Clint Eastwood explore les doutes d’un héros et du système dans Sully, un pas de plus vers l’ennui total heureusement compensé par Tom Hanks.
Après le triomphe inattendu de American Sniper au box office qui se mettait en avant la transformation d’un soldat en machine à tuer, démoralisant l’Amérique en guerre, Clint Eastwood revient en propose un sujet à l’opposée. En effet, avec Sully, il s’intéresse au pilote qui avait fait amerrir son avion dans l’Hudson suite à une panne de moteur juste après le décollage. Le film se penche surtout sur l’enquête qui a suivit cet acte héroïque et cherchait à savoir si le pilote aux quarante années d’expérience n’aurait pas eu le temps de revenir à son point de départ.
En tout juste 1h30 le film dresse donc le portrait d’un homme qui doute du bien fondé de son action à cause de l’enquête dont il fait l’objet. Son acte était-il ce qu’il fallait faire ? La réponse est évidente du début à la fin et la réponse tombe naturellement et de manière très prévisible tant le film ne va pas s’embarquer dans une enquête très poussée sur les arcanes des lobbies et finances des sociétés d’aviation et des assurances. Tout cela reste tout à fait superficiel si l’auteur voulait démonter le système.
Il ne reste donc plus que l’humain qui importe et de ce côté, heureusement qu’il y a Tom Hanks et toute son expérience ainsi que sa sympathie perpétuelle pour le public pour nous emporter. L’acteur nous fait très bien passer les doutes du personnages ainsi que son professionnalisme, secondé par un Aaron Eckhart impeccable. Et sans lui, il faut bien le dire, le film n’aurait aucun intérêt tellement il ne raconte pas grand chose.
Car en dehors de l’enquête et de l’audition du pilote, des scènes de réflexion à l’hôtel, de 3 coups de fils à sa femme et d’une rapide reconstitution de l’accident dont tout le monde sort indemne, on ne peut pas dire que Sully a grand chose à offrir. Surtout quand Eastwood le fait avec son rythme lancinant et sans aucun suspense lors du crash et du procès. On ne s’étonne pas alors que le film dure tout juste 1h30 générique compris et sans transition dans la conclusion, ce n’est là qu‘une simple anecdote assez proprement projetée mais très rapidement oubliée.