[CRITIQUE] – Wallace & Gromit : Les Inventuriers (2016)

Par Pulpmovies @Pulpmovies

Réalisé par : Nick Park

Avec : Acteurs Inconnus

Sortie : 23  novembre 2016

Durée : 0h54min

Distributeur : Folimage

Synopsis :

Wallace, inventeur farfelu, et son flegmatique chien Gromit, enchaînent les aventures rocambolesques et les rencontres improbables. D’un voyage sur la Lune dans Une grande excursion à l’hébergement d’un locataire peu recommandable dans Un mauvais pantalon, redécouvrez les deux premiers volets de leurs folles péripéties.

5/5

Le 23 novembre signe le retour sur les écrans d’un des duos les plus célèbres : Wallace et Gromit. La dernière fois que nous les avions retrouvés au cinéma, c’était il y a plus de dix ans, en 2005, pour le premier long métrage qui les mettait en scène, Wallace et Gromit : Le Mystère du lapin-garou. Cette fois-ci, le public pourra découvrir ou redécouvrir le duo comique dans un programme de deux courts métrages, Une grande excursion, réalisé en 1989, et Un mauvais pantalon, de 1993, intitulé Wallace & Gromit, Les Inventuriers.

WALLACE & GROMIT, L’ORIGINE D’UN MYTHE

Ces deux courts métrages, c’est l’oeuvre de Nick Park. Pour certains, ce nom ne dit pas grand chose, mais c’est pourtant l’homme derrière les très populaires Shaun le Mouton, Chicken Run ou encore L’Avis des animaux. Bref, c’est un peu le Walt Disney de la stop-motion.
C’est en 1989, avec son court métrage Wallace & Gromit : Une grande excursion, qu’il commence son aventure avec les deux personnages. Wallace est un inventeur de génie qui vit dans une maison remplie de gadgets. Ses deux seuls amis sont Gromit, fidèle compagnon brillant, et un morceau de fromage. Quant à Gromit, il a un passe-temps favori : lire le journal dans un fauteuil bien confortable. C’est en filmant Une grande excursion que le réalisateur se rend compte que Gromit, initialement un chien parlant, serait beaucoup plus efficace et en « dirait » beaucoup plus sans prononcer un mot. Le génie de Park vient principalement de sa capacité à donner vie à une boule de pâte à modeler, avec des expressions de visage et corporelles qui n’ont rien à envier aux dessins animés.

UN SAVOIR-FAIRE SANS ACCROC

Un mauvais pantalon a été multi récompensé, par un oscar notamment. Adoubement donc de la maestria burlesque du Studio Aardman et de Nick Park, qui va se confirmer au cinéma avec Chicken Run ou en show runner avec Shaun le Mouton. C’est un mode et un monde totalement parallèles à ses paires (Disney, Pixar) qui ne croise jamais leur route. C’est ce petit coté so British excentrique qui rend tous les films du studio et de Nick Park si particuliers. Il y a toujours des idées de mises en scène formidables qui font que toutes les scènes s’articulent entre elles comme un engrenage sans accroc.

Dans Les Inventuriers, rien ne fonctionnerait sans la façon dont Nick Park a construit le duo. Il y a cette façon dont Wallace est toujours plus ou moins au premier plan, dans le cadre et dans la narration. Mais les actions sont construites de telle façon que le spectateur se rend compte que tout repose sur Gromit, qu’il assure les arrières de Wallace, aussi maladroit qu’ingénieux. Et c’est aussi ce qui rend ce duo si attachant. Park a donc eu raison de ne pas doter son personnage de la parole, un silence qui de fait met davantage en valeur ses actions.

UN MONDE MODELÉ

Au visionnage de ces deux courts métrages, on se rend compte que leur ressortie en salle est tout à fait logique. Ils sont tous deux criants de modernité et de vérité, tout particulièrement le scénario de Une grande excursion qui embrasse intelligemment les enjeux contemporains, comme l’obsession de l’Homme à aller chercher ailleurs ce qu’il n’a plus chez lui. On reconnait ce besoin de conquête de l’espace comme possibilité alternative à l’épuisement des ressources sur Terre. C’est une chance donc de redonner de la visibilité à ces deux personnages et de permettre à une nouvelle génération de les découvrir.

Wallace & Gromit : Les Inventuriers nous rend nostalgique d’une époque où l’animation avait ce charme désuet et où on sentait à travers l’écran l’attachement et l’amour des créateurs pour leurs personnages et tous les espoirs qu’ils fondaient en leur technique.