-Woo Ha

Chronique : Mademoiselle est d’une incroyable richesse. Les qualités que Park Chan-Wook déploient dans son nouveau film sont aussi nombreuses que diverses. Beauté formelle, virtuosité de la mise en scène, ingéniosité scénaristique, force du propos, le réalisateur Coréen atteint, dans un style différent, l’excellence d’Old Boy, son chef d’œuvre et film le plus accessible jusqu’ici. Mais si Park Chan-Wook utilisait principalement comme ciment une violence aussi sourde que stylisée dans Old Boy (couloir + marteau, souvenez-vous), il use ici au même escient d’un érotisme raffiné et fiévreux.
Se reposant sur des décors, des costumes et un éclairage splendides, il crée un univers d’une beauté peu commune et propice au jeu de dupe auquel il nous invite à prendre part.
Offrant des plans d’une rare élégance, il déroule un récit fait de chausse trappes et de faux semblants, où la sensualité affleure en permanence. La sexualité et en effet explicitement au cœur de l’intrigue, à la foi arme fatale et faiblesse coupable pour ses protagoniste. Mais Park Chan-Wook en use avec beaucoup d’intelligence et parcimonie, menant une attaque en règle de la phallocratie et de la perversité des hommes tout en sublimant son histoire d’amour lesbien.
Mademoiselle est un grand film, total, aussi ludique que sublimement mise en scène. Subjuguant.

Synopsis : Corée. Années 30, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l’aide d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d’autres plans pour Hideko…