Avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel
Chronique : Le thriller procédural est loin d’être une spécialité française. Pourtant Emmanuelle Bercot se saisit de l’histoire d’Irène Frachon avec une poigne, une autorité et une vision admirable, traçant le destin de son Erin Brokovitch à la française avec un style très sûr. Sa mise en scène vive et alerte donne le bon tempo à l’enquête, s’appuyant sur un évident sens du montage et une bande-son formidable qui joue beaucoup dans sa modernité. En outre, la réalisatrice parvient à trouver le bon équilibre entre la dimension humaine et personnelle du récit (les conséquences de ses recherches sur le quotidien d’Irène et de ses proches) et l’urgence qu’exige l’enquête. Malgré un petit coup de mou au milieu, La Fille de Brest fait preuve d’une densité et d’une cohérence remarquable.
Un combat incarné magistralement par Sidse Babett Knudsen, royale de bout en bout, pugnace, entêtée et rayonnante. Elle s’impose naturellement en héroïne survoltée, à la fois drôle et touchante, débordant d’une énergie contagieuse entre fou-rires et regards décidés. Depuis quelques mois, l’actrice Danoise se révèle au monde et exprime son immense talent dans toutes les langues, que ce soit au cinéma (L’Hermine, Inferno) qu’à la télévision (Westworld, Borgen). Elle a cette grâce et cette bonté évidente qui font qu’on en tombe irrémédiablement amoureux.
Quelle idée géniale Bercot a eu de lui proposer ce rôle. Malgré toutes ses qualités, La Fille de Brest n’aurait pas eu la même force sans elle.
Synopsis : Dans son hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d’un médicament commercialisé depuis 30 ans, le Mediator. De l’isolement des débuts à l’explosion médiatique de l’affaire, l’histoire inspirée de la vie d’Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath pour voir enfin triompher la vérité.