Fan de Buffy et donc forcément de Joss Whedon ? Alors la biographie de Joss Whedon écrite par Amy Pascale enfin disponible en français chez Glénat sera le cadeau parfait au pied du sapin !

Cela faisait un petit moment qu’elle était disponible en anglais et les éditions Glénat ont décidé de la publier dans leur collection sur la culture pop. La biographie de Joss Whedon écrite par Amy Pascale revient donc sur la carrière du créateur de Buffy, de son enfance au succès des Avengers dans plus de 400 pages qui regroupes des anecdotes et témoignages de son entourage.  Dans un style qui se lit très facilement nous commençons donc par découvrir l’éducation du petit Joss dans une famille d’artistes, ses mois passés en Angleterre avec sa mère qui l’on transformé en fan de Shakespeare et ont forgé son humour. On y découvre aussi à quel point il devient proche de certains de ses professeurs qui deviennent mentor et le chemin qui le mènera à se créer sa propre famille.

Evidemment, tout n’a pas été facile dans le parcours de Joss Whedon et le livre revient bien sur les premières galère (sa participation à la série Roseanne, la perte de contrôle du film Buffy original) et également toutes les difficultés rencontrées au cinéma (incompréhensions sur Alien Resurrection, l’échec de Wonder Woman, le retard de sortie de la Cabane dans les Bois) et à la télévision, des galères (et réussites) de Buffy, le flop programmé de Firefly et Dollhouse. A travers ces expériences, on comprend en fait bien mieux comment fonctionne le système hollywoodien des rachats de séries, fonctionnement des équipes de scénaristes et écriture de séries tv, montée des communautés de fans sur internet et c’est un aspect vraiment intéressant du livre qui n’oublie pas également de parler de la grève des scénaristes qui a eu un gros impact sur Dollhouse et des projets inédits qu’a mené Whedon à ce moment là (Dr Horrible).

L’auteur n’oublie pas également de parler des autres activités du papa de la tueuse. Ainsi, en dehors des nombreux chapitres consacrés à Buffy (et une bonne partie à l’épisode musical et ses volonté d’innovation dans la série) et Angel, on parle des sessions Shakespeare les weekend chez le réalisateur qui mèneront au tournage de Beaucoup de Bruit pour Rien pendant le montage du premier Avengers, de sa participation active à la grève des scénaristes, de sa scénarisation d’Astonishing X-Men, de ses rapports avec ses collaborateurs et bien entendu de son soutien à la cause féministe. Le seul oubli est finalement l’évocation qui n’est pas faite de la participation du scénariste à Titan A.E. qui regroupe pourtant une galerie de personnages typique du réalisateur qui préfigurait déjà Firefly.

On pourra reprocher cependant à Amy Pascale d’offrir un portrait très hagiographique de l’auteur-réalisateur. Ici, tous les témoignages sont ceux des proches du réalisateur, de Nathan Fillion (d’ailleurs auteur de la préface) et de ses autres acteurs fétiches, sa femme, ses équipes de scénaristes et producteurs. Aucun responsable de chaîne n’a par exemple donné son avis sur Joss Whedon. Et même si l’on ne doute absolument pas du talent indéniable de Whedon et de sa sincérité dans chacun de ses travaux et combats, il est dommage de ne pas avoir un portrait légèrement plus nuancé. Mais cela nous fait en tout cas comprendre l’intégralité de l’oeuvre et du personnage de Whedon, toujours mixant adroitement la cause féministe, la profondeur shakespearienne de ses personnages, un humour pince sans rire et une revendication de la pop-culture de manière unique et authentique, raison du succès auprès de sa proche communauté de fans.