Ernest Borgnine – Portrait

Par Cinevu @cinevu

« Le plus beau salaud d’Hollywood » *

Ernest Borgnine par EB

C’est plus qu’une Gueule c’est une Trogne; et la plupart du temps une méchante !
Hitchcock disait: « Plus réussi est le Méchant meilleur est le film », adage maintes fois avéré, notamment avec Ernest Borgnine. Cela tient du « type-que-l’on-adore-détesté ».
Grâces donc soit rendues à son talent et à sa Trogne. Dès ses premiers films, il est au diapason, bien choisi en cela par les réalisateurs: « Tant qu’il y aura des hommes » F.Zinnemann (53), « Véra Cuz » R.Aldrich (54), « Un homme est passé » J.Sturgess (54)
Il incarne déjà, à merveille, la Brute épaisse, l’élevant en cela à l’Emploi (comme on disait dans le temps).

Sa filmographie est incroyablement prolixe: 6 Aldrich, 4 Fleischer, 3 D.Daves, 2 Péckinpah, 2 A.De Toth, 2 Sturgess… et 1 Masterpiece « Johnny Guitar » de Nicholas Ray: pas les plus manchots d’Hollywood !

Il est inoubliable et truculent en chef viking Ragnar dans « Les Vikings ». Ce bon Ernest a sans doute dû se délecter dans ses rôles. Même s’il prenait régulièrement de bonnes raclées par le « bon » de l’histoire. Il aurait pu faire partie des « 12 salopards ». D’ailleurs il est dans le film mais dans le rôle du Major Général Worden, lequel valide l’opération donc le recrutement forcé de ces « 12 salopards ». Une sorte d’hommage inconscient d’Hollywood, donc.

Une longue carrière de sale gueule ou la sale gueule n’est pas tout, car on décèle de la finesse dans le jeu d’Ernest Borgnine. On a bel et bien affaire à un acteur.
Il s’est plus ou moins essayé à jouer les gentils, et avec son personnage le plus emblématique : « Marty » (oscarisé 3 fois) on a un film mièvre.
Et puis gentil il devait l’être, il a joué dans l’épisode 14 de la saison 1 de « La petite maison dans la prairie ».

* je me dois de souligner qu’un Lee Marvin pourrait lui disputer le titre -ils étaient ensemble dans « un homme est passé » et « les 12 salopards » tant celui-ci donna ses titres de noblesse au Salaud avec sa prestation légendaire dans « L’homme qui tua Liberty Valance ».

Biographie Wikipedia Ernest Borgnine

Né dans une famille d’origine italienne, Ernest Borgnine ne se destine pas particulièrement à la comédie dans sa jeunesse. À 18 ans, il s’engage dans la Navy, jusqu’en 1945. Ce n’est qu’à la fin de la guerre qu’il s’inscrit à la Randall School of Drama, à Hartford, Connecticut. Il fait ses débuts sur scène à Broadway, quatre ans plus tard, dans la pièce Harvey.

En 1951, Borgnine vit à Los Angeles : il décroche un petit rôle dans le film The Whistle at Eaton Falls, de Robert Siodmak. C’est en 1953 qu’il obtient son premier grand rôle, dans le film maintes fois oscarisé Tant qu’il y aura des hommes. Il y incarne le sergent Fatso Judson, violent et cruel. Il donne ensuite sa pleine mesure dans Un homme est passé (1954), Vera Cruz (1954) ou Johnny Guitare (1954), trois films qui l’imposent comme l’un des « méchants » d’Hollywood.

Ernest Borgnine obtient l’Oscar du meilleur acteur en 1955 pour le rôle de Marty Pilletti dans Marty de Delbert Mann. Ce rôle lui permet d’aborder une nouvelle facette de son travail d’acteur : il y joue un boucher timide et tendre. Par la suite, il retrouve son emploi-type de « dur », notamment dans Les Vikings (1958).

Il participe à quelques longs métrages devenus « classiques », tels Les Douze Salopards (1967) — où il campe un savoureux général — et La Horde sauvage (1969). Sa filmographie ne compte pas moins de 140 films.

Dans les années 1980 et 1990, il apparaît dans quelques fictions d’anticipation qui ont marqué le public : New York 1997 (1981), de John Carpenter ou encore Bienvenue à Gattaca (1997). De 1984 à 1986, il joue dans les trois premières saisons de la série télévisée culte Supercopter (Airwolf). En 2004, il interprète Rolling star, dans le film inspiré de la bande dessinée, Blueberry. Loin des personnages sanguinaires qui l’ont rendu célèbre, il incarne un vieil homme doux et rêveur.
Ernest Borgnine est décédé au centre médical Cedars-Sinai à Los Angeles, entouré de sa famille