Alliés : Un Zemeckis en petite forme

Un peu plus d'un an après The Walk, qui nous avait plutôt enthousiasmé malgré quelques bizarreries, Robert Zemeckis revient avec un film d'espionnage à l'ancienne tout aussi enthousiasmant sur papier (Brad Pitt et Marion Cotillard en tête d'affiche tout de même !), mais très étrange à l'écran, encore une fois...
Alliés : Un Zemeckis en petite forme
Date de sortie : 23 novembre 2016Réalisation, scénario : Robert ZemeckisGenre : Thriller, romance, guerreNationalité : Américain
Casablanca 1942. Au service du contre-espionnage allié, l’agent Max Vatan rencontre la résistante française Marianne Beauséjour lors d’une mission à haut risque. Réunis quelques mois plus tard à Londres, leur relation est mise en péril par des tensions liées à la guerre.

Alliés : Un Zemeckis en petite forme

Marion Cotillard et Brad Pitt


Vous vous souvenez de l'accent improbable de Joseph Gordon Levitt en funambule français ? Figurez-vous que Zemeckis remet le couvert cette année en donnant à jouer un certain nombre de dialogues en français à Brad Pitt qui, en dépit de tous ses efforts et de toute l'estime que je lui porte, parle la langue de Molière comme il parle l'italien dans Inglourious Basterds (c'est-à-dire très mal). Monolithique, peu à l'aise dans son rôle et tout simplement incompréhensible en français, l'acteur signe ici la performance la plus bancale de sa carrière.
Marion Cotillard s'en sort un peu mieux en incarnant avec suavité une espionne énigmatique « very good at pretending », mais ce parti-pris de jeu très orienté vers les faux-semblants ne vient pas aider le manque d'alchimie du couple que son personnage forme avec celui de Brad Pitt. Cette romance, dont on ignore constamment s'il faut y croire ou non, nous laisse donc de marbre jusqu'à une déclaration d'amour finale totalement dénuée de sincérité en plus d'être ridiculement écrite (« Je t’aime, mon québécois »).
Ceci mis à part, il n'y grand-chose à redire sur la mise en scène, ou même sur le long-métrage en général, si ce n'est que l'auteur de Retour vers le futur et Forrest Gump semble être passé en mode pilote automatique, accouchant néanmoins d'un divertissement de bonne facture qui, malgré quelques grosses ficelles et autres invraisemblances scénaristiques, offre plusieurs moments de cinéma assez grandioses, comme la scène d’amour en pleine tempête de sable, la fusillade à la réception nazie ou encore la naissance d'un enfant sous les bombes. Alliés ne manque donc pas d'élégance, mais il est à cataloguer chez les « p'tits Zemeckis », aux côtés du Pole Express par exemple.
Amaury Foucart
Note: ★★