Projet lancé à partir du scénario de Steven Knight (auteur sur le série "Peaky Blinders" et "Les Promesses de l'ombre" en 2007 de David Cronenberg), si solide à priori que Robert Zemeckis a voulu se l'approprier. Excellent réalisateur, Zemeckis s'est rarement râté, on se souvient surtout du meilleur comme la trilogie "Retour vers le futur" (1985-1989-1990) et de "Forrest Gump" (1994). Malgré une affiche aussi laide que le titre est peu inspiré lorsqu'on regarde l'équipe technique et le casting on peut espérer un film de haute volée. Ce n'est malheureusement pas le cas, ce qui est surprenant.
Par exemple au casting il y a un beau mélange avec des seconds (voir plus petits !) rôles tenus par des frenchys méconnaissables comme Thierry Frémont et Camille Cottin, et des américains comme Lizzy Caplan et Matthew Goode. Mais le duo star est joué par le duo Brad Pitt-Marion Cotillard, osmose et glamour sont au rendez-vous. Niveau technique Zemeckis travaille toujours avec ses fidèles dont le compositeur Alan Silvestri (fidèle depuis "À la poursuite du diamant vert" en 1984) et aussi le directeur photo Don Burgess (fidèle depuis "Retour vers le futur"). Dès le début plusieurs points nous gênent. L'esthétique d'abord, faisant clairement référence au chef d'oeuvre des Classiques "Casablanca" (1942) de Michael Curtiz, sans y instiller le mystère et l'exotisme et en y montrant un Casablanca trop sage et trop propre. Ensuite le paramètre de l'accent parisien de Brad Pitt est aussi ridicule que invraisemblable.
Il faut attendre la fin de la première partie (Casablanca donc) pour que le film prenne enfin de l'envergure. L'intrigue se met en place simultanément avec l'enquête. Le jeu de Brad Pitt se fait moins monolithique et surtout Marion Cotillard joue subtilement du double-jeu, assez en tous cas pour parfois mettre le doute. À la fois film de guerre, thriller d'espionnage et drame romanesque Robert Zemeckis signe un film qui pêche surtout par une 1ère partie bancale, à la fois parce qu'il va trop vite (rencontre et mariage) et pas assez (mission du début trop bâclée à l'image). L'épilogue trop mélo fini un film qui manque de finesse, frôlant parfois la catastrophe. Reste donc la seconde partie, le retour au bercail et l'information funeste qui va (peut-être) tout changer. Un bon film dont l'intérêt nous surprend après 35-40 minutes médiocres. Zemeckis est un grand réalisateur, assez pour relever le film au meilleur moment. Mais on aurait préféré qu'il se réveille dès le début. Un bon divertissement à défaut d'être un excellent Zemeckis. Note obtenue de justesse.
Note :