Juillet août

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Diaphana ainsi qu’à Cinetrafic pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Juillet août » de Diastème.

« Quand vous vous êtes séparés avec papa, vous pensiez que vous resteriez amis ou vous saviez que vous alliez plus jamais vous revoir ? »

C’est l’été. Les familles migrent et se recomposent.Laura, 14 ans, et Joséphine, 18 ans, partent en juillet avec leur mère dans le Sud, puis en août chez leur père en Bretagne. La cohabitation entre ados et adultes ne manque ni de tendresse, souvent non-dite, ni d’exaspération, parfois bruyante…Car les filles ont leurs secrets, qui n’ont pas grand-chose à envier aux problèmes de leurs parents et de leurs beaux-parents.C’est l’été de tous les dangers ? Pas tout à fait. Quoique.

« Bienvenue au paradis les filles ! »

Diastème, de son vrai nom Patrick Asté, se voyait initialement embrasser une carrière musicale. Mais c’est pourtant dans le journalisme et la presse écrite qu’il fera ses débuts. Un amour des mots et de l’écriture qui le pousse à délaisser progressivement la presse pour devenir tour à tour romancier et auteur de pièces de théâtre. C’est d’ailleurs grâce à ses œuvres théâtrales et à ses mises en scène qu’il se fait remarquer durant les années 2000. En parfait touche-à-tout, il se frotte à l’univers du Septième art en 2008 en réalisant « Le bruit des gens autour » et cosignant le scénario de « Coluche, l’histoire d’un mec » d’Antoine de Caunes. Retournant à ses activités théâtrales au cours des années suivantes, il revient sur grand écran en 2015 avec le controversé « Un français », sorte de plongée au cœur des groupuscules de skinheads. Il revient moins d’un an plus tard avec « Juillet août », son troisième long-métrage, basé sur un scénario écrit de nombreuses années plus tôt par le cinéaste.

« La mer c’est comme l’amour, il ne faut pas y aller comme un bourrin »

Après le sulfureux « Un français » Diastème revient à plus de tranquillité et de sérénité avec « Juillet août ». Pétillante chronique adolescente, le film suit les tribulations de deux sœurs – Joséphine, 18 ans et Laura, 14 ans – le temps d’un été, qu’elles passeront pour moitié avec leur mère puis avec leur père. A l’évidence, le cinéaste joue sur les oppositions et les contrastes : juillet et août, la mère et le père, la Côte d’Azur clinquante et la Bretagne authentique et rustique. Une sorte de dichotomie qui permet au cinéaste de dresser un portrait naturaliste et nuancé de l’adolescence, ce difficile entre-deux durant lequel on se cherche sans toujours se trouver. Pour l’ainée, Joséphine, ce sera l’âge des découvertes. L’apprentissage de la séduction et de l’amour. Pour Laura, dont la puberté tarde à se manifester, ce sera l’âge de la rébellion. Faire des bêtises pour exister. Une forme d’apprentissage – aussi – de la responsabilité de ses actes. Mais « Juillet août » est aussi une savoureuse chronique familiale, centrée sur une famille recomposée au sein de laquelle les problèmes et les bêtises ne sont pas uniquement l’apanage des plus jeunes (la mère qui se découvre une grossesse tardive, le beau-père qui ment pour cacher ses problèmes d’argent). A croire que les chiens ne font pas des chats. On se laisse ainsi plutôt convaincre par cette chronique aussi légère que charmante, enjolivée qui plus est par une jolie bande-son signée Alex Beaupin. On regrettera simplement l’irruption en cours de film d’une bande de jeunes voyous maladroits, qui vampirise un peu le récit sans véritablement rien lui apporter, si ce n’est de lui ôter un peu de son authenticité. Dommage.

**

Le DVD : Le film est proposé en version originale française (5.1) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français pour malvoyants sont également proposés. Côté bonus, le film comprend une bande-annonce ainsi que sept scènes coupées présentées par Diastème.

Edité par Diaphana, « Juillet août » est disponible en DVD depuis le 15 novembre 2016.

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